Ban Ki-Moon au Sahara Occidental

une visite symbolique, et rien de plus



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Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, est attendu ce samedi au Sahara occidental pour une visite annoncée comme historique. Ce sera en effet la première fois qu’un secrétaire général de l’ONU se rend au Sahara Occidental. Ban Ki-Moon se rendra précisément à Bir Lahlou, une localité située dans un territoire sous contrôle du Front Polisario.

L’objectif de la visite de Ban Ki-Moon au Sahara occidental est présenté comme étant de relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental et l’autodétermination du peuple sahraoui. La visite s’inscrirait également dans le cadre de la préparation du prochain rapport sur la situation au Sahara occidental que doit présenter le secrétaire général de l’ONU en avril au Conseil de sécurité.

La visite de Ban Ki-Moon au Sahara Occidental revêt cependant clairement un caractère symbolique. D’abord, le secrétaire général de l’ONU ne se rendra pas à Laâyoune, capitale du Sahara occidental, tout comme il ne se rendra pas à Rabat, capitale du Maroc, la puissance occupante. Il ne rencontrera donc pas le roi marocain Mohamed VI, commodément en déplacement à l’étranger. Or c’est pourtant le Maroc qui paralyse tout progrès dans le processus d’autodétermination du Sahara occidental. Un déplacement de Ban Ki-Moon dans le territoire sans inclure un passage par le Maroc, source de tous les blocages, ne peut aspirer à apporter des éléments concrets permettant de régler la situation.

En outre, le Maroc n’est pas le seul à contribuer au maintien pérenne du statu quo dans la question sahraouie. Deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU que sont la France et les États-Unis favorisent significativement la position du Maroc et rendent illusoire tout espoir d’issue dans le processus sahraoui. Pour le cas de la France, la situation interpelle d’autant plus que l’actuel président François Hollande n’entretient pas en apparence le même degré de relations avec le Maroc que son prédécesseur Nicolas Sarkozy, ce dernier étant ouvertement un fervent soutien du roi marocain Mohammed VI sur la question sahraouie.

Loin de laisser entrevoir la lumière au bout du tunnel, la visite de Ban Ki-Moon devra se contenter de son aspect hautement symbolique, en attendant des avancées concrètes ultérieures. En parallèle, le Front Polisario devra se contenter de petites victoires, comme celle de l’annulation partielle de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne.

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