La méthode Tebboune



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Le Premier ministre a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à «respecter la liberté d’expression et le renforcement de l’exercice démocratique». Il lui a fallu une annonce «forte» pour marquer les esprits et «séduire» la majorité parlementaire. Dans ses réponses aux députés au terme d’un débat général sur le plan d’action du gouvernement, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, entame son discours par la décision d’organiser une session spéciale du baccalauréat pour les retardataires. Une mesure présidentielle — jugée «illégale et populiste» par certains parlementaires — qui annonce le ton et l’esprit des réponses du Premier ministre. Un tonnerre d’applaudissements fuse des quatre coins de l’hémicycle, comme pour donner le souffle nécessaire au Premier ministre qui passe ainsi son premier exercice du discours de politique générale. Après un tour d’horizon politique, en évoquant un «contexte international instable en pleine transformation», avec ce que cela charrie comme risques et incertitudes, M. Tebboune rappelle les vertus de la stabilité algérienne. «Dans ce contexte international instable, l’Algérie demeure stable, avec une capacité à supporter la crise économique sans qu’elle ne se transforme en colère sociale.» Réaffirmant l’engagement de son gouvernement à «respecter la liberté d’expression, le renforcement de l’exercice démocratique», le Premier ministre entre dans le vif des préoccupations de l’heure. L’état d’urgence économique et sociale du pays. Voulant ratisser large, il assure avoir bien pris en considération les inquiétudes exprimées par les différents groupes politiques, notamment qu’il «partage avec les députés». D’emblée, le chef de l’Exécutif s’est employé à rassurer sur «l’engagement de l’Etat en matière sociale» et refuse de parler d’austérité. «Il s’agit de la rationalisation des dépenses et de revoir les priorités du développement et aussi de corriger le modèle économique national de sorte à garantir les grands équilibres financiers». Pour convaincre, il invoque les dépenses publiques allouées dans le domaine social : «25% du PIB sont orientés vers les transferts sociaux, 85% des Algériens bénéficient de la couverture…» Et dans le même ordre d’orientation, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’une commission nationale consultative pour étudier les formes de soutien destiné aux couches les plus vulnérables. Cet organe sera chargé d’élaborer des mesures pouvant permettre de cibler les personnes ouvrant droit au soutien de l’Etat. «Des mesure inscrites dans le cadre des démarches du gouvernement pour renforcer le caractère social de l’Etat.» Cependant, le Premier ministre ne dévoile pas les mécanismes du financement, ni comment mobiliser les ressources financières nécessaires, dans un contexte économique sévère. Mais il évoque le lancement d’une réflexion sur l’exonération d’impôt des faibles revenus. M. Tebboune a indiqué que «les citoyens et les salariés qui sont payés à l’heure, à la journée ou ceux ayant des salaires qui n’atteignent pas les 30 000 à 35 000 DA paient leurs impôts, mais leur contribution au budget de l’Etat demeure infime, alors qu’il existe des niches d’impôts beaucoup plus importantes et qui représentent 30 à 40 fois le volume des impôts payés par les petits salaires. On va voir comment exonérer une partie de cette franche des faibles revenus  des impôts et aller vers d’autres impôts et taxes plus importants». Face aux difficultés économiques en raison de la chute des cours du pétrole dont dépendent essentiellement les recettes du pays, le gouvernement Tebboune ne délivre pas de feuille de route économique pouvant relancer et  diversifier l’appareil productif national. S’il fait le choix de la «préférence nationale» en matière de production pour réduire les importations, le Premier ministre affirme que la priorité sera donnée «aux projets de petites et moyennes entreprises créatrices de richesses et d’emplois capables de participer à la diversification de l’économie». «Les investissements rentables à long terme ne sont pas une priorité.» Il annonce également, mais prochainement, l’installation d’une «inspection générale rattachée au Premier ministère composée de compétences économiques, financières et juridiques qui se penchera sur les problèmes majeurs en matière de marchés publics et qui aura pour mission le contrôle minutieux des finances publiques, l’objectif est de parvenir à garantir la transparence, notamment en matière de marchés publics et à augmenter le rendement des investissements lancés». Difficultés économiques De l’avis de nombreux députés de différentes sensibilités politiques, les réponses du Premier ministre sont pleines de bonnes intentions, mais ce n’est pas un véritable plan d’action avec des objectifs clairs. Va-t-il pouvoir agir concrètement pour rendre attractif le climat des affaires, lutter vigoureusement contre la corruption et l’informel qui plombent la vie économique nationale ? «Notre grande problématique aujourd’hui ne réside pas dans les textes et lois, mais dans la volonté de faire. Nous sommes passés maître dans l’art de légiférer, mais finalement pour faire de nos lois des déclarations d’intention inapplicables», relève le député du RND, Seddik Chihab. Le Parti des travailleurs (PT), qui s’est abstenu de voter la confiance, estime que le Premier ministre a «apporté des réponses satisfaisantes en termes de crédits économiques, réformes fiscales, préférence nationale et la réaffirmation du rôle social de l’Etat, cependant tout n’est pas blanc, nous restons vigilants, il faut attendre ce que va nous apporter la loi de finances 2018», craint Ramdane Taazibt. Même sentiment  chez le Front El Moustakbal. «Des mesures annoncées visant à protéger les couches défavorisées, mais nous avons enregistré beaucoup d’incohérences et de manques en matière de développement», regrette Khaled Tazaghart, dont le parti a opté également pour l’abstention. Lakhdar Benkhellaf du Front de la justice et du développement a voté contre le plan d’action du gouvernement parce qu’«il s’agit d’un plan impossible à concrétiser sur le terrain, il est sans objectif et sans délai de réalisation». La critique se fait encore plus dure du côté du RCD qui a voté aussi contre un plan d’action «qui ne s’apparente ni plus ni moins qu’à une série de vœux et d’affirmations qui peuvent au mieux constituer des axes de réflexion». Le FFS, qui a adopté une position du «triple ni», estime de son côté que «le gouvernement ne pense qu’à préserver les équilibres budgétaires comme exigé par les institutions financières internationales, en limitant les dépenses publiques…» En somme, les parlementaires ont émis beaucoup de réserves et de critiques, chacun avec sa manière et sa tonalité, mais au final la majorité a voté la confiance au gouvernement et son chef passe sans grande difficulté le test de l’Assemblée. Une chose sur laquelle l’ensemble du Parlement semble unanime. «ça nous change de Sellal !» Vraiment ? A l’évidence et à la lumière des multiples réponses et déclarations, il apparaît que le gouvernement Tebboune n’est pas dans l’action, mais plutôt encore au stade de l’élaboration de la réflexion. Il ne marque pas non plus une rupture de fond avec l’équipe Sellal. Seuls, probablement, le style et la méthode changent.


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