Les prix du pétrole grimpaient ce mardi en cours d'échanges européens, et le Brent repoussait son plus haut en près de quatre ans, alors que le marché s'inquiète d'un manque d'offre provoqué par les sanctions américaines sur l'Iran.
Hier matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de lundi, après avoir touché son plus haut depuis novembre 2014 à 82,20 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 41 cents, à 72,49 dollars.
Depuis le début de la semaine, le Brent a déjà engrangé 4% de hausse, après une réunion dimanche à Alger de suivi de l'accord de limitation de la production qui engage les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs.
Les prix du brut ont grimpé ces derniers mois, notamment en raison des sanctions américaines contre l'Iran, qui vont faire disparaître du marché les exportations du troisième producteur de l'Opep.
Réuni à Alger, le Comité ministériel "a exprimé sa satisfaction concernant les perspectives actuelles du marché pétrolier, avec un équilibre globalement sain entre offre et demande", selon la déclaration finale de la rencontre.
Or, la production du Venezuela ne cesse de se contracter, de pair avec la dégradation rapide de la situation économique du pays, et la production libyenne est devenue aléatoire, étant en quelque sorte indexée sur les frictions politiques et les affrontements locaux. De plus, les sanctions économiques que les Etats-Unis veulent imposer à l'Iran à compter du 4 novembre ont déjà fait baisser les exportations d'or noir de ce grand pays pétrolier, et menacent de les tarir tout à fait. L'offre de brut risque donc de se contracter plus encore.
Les producteurs, qui représentent plus de la moitié de l'offre mondiale, n'ont pas décidé d'augmenter leur production, alors même que le président Trump avait demandé jeudi sur Twitter à l'Opep de faire baisser les prix.
Ce dernier a accusé hier le cartel de tricherie en maintenant, selon lui, les prix à la hausse, relevant que les Etats Unis n'allaient pas accepter ce niveau élevé des cours pétroliers pour longtemps.
« L'Opep et les pays de l'Opep, comme à l'accoutumée trichent et font payer le prix fort à toutes les nations, ce sont des prix élevés », a déclaré le président américain dans son discours, très attendu, à l'ONU.
« Il faut que l'Opep cesse d'augmenter les prix, il faut que les cours diminuent », a ajouté le chef de la Maison Blanche qui a appelé, dans le même contexte, à une diversification des fournisseurs de l'énergie pour casser, selon lui, le monopole imposé par les producteurs, faisant clairement référence à la Russie qui continue d'être prédominante sur le marché gazier européen. Une hausse des prix à la pompe qui pourrait résulter du renchérissement des cours pétroliers ne serait pas de bon augure pour le président américain et son parti républicain, qui se préparent en octobre, pour les élections décisives de mi-mandat.
Ces pays " ne seraient pas en sécurité pour très longtemps " sans la protection des Etats Unis, a-t-il menacé dans un tweet. L'Opep et la Russie se sont engagées en 2016 à limiter leur production, dans une démarche commune visant à redresser les cours pétroliers qui ont connu une chute vertigineuse depuis l'été 2014.