La politique de l’autruche de Chakib Khelil à l’épreuve de la justice italienne



...

Doucement mais sûrement, l’étau continue de se resserrer inexorablement autour de Chakib Khelil. Plusieurs médias italiens ont en effet rapporté que la justice italienne est en train d’enquêter sur une nouvelle affaire de corruption impliquant l’ex-ministre de l’Énergie. Précisément, Chakib Khelil aurait bénéficié d’un versement de 41 millions d’euros de pots-de-vin de la part du groupe pétrolier italien Eni en échange du feu vert du ministre au rachat, par le groupe italien, d’une firme gazière canadienne activant en Algérie, pour un montant d’une valeur de 923 millions de dollars.

Cette nouvelle affaire est l’énième d’une longue série de scandales ayant éclaboussé l’ex-ministre de l’Énergie. De l’Affaire Sonatrach I à l’affaire Unaoil en passant par les 198 millions d’euros de pot-de-vin accordés dans le cadre du scandale de la Saipem et les Panama papers dans lesquels le nom de son épouse apparaît, les soupçons qui planent sur Chakib Khelil sont nombreux.

Face à l’amoncellement de casseroles, la stratégie de défense de Chakib Khelil a consisté à clamer son innocence en insistant placidement sur l’absence de preuves à son encontre. Dans les faits, effectivement, la présomption d’innocence s’applique à tous, y compris Khelil. Ce dernier n’a d’ailleurs toujours pas encore été formellement impliqué par la justice italienne, seule entité qui semble par ailleurs encore en mesure aujourd’hui de rendre justice dans les affaires de corruption en Algérie, la justice algérienne étant aux abonnés absents.

En plus de clamer son innocence, la communication de Chakib Khelil sur ces affaires s’est étrangement distinguée par le fait qu’il n’ait jamais fermement condamné toute éventuelle corruption ayant pu avoir lieu durant son règne au ministère. De mémoire d’homme, jamais à aucun moment l’ex-ministre de l’Énergie n’a appelé la justice à faire toute la lumière sur les dépassements qui ont pu s’opérer. Khelil ne s’est, en outre, jamais vraiment clairement démarqué des autres personnes suspectées, dégageant ainsi l’impression d’un homme craignant de subir le retour de flamme dans le cas où il viendrait à condamner publiquement leurs agissements dans ces affaires de corruption, à commencer par « l’homme de confiance », Farid Bedjaoui.

La politique de l’autruche sur laquelle mise Chakib Khelil n’est, à l’évidence, pas durable sur le long terme. L’ex-ministre aura beau jouer la montre et temporiser du mieux qu’il peut, les affaires de corruption ne disparaîtront pas comme par magie. Au contraire, chaque jour qui passe semble faire émerger de nouveaux scandales de corruption enfouis, l’impliquant directement ou indirectement. Il faudra tôt ou tard finir par rendre des comptes. L’échappatoire n’existe pas.


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.