Tayeb Louh, ministre de la Justice, n’a pas apprécié les interventions des députés concernant le retour de Chakib Khelil en Algérie. Le ministre a pris la parole aujourd’hui pour répondre à ceux qui ont qualifié l’ancien ministre de l’Énergie de « voleur » et de « corrompu».
« Où allons-nous comme ça ? Si chacun d’entre nous devient juge et distribue les accusations à sa guise, les choses deviendront incontrôlables. C’est grave», a lancé Tayeb Louh, devant les députés, sur un ton très ferme. Avant d’inviter les élus à respecter « la présomption d’innocence ». « Laisser la justice faire son travail selon la Constitution et sans ingérence », a-t-il ajouté.
L’Algérie se bat depuis plusieurs années pour « la séparation entre les pouvoirs », selon le ministre. Ce qui est désormais acquis à la faveur de la révision de la Constitution, a affirmé le ministre.
Et puisque la justice est « libre » et «indépendante », Louh conseille aux députés de ne plus le saisir sur des affaires judiciaires. « Dois-je m’immiscer dans les affaires de justice qui concerne les députés ? Bien sûr que non. Et c’est le cas pour toutes les autres affaires », a-t-il dit.
Le ministre a mis en garde les députés contre cette tendance à remettre en cause et à discréditer « les juges, la justice et les institutions législatives». « Le juge est indépendant. Il n’est pas sous la tutelle du ministère », a-t-il insisté. Tayeb Louh a demandé par ailleurs aux députés d’éviter de prononcer les noms des juges en plénière : « C’est un comportement grave».