La guerre oubliée d’Algérie

les débuts de la conquête et de la colonisation (1re partie)



...

Par Sahraoui Hocine, ancien ambassadeur
La révolution industrielle en Europe, qui a débuté en premier lieu au Royaume-Uni, à la fin du XIXe siècle, va être, au-delà de toutes autres considérations, le point de départ fondamental du processus devant mener aux colonisations. 

Dans ce pays, la bourgeoisie industrielle en formation avait un besoin structurel de matières premières et, dans le même temps, dans une logique capitalistique axée sur le profit, poussait afin d’acquérir, aux plus bas prix, les ressources visées et, pourquoi pas, dans un monde impérialiste idéal, leur accaparement dans les pays les plus vulnérables, à la pointe de l’épée et du canon.
Au-delà du jargon analytique, la définition du colonialisme, vu sous son véritable prisme, n’est rien d’autre, en fin de compte, qu’une vaste opération de gangstérisme à l’échelle internationale. 
Du fait de l’avance prise par ce pays sur le reste de l’Europe, il n’est pas étonnant donc que le premier empire colonial ait été britannique, comprenant, entre autres : l’Amérique, le Canada, l’Australie et l’Inde. Nous noterons que pour leurs possessions en Asie, les Anglais sont au contrôle de la route des Indes, par l’occupation, en Méditerranée, de Gibraltar, Malte, Chypre et l’Égypte (pour ce dernier pays, après de dures batailles navales contre la marine napoléonienne). 
Ce rappel relatif à l’Angleterre nous a paru nécessaire, car il nous permet de mettre en exergue un aspect, qui nous paraît essentiel, à la compréhension de toutes les causes ayant mené à la conquête de l’Algérie : celui de la rivalité franco-britannique en Europe et dans le monde (rivalité historique qui remonte à la guerre de cent ans et qui est, plus que jamais, à l’ordre du jour), ainsi que son impact sur la décision française de conquérir le royaume d’Alger.
La France, qui avait entamé sa révolution industrielle un demi-siècle après l’Angleterre, a vu les mêmes bourgeoisies industrielles, les mêmes oligarchies financières naissantes, réclamer de nouvelles ressources naturelles, l’ouverture de routes commerciales, des agios, etc. Pour les militaires, rivaux féroces et ancestraux de la  «perfide Albion», ces appétits économiques et commerciaux correspondaient parfaitement à l’objectif stratégique consistant à contrer la mainmise du Royaume-Uni sur la mer  Méditerranée, par l’occupation de sa rive sud. L’idée était d’occuper Alger et de créer ou de rénover des ports le long de la côte, à l’instar de celui du port turc de Mers El Kebir, situé face à la Gibraltar ennemie. L’idée n’est pas nouvelle. Il faut en attribuer la paternité à Napoléon 1er. On trouve, à cet égard, dans la correspondance de l’empereur (volume XII, n° 13760), une lettre très importante d’avril 1808, adressée à son ministre de la Marine, qui nous montre que dans sa vision, l’occupation d’Alger et de sa côte, par la marine française,  représenterait un élément dans sa stratégie de lutte contre la couronne d’Angleterre, susceptible de devenir, un jour, un point d’ancrage frayant à la France la route vers l’Égypte, la rendant ainsi partie prenante à la route des Indes (objectif stratégique commercial fondamental dans la démarche impérialiste napoléonienne). 
Extraits : 
«Monsieur Decrès.
Méditez l’expédition d’Alger, tant sous le point de vue de mer que sous celui de terre. Un pied sur cette terre d’Afrique donnera à penser à l’Angleterre. Y a-t-il sur cette côte un port ou une escadre soit à l’abri d’une force supérieure? (allusion à la flotte anglaise). Quels seraient les ports par ou l’armée, une fois débarquée, pourrait être ravitaillée, etc. Envoyez un de vos ingénieurs discrets sur un brick… il faudrait que cet ingénieur fut un peu officier de marine. Il faut qu’il se promène lui-même en dedans et en dehors des murs et que, une fois rentré chez lui, il écrive ses observations.». Signé : Napoléon 1er. 
L’espion désigné fut le colonel du génie Yves Boutin (ingénieur de formation) qui remplit parfaitement sa mission, signalant dans son rapport final (entre autres) que «le meilleur lieu d’accostage pour une flotte de débarquement pourrait être un endroit que les indigènes appellent Sidi Fredj». 
Qu’en est-il du côté anglais ? 
Laissons parler le Pr Mohand Ouali, docteur en lettres et civilisations anglophones, qui a publié en France, en juillet 2019, un livre sur un thème totalement méconnu des analyses sur la conquête du royaume d’Alger, celui de la rivalité anglo-française en Méditerranée. Le livre est intitulé La prise d’Alger vue de Londres (1830-1846).
«L’arrivée en particulier d’un consul britannique, lord Robert Saint John, dont la mission ‘’officieuse’’ était d’empêcher l’armée française d’Afrique de s’installer dans la Régence d’Alger, demeure jusqu’à nos jours mal connue du grand public… Les réactions britanniques face à la prise d’Alger restent peu connues en Algérie et, plus étonnant, dans les milieux académiques… pratiquement aucune mention n’est faite… sur le refus britannique de l’intervention militaire française et de l’occupation du territoire, ni sur l’influence notoire de Londres sur les mouvements de résistances que connaîtra l’histoire de l’occupation française en Algérie». 
Un ouvrage solidement documenté (sources et archives à l’appui) qui donne une réalité concrète aux affirmations de l’auteur qui pourraient être résumées comme suit : il y avait un troisième acteur lors de la conquête de l’Algérie, dont les intérêts divergeaient de ceux de la France, qui a tenté, sans réussir, de s’opposer à la conquête d’Alger puis à la colonisation. Comme on le voit, le besoin d’expansion économique et commerciale de l’oligarchie française et les visées géostratégiques des militaires se rejoignaient. Ces deux «camarillas» vont ainsi pousser à la conquête en exerçant des pressions permanentes sur le pouvoir politique en place.
Et précisément, une conjoncture particulière de la politique intérieure française allait favoriser leurs menées. Le souverain en place, Charles X, risquait de perdre son trône à de prochaines élections législatives face aux libéraux, prévues en juillet 1830. Rumeurs ou réalités, l’idée que le trésor de «la Qassobah» (Casbah), dont toute les cours d’Europe connaissaient l’existence, pourrait être la solution aux élections  (par un achat massif des voix des électeurs) et semble avoir été suggérée «au roi des Français» par Talleyrand (dit «le diable boiteux»).
Si les éléments géostratégiques et économico-commerciaux ont constitué les bases objectives qui préparèrent la conquête, ce fut un élément de cupidité et de basse rapine qui en fut le déclencheur : il fallait aller voler le trésor des deys.
C’est ainsi qu’à l’ordre du roi, un corps expéditionnaire, commandé  par le général de Bourmont, composé d’une flotte de 357 bateaux et d’une armée de 37 000 hommes, partit de Toulon et effectua le débarquement sur les plages de Sidi Fredj, le 14 juin 1830. 
Le 5 juillet, le dey Hussein capitulait (Oran et le port de Mers El Kebir  furent rapidement occupés, le 14 décembre). Charles X sera déposé le 29 juillet. Louis Philipe 1er lui succéda le 9 août. C’est donc lui qui sera, finalement, via Talleyrand, l’un des grands bénéficiaires du fameux trésor.
Michel Habart, un auteur communiste français, publie, en 1961, un livre intitulé Histoire d’un parjure, pavé dans la mare qui éclaboussera une France fermement décidée à ce que le voile de l’oubli, sur son passé colonial, reste fermement tendu. Habart (un «juste», il y en avait) sera vilipendé et voué aux gémonies. Son anticolonialisme sera mis en exergue et son ouvrage occulté, comme d’injustice (cachez-moi ce déshonneur que je ne saurais voir !).
Lors de la capitulation du dey Hussein, une convention, dite de capitulation, fut signée entre lui et le chef du corps expéditionnaire français, le général de Bourmont. Le dernier article de l’accord stipulait que «l’exercice de la religion mahométane restera libre. 
La liberté de toutes les classes d’habitants, leur religion, leurs propriétés. Leurs commerces ne recevront aucune atteinte. Les femmes seront respectées». Ces engagements, couchés par écrit, feront l’objet des violations les plus infâmes. Le parjure français restera ainsi, à jamais dans l’Histoire, comme un doigt accusateur désignant le déshonneur d’un État criminel.
Le premier acte de pillage fut dirigé contre l’objectif principal, à savoir le trésor des deys, (autrement dit celui de l’État algérien). Le premier jour de l’occupation, le général de Bourmont se rendit dans les caves de la Casbah, et le sac commença. 
Tout ne parvint pas à Paris et, selon différentes sources, seul 1/5e du magot arriva dans les caisses du Trésor français. Le reste fut volé en cours de route. Il y aurait eu dans les caves de La Casbah : 62 tonnes d’or, plus de 241 tonnes d’argent, des pierres précieuses, des bijoux, de l’armement et toutes sortes de marchandises (se reporter à ce propos à l’enquête admirable menée par le journaliste Pierre Péan, publiée sous la forme d’un ouvrage intitulé Main basse sur La Casbah).
Qui ont été les bénéficiaires de la rapine ?
À Paris, bien évidemment, Louis Philipe 1er qui prélevait sa large part avant de déclarer le reste à l’État. Son acolyte, «le diable boiteux», aura sa part du butin et mourra fabuleusement riche. À cet égard, il n’est pas interdit de penser que les Anglais, dûment informés de tous les détails par leur consul à Alger, présent au moment du méfait et connaissant la destination du produit du holdup, ne soient pas étrangers à la curieuse et coupable (?) léthargie qui a caractérisé la politique étrangère française, devant leurs actions provocatrices, durant tout le règne de louis Philipe, soit 18 ans.
À Alger, le général de Bourmont se savait condamné, dès  la nouvelle de la chute de Charles X (il était l’homme de confiance de ce dernier) ; il fut, d’ailleurs, remplacé à son poste par le général Bertrand Clauzel, deux mois après le débarquement. Il prit donc les devants en transférant ce qu’il a pu amassé comme butin sur un brick autrichien pour, ensuite, cingler vers l’Angleterre rejoindre Charles X. Le gredin utilisa, ensuite, une partie de l’or volé pour conspirer contre Louis- Philippe. 
Le plus grand bénéficiaire de la rapine fut, sans conteste, la banque Sellière et alliés, dont le rôle est totalement occulté de nos jours.  La dynastie des Sellière présente la spécificité, par rapport aux autres familles qui ont marqué le monde bancaire et financier français au XIXe siècle, d’être catholique dans un milieu à très forte majorité juive et protestante. 
Compte tenu du rôle-clef joué  par  cette banque dans le déroulement de la conquête, sa présentation s’impose : très tôt, les Sellière  vont choisir le camp qui leur semble le plus sûr et donc s’allient aux Schneider, la banque, par l’un des cousins de ces derniers, Adolphe Schneider (qui a été employé chez eux comme  intendant général en charge des livraisons au corps expéditionnaire), puis, financièrement, aux Dechy, Wendel, Worms, Rothschild, Kosciusko et Louis Boigues (qui deviendra plus tard Bouygues). L’on peut imaginer aisément que ce groupe, représentant, par excellence, de l’oligarchie financière française, ait eu à dire son mot  dans la prise de décision de la conquête. 
Par ailleurs, en matière de financement d’armées en campagne, il faut dire que la maison Sellière avait de l’expertise puisque c’est elle qui avait financé le corps expéditionnaire napoléonien en Espagne en 1823. Il n’était donc pas étonnant de la retrouver dans la même opération à Alger où elle a loué à l’État français les 357 bateaux qui ont assuré le transport du corps expéditionnaire. Dans le contrat de gré à gré passé avec le ministère de la Marine, il est spécifié que l’État payera le prix de la location des bateaux ainsi que celui du transport des troupes ; le transport de l’armement (canons, chevaux, ainsi que les bagages) faisant  l’objet d’un troisième payement. On peut conclure donc que c’est la banque Sellière qui a financé la conquête du royaume d’Alger (et tenter d’imaginer les bénéfices engrangés !).
Ceci pour le rôle en amont de la banque. Qu’en est-il en aval ? 
Habbart a une phrase terrible dans son ouvrage : «Notre arrivée à Alger fut le signal du pillage.»  
En leur qualité de propriétaires des bateaux, seul lien possible avec l’extérieur, les Sellière  ont ainsi  capté, contre des lettres de change, dont ils fixaient les montants, l’or et l’argent volés par les militaires, non seulement celui provenant de La Casbah, mais également celui pris dans les monuments et sur l’habitant. Une vaste opération d’escroquerie doublée de blanchiment, en somme.
Cette maison a enfin acheté, au vil prix, tout ce qui était proposé à la vente sur place : canons, mobiliers, ossements, ou tous autres produits de valeur.
Le mot ossements, comme produit de valeur, mérite quelques éclaircissements qui nous sont donnés par un Algérien, Hamdane Khodja Pacha, auteur d’un livre intitulé Le Miroir, publié en 1833. Il témoigne : «L’arbitraire ne s’est pas seulement appesanti sur les vivants mais encore s’est étendu jusque dans les tombeaux des morts, que l’on ouvre pour faire commerce de leurs os.»  Un Français, Albert Jean Devoulx (qui deviendra plus tard conservateur des archives arabes à Alger),  présent au moment de cette horreur, confirme, dans un livre intitulé La marine de la Régence d’Alger (publié en 1869) : «Il s’est passé des choses terribles ici. Nous avons jeté les ossements au vent. Ce vent les amena à Marseille où on les vendait aux fabricants de noir animal» (engrais à partir d’os), ou de savon de Marseille. Les nazis imiteront  le procédé beaucoup plus tard sur les juifs. Ou il apprend que les Français sont, décidément, des pionniers inventifs dans certains domaines !
Un mot sur Hamdane Khodja Pacha, seule source algérienne du début de la conquête (il sera plusieurs fois cité dans cette contribution). Kouloughli, docteur en droit, proche de Hussein Dey dont il a été ministre. Polyglotte qui aurait maîtrisé l’anglais et le français, ayant sillonné en carrosse l’Europe, en particulier la France (pour cette raison, certes volontiers francophile mais demeurant, tout de même, profondément attaché au peuple de sa mère). Il deviendra, par la force de ses convictions, l’avocat des Algériens. Une sorte de Ferhat Abbas avant l’heure, qui pensait que les grandes valeurs humanistes étaient universelles et qu’elles pouvaient, de ce fait, protéger ses compatriotes contre les exactions de la soldatesque française. 
Pour le reste, laissons Habbart conclure : «Des 5 000 maisons d’Alger, 3 000 furent confisquées et 900 démolies. Bourmont laissa détruire ses bazars ou se trouvaient les ateliers de tissage, de broderie et de soierie, qui faisait la renommée d’Alger.» Ainsi que les ateliers qui produisaient des canons très appréciés en Europe et des fusils. 
Toute cette truanderie, toute cette barbarie à ciel ouvert, a fatalement transpiré et une commission d’enquête est créée par Paris pour s’enquérir des faits. Hamdane Khodja remet même un mémoire à charge à cette commission. Elle sera rapidement dissoute afin d’étouffer ce qui commençait déjà à apparaître comme un retentissant scandale.
Il faudra attendre 1954 pour qu’un professeur de l’université d’Alger, Marcel Emery, retrouve et publie les rapports de la commission, qui confirment ce qui n’était, jusque-là,  que rumeurs.
Quant à la dynastie Sellière, le 27 décembre 1837, François-Alexandre Sellière, Louis Boigues et les frères Schneider se portent acquéreurs de tous les établissements du Creusot, en France. Avec les profits réalisés sur le dos de l’État lors de l’expédition, ajoutés à l’or et aux richesses volées à Alger, ils lancent, véritablement, la sidérurgie française. Cette dernière doit donc, quelque part, son essor (déjà) à… l’Algérie. 
Puisque l’on évoque la sidérurgie, nous portons à l’attention des touristes étrangers qui visitent la tour Eiffel, symbole du gallinacé  gaulois s’il en fut, que le fer de celle-ci est entièrement algérien. Le fait a été établi grâce au travail d’investigation  mené par un journaliste français, Édouard Pons. Extraits de ses travaux (publiés en PDF, sur le net, en mai 2020) : «La construction de la Tour devait durer 20 ans et il fallait trouver le minerai le plus possible pour obtenir du fer d’une qualité supérieure. Après avoir exploré plusieurs sites miniers français, le choix d’Eiffel va se porter sur les mines de Miliana, en Algérie. Sous cette dénomination on trouve plusieurs mines d’une région semi-montagneuse située entre Miliana, Orléansville et Ténès. Pour remercier les mineurs des mines du Zaccar de leur contribution dans la construction de la Tour, Gustave Eiffel offrira une horloge à l’école du village de Carnot (El Abadia- Ain Defla). Cette horloge était toujours en place en 1962.»  La plaque «fausse signature» apposée sur l’un des piliers de la Tour par les forges Fould-Dupont de Moselle, qui a traité le fer, se garda d’en préciser l’origine,  laissant, ainsi, accroire qu’il est français.
À ce stade, une question mérite d’être éclaircie. On connaît la réaction des indigènes musulmans à la conquête. Ce fut la résistance à outrance. Ce que l’on connaît très peu, par contre, c’est l’attitude de la communauté juive indigène face à cette conquête. Grace au témoignage de Hamdane Khodja, notamment, l’on s’aperçoit  que cette dernière a favorablement accueilli les Français, a facilité leur entrée et leur installation à Alger puis dans le reste de l’Algérie ; les membres de cette communauté ont été, par ailleurs, au service de l’occupant comme interprètes, notamment, conseillers ou informateurs du fait de leurs connaissances du milieu «indigène» musulman et plus tard, à partir de 1844, les fidèles collaborateurs des «Bureaux arabes». Cette attitude était, dans une certaine mesure, prévisible en ce que, pour cette communauté, il était attendu que l’occupant chrétien abolisse le statut de «dhimmis» auquel elle était soumise, du fait du droit musulman, en particulier l’impôt qui lui était spécifique. Cette configuration pourrait expliquer, pour une large part, le basculement du côté français dès le début, non pas de quelques individus, mais de toute la communauté juive. 
En 1870, le décret Crémieux attribue la citoyenneté française à l’ensemble «des Israélites d’Algérie».
Au-delà de ce que l’on peut penser de l’attitude de la communauté juive algérienne, le témoignage de Hamdane Khodja contribuera certainement à éclaircir ce pan ignoré (ou occulté, selon) de l’histoire de la colonisation. Ce qu’ont pu vivre et ressentir  les autres indigènes algériens, par rapport à cela, est un autre débat.
Je terminerais cette partie de ma contribution, réservée aux causes et circonstances de la conquête de l’Algérie, en faisant, rapidement, un sort aux différents prétextes avancés par les Français pour justifier la conquête :
- Laver l’honneur de la France mis à mal par le coup de l’éventail donné au consul de France Pierre Deval par Hussein Dey. Sauf que ce coup léger de chasse-mouches (en réalité) a eu lieu en 1827. Soit trois ans avant que celle-ci n’aille laver un honneur bien refroidi.
- Détruire un nid de pirates et leur flotte. Sauf que cette dernière, ainsi que les pirates qui vont avec, n’existait plus car pratiquement détruite, en même temps que la flotte ottomane, lors de la bataille navale de Lépante, en 1571. À preuve, la flotte française n’eut à faire face qu’aux batteries de canons de la côte algérienne. Selon différentes sources, il n’y  aurait eu, tout au plus, qu’une dizaine de bateaux algériens amarrés à quai. 
- Délivrer les esclaves chrétiens : lorsque les Français arrivent, il n’y en avait plus que deux à trois cents. En Europe, par contre, Il n’y eut aucune trace sur le sort des captifs algériens réduits en esclavage sur ce continent.
- Civiliser un peuple ignorant et barbare. Pour cet aspect, la réponse apparaîtra d’elle-même, nous l’espérons, à la fin de cette contribution.
Le 9 août 1830, soit un mois et une semaine après la capitulation de Hussein Dey, Bertrand Clauzel, un général, fait maréchal par Louis-Philippe, est nommée commandant en chef de l’armée française d’Afrique. Une fois Alger solidement tenue, celui-ci ordonne que l’armée effectue des raids de reconnaissance dans l’arrière-pays, c’est-à- dire dans toute la Mitidja, jusqu’aux contreforts de Chréa. Il se rendra, lui-même, d’ailleurs, à la tête d’un détachement jusqu’à Blida. 
Les connaissances des soldats sur l’Algérie se résumaient, à ce moment, à un «aperçu historique, statistique et topographique» (informations, regroupées dans un petit livret à l’usage des soldats qui s’en allaient en Algérie, concocté, très probablement, par quelque maréchal des logis auvergnats, extrait : «Ces contrées sont des terres vacantes, abandonnées aux mauvaises herbes par la paresse et l’indolence des Maures.»  
Les premiers impressions et témoignages de militaires sur le pays affluent. Ils mettent à mal les affirmations de notre Auvergnat ignorant et raciste. Très rapidement, la presse s’en mêla.

Florilège :
En juillet 1830, à Blida, le général de Bartillat, écrivant à son épouse, notait : «Les plantations font de ce territoire un paradis terrestre.» 
Un officier français du corps expéditionnaire, le général Drouet d'Erlon, dans un de ses rapports, écrivait, en 1831 : «Cette terre qu’on avait présentée comme sauvage et inhabitée était couverte de jolies maisons entourées de jardins… tout le territoire (de la Mitidja) jusqu’aux montagnes (Chréa) est partout cultivé en céréales et des jardins plantés de superbes orangers. Une vallée dont la beauté surpasse tout ce qu’on a vu s’étend de l’Atlas à la mer.» 
S. H.
(À suivre)


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