Automobile, solaire, exportation 

le patron de Condor détaille ses projets

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Condor a réalisé un chiffre d’affaires de 90 milliards de dinars en 2015, en hausse de 53%, et détient une part de marché de 35%, a annoncé ce jeudi 28 janvier à Bordj Bou Arreridj, son patron Abdelmalek Benahamadi. Ces chiffres placent Condor Electronics à la tête des entreprises du secteur de l’électroménager et de l’électronique grand public en Algérie, selon M. Benhamadi.

Si 2015 a été très bonne pour Condor, l’année 2016  s’annonce plutôt difficile en raison de la crise économique, conséquence de la chute des prix du pétrole et la dévaluation du dinar. « Il est difficile de réaliser un taux de croissance aussi élevé en 2016 et c’est tout à fait normal. Des défis nous attendent. Nous devons trouver des solutions aux difficultés liées à la chute des prix du pétrole et à la dévaluation du dinar », a expliqué M. Benhamadi à l’issue d’une cérémonie de remise des prix aux meilleurs clients de Condor.

Hausse des prix et dévaluation du dinar

M. Benhamadi a expliqué la stabilité des prix de ses produits par la baisse des tarifs des matières premières sur le marché mondial. « Heureusement qu’au même moment (baisse du dinar), les prix des matières premières ont chuté sur le marché mondial. Ils ont baissé de 15 à 35% et par moment, les baisses étaient plus importantes que la dévaluation du dinar. Ce qui nous a permis de bien négocier avec nos fournisseurs de pièces de rechanges, fer, cuivre, aluminium, gaz réfrigérants. On a négocié un prix à la baisse avec les fournisseurs et cela nous permis de réduire les coûts de production et de stabiliser nos prix de vente », a-t-il expliqué. Et pour réduire sa dépendance vis-à-vis des composants importés, Condor envisage d’élever le taux d’intégration de ses produits à 30%, selon M. Benhamadi.

Crédit à la consommation

Le patron de Condor a également évoqué le retour du crédit à la consommation et son impact sur son entreprise. « En principe, le crédit à la consommation va remplacer le paiement par facilité pour les œuvres sociales des entreprises et des administrations. On ne peut pas avoir des résultats tout de suite, mais à partir de l’année 2017, l’implantation du crédit à la consommation sera palpable et on pourra analyser l’impact », a-t-il dit.

Usine Peugeot Algérie

Si la fourniture de GPS pour la Renault Symbol fabriquée en Algérie n’a pas abouti, le patron de Condor a assuré que son entreprise compte fournir à l’avenir Renault et Peugeot, ainsi que toute autre constructeur en pièces de rechange automobile comme les pare-chocs, les portières, les sièges, les pots d’échappement, les faisceaux électriques. « On essayera de tout produire en Algérie », a-t-il promis. Condor, l’un des actionnaires de la future usine de Peugeot en Algérie, a décidé d’investir dans la production de la pièce de rechange pour les véhicules. M. Benhamadi a indiqué que le pacte des actionnaires de l’usine de Peugeot sera signé le 21 février à Alger et les travaux de construction et d’ingénieries de l’usine seront lancés en juillet prochain. L’usine de la marque au lion sera implantée à Aïn El-Kerma près d’Oran, pas loin de l’usine algérienne de Renault. Les sous-traitants de l’usine de Peugeot seront implantés sur le même site pour éviter les frais de transport et diminuer les coûts de production, selon M. Benhamadi. « La première voiture devrait sortir en juillet 2017 », a-t-il annoncé.

Panneaux solaires

Malek Benhamadi est formel concernant l’énergie solaire : « On n’a pas d’autres choix, ni d’autres solutions, on doit exploiter cette énergie (…) Condor a une vision stratégique. On sait que cette énergie renouvelable aura un grand avenir en Algérie et dans le monde entier. Notre pays a un avantage sur les autres avec son taux élevé d’ensoleillement par année. Malheureusement on n’a pas gagné les projets les plus importants mais on continue d’installer des panneaux photovoltaïques dans plusieurs wilayas dont celle de Bords Bou Arreridj ».

Exportation des produits Condor

M. Benhamadi pense qu’il est temps de s’attaquer à de nouveaux marchés internationaux pour son groupe et pour tous les industriels algériens. « Nous avons mis en place une direction entière dédiée à l’exportation pour augmenter nos ventes à l’étranger en 2016. L’Algérie doit avoir de nouvelles ressources de devises en dehors des hydrocarbures. Nous finirons par exporter ses produits sans prendre en considération la chute du baril du pétrole », a lancé M. Benhmadi qui a annoncé la participation de Condor au Mobile World Congress, une des plus grandes foires du monde de la téléphonie mobile, le 22 février à Barcelone.

Création d’emploi

Le groupe Condor a créé 1 000 postes d’emplois en 2015, soit une hausse de 20% du nombre total des emplois, selon M. Benhamadi. « L’année 2015 était difficile pour tout le monde dans la création d’emploi, mais on a réussi à créer 1 000 postes. On a atteint les 5 400 employés dont 12% de la gente féminine et 50% moins de 35 ans », a-t-il détaillé.

M. Benhamadi a énuméré les avantages sociaux de ses employés en vantant le cadre agréable du travail au sein de l’entreprise. « Le marché du travail est très concurrentiel. Si on sous-payait nos cadres ainsi que tous les employés, personne ne resterait chez nous. Mais dans la vie de tous les jours, il n’y a pas que le salaire qui compte. On dépense des centaines de millions de dinars dans la formation en Algérie et en dehors du pays. On prend en charge la nourriture, le transport, la santé du salarié et de sa famille. On est les seuls à avoir une clinique destinée aux employés et leurs ayants droits. Nos services sociaux prennent en charge presque tous les problèmes de nos salariés », a-t-il expliqué.

Restructuration de l’entreprise

Pour affronter la conjoncture économique et faire des économies, Condor a fait appel au cabinet Ernest & Young (E&Y). « Condor est une entreprise dynamique, elle a une stratégie et des plans d’action. Ça fait deux ans déjà qu’on travaille avec le cabinet Ernest & Young, avant même la crise, pour restructurer l’entreprise. Ce grand cabinet international nous accompagne pour trouver les moyens et les départements dans lesquels on peut faire des économies. Toucher aux emplois est le dernier ressort. On va travailler pour réduire les coûts sans toucher aux salaires », a assuré le patron de Condor.

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