Le prix du pétrole en net recul

Le marché en proie à la surabondance, selon l’OPEP

Dans son rapport mensuel du mois de novembre, l’OPEP confirme ses intentions en insistant sur le fait que la demande pour son pétrole sera en nette baisse en comparaison avec la croissance de la production de brut concurrente.

L’OPEP voit ainsi la demande pour son propre brut diminuer encore plus rapidement que prévu en 2019, alors que le ralentissement de l’économie mondiale réduit la demande et que les approvisionnements rivaux augmentent.

Les chiffres publiés hier dans le rapport mensuel de l’organisation renforcent les arguments de l’Arabie Saoudite et certains autres membres qui parlent à nouveau de réduire leur production avant une réunion cruciale à Vienne le mois prochain.

Selon l’OPEP, l’appétit mondial pour le brut du groupe sera d’environ 31,5 millions de barils par jour l’année prochaine. C’est 500 000 barils par jour de moins que prévu il y a deux mois et environ 1,4 million de moins que la production actuelle.

Les perspectives de l’OPEP rapportées par Bloomberg montrent en outre qu’une réduction d’un million de barils par jour, tel qu’ébauché récemment, entre autres, par l’Arabie Saoudite, ne sera pas suffisante pour empêcher la hausse des stocks de pétrole en 2019.

Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, a déclaré lundi que la recrudescence de l’offre en provenance de pays autres que ceux de l’OPEP commençait à devenir «alarmante», ajoutant qu’il estimait nécessaire que le groupe et ses alliés s’accordent sur une réduction d’un million de barils par jour lors de la réunion du mois prochain.

Même si aucune décision de réduction de l’offre n’a été prise au cours du week-end, lors de la réunion du comité de suivi de l’accord de l’OPEP à Abu Dhabi, le rapport du mois de novembre publié par l’Organisation renforce l’idée que le groupe va vers de nouvelles réductions. «Bien que le marché ait atteint un équilibre pour l’instant, les prévisions pour 2019 sur la croissance de l’offre non OPEP indiquent des volumes plus élevés, dépassant la hausse de la demande mondiale et conduisant à un excès croissant de l’offre sur le marché», indique l’OPEP dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier.

«La récente révision à la baisse des prévisions de la croissance économique mondiale et les incertitudes associées confirment la pression qui émerge sur la demande de pétrole observée ces derniers mois», note l’OPEP.
Les prévisions de croissance de l’offre en dehors de l’OPEP en 2019 ont été augmentées de 120 000 barils par jour.

Cela en dépit des perspectives de production pour le Canada, la Chine, le Brésil et le Mexique qui ont toutes été révisées à la baisse.

Les Etats-Unis comptent parmi les pays qui devraient générer la plus forte croissance de l’offre en dehors de l’OPEP. Dans le même temps, les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole ont été réduites de 70 000 barils par jour, les inquiétudes continuant de tourmenter concernant la santé des économies de marché émergentes. La région non membre de l’OCDE est confrontée à des «ajustements économiques» et des incertitudes subsistent quant à la santé générale de l’économie mondiale, note l’OPEP.

Par ailleurs, la production de brut de l’OPEP a augmenté de 127 000 barils par jour en octobre, selon des estimations extérieures établies par le groupe. Les plus fortes augmentations ont été enregistrées par les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, tandis que l’offre iranienne a continué de chuter.

Les Emirats arabes unis (+142 000 barils) ont été les principaux contributeurs à la hausse, suivis par l’Arabie Saoudite (+127 000). Cela a une nouvelle fois plus que compensé le déclin de la production iranienne (-156 000) sous l’effet du retour des sanctions américaines.

Dans ce contexte, l’Arabie Saoudite change de démarche, estimant, il y a quelques jours, indispensable de réduire la production mondiale de pétrole d’un million de barils par jour afin d’équilibrer le marché, au moment où les cours baissent. Le premier producteur au monde a annoncé qu’il allait réduire sa propre production et diminuer en décembre ses exportations de 500 000 barils par jour par rapport à novembre.