CONTRIBUTION

Axer la transition en Algérie, sur un Mix énergétique



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Aussi, l’énergie engageant la sécurité nationale, la stratégie des énergies renouvelables doit s’inscrire en Algérie dans le cadre de la définition claire et datée d’un nouveau modèle de consommation énergétique axée sur un Mix énergétique , par l’évaluation des ressources pour atteindre les objectifs fixés qui devront préparer les industries de l’avenir, les nouvelles technologies et les industries écologiques, objet de la nouvelle révolution économique 2020/2040. 1.-Il était nécessaire, au préalable de porter quelques remarques sur l’approche actuelle de développement des énergies renouvelables.  Il faut  cibler en priorité les projets qui concourent le plus à l’atteinte des objectifs. Sans avoir une position tranchée entre le photovoltaïque  et le thermique, nous aborderons   le solaire thermique  qui s’inscrit lui-même dans le programme régional du Sud. La mauvaise connaissance du domaine pourrait expliquer le programme retenu. En effet, vouloir tester toutes les technologies avant de faire son choix, ne semble pas être la bonne démarche. Ceci occulte toutes les études qui ont prévalues avant la réalisation de la centrale de Hassi R’Mel. Les études en question avaient été menées en collaboration avec  les principaux  centres de recherche aussi bien des USA, comme l’ENREL, que des détendeurs de la technologie solaire: la DLR(Allemagne) et CIEMAT (Espagne). La centrale KramerJunction fonctionne aux USA depuis 1980 avec une capacité de 300 MW. La même technologie utilisée à Hassi R’Mel. Les tours solaires en Espagne ont fait leurs preuves depuis plusieurs années. Il s’agit de  cerner les paramètres d’évaluation des différentes technologies. Avec la GTZ (Allemagne) la décomposition de la chaîne de valeur par composant et par coût a permis de se fixer un taux d’intégration réaliste de 70% pour le solaire thermique. Les industriels du solaire thermique convergent avec ce taux, tout en s’accordant aussi avec le niveau d’exportation d’électricité vers l’Europe. En effet, l’Europe aura besoin d’importer 15% de ses besoins en 2030, soit l’équivalent de 24 GW électrique ou l’équivalent de 50 milliards de M3 de gaz par an. L’étude a aussi défini les conditionnalités :
-Un cadre politique stable
-Un marché local durable de la taille de 250 MW /an
-Un marché ouvert entre les pays du Maghreb.
  Les technologies retenues doivent correspondre aux potentiels les plus importants à valoriser à savoir permettre un taux d’intégration,  la plus grande création d’emplois ,   offrant la meilleure adéquation avec le marché de l’électricité et  enfin, le plus important les technologies offrant le plus grand potentiel de réduction de couts allant même jusqu’à la compétitivité avec les énergies fossiles. Dans ce cadre, pour plus d’efficacité,  il  est urgent de rattacher la pétrochimie par un partenariat gagnant/gagnant, à Sonatrach, le Ministère de l’Industrie n’ayant ni la vocation, ni  l’expérience requise pour impulser ce segment. Pour des économies d’énergie et la réduction des couts, le  solaire thermique  par l’hybridation avec le gaz naturel peut aider le gouvernement en  ces moments de rigueur budgétaire  et d’une concurrence accrue sur le marché mondial du gaz  à réaliser des  économies d’énergie parallèlement à la  réduction des couts. Pour réaliser  cette hybridation avec du gaz qui est actuellement  torché donc brulé aux torchères sur les champs pétroliers et gaziers, nous pouvons avec ce gaz torché développer près de 29 000 MW de capacité en hybride solaire thermique 70%, gaz torché 30%.  
  2. Les projets qui se développent pour l’export à partir du Maghreb, utilisent la technologie de concentration solaire thermique (CSP).   Le montage financier a été aussi une copie du projet de Hassi R’Mel, en ce qui concerne l’autre projet qui a abouti au Maghreb : la centrale de Ouarzazate. La particularité du montage financier de Hassi  R’Mel, reste que c’est le seul projet où le TRI est de 5,2%. Autrement dit l’investisseur étranger ne se rémunère pas sur l’investissement totalement financier par l’Etat algérien. Il fallait aussi savoir que la technologie solaire thermique avait le plus grand potentiel de développement en Algérie qui représentait le plus grand potentiel avec l’équivalent de 170 000 TWH/an. C’est l’équivalent de 45 000 milliards M3/an de gaz naturel. Par ailleurs, la stratégie des pays Européens pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de l’Algérie, ne pouvait compter que sur l’éolien et le photovoltaïque qui présentent des limites certaines vis-à-vis du solaire thermique. Le solaire thermique avait fait ses preuves depuis longtemps. Pendant la colonisation un four solaire avait été mis au point, il se trouve au CDER (Bouzaréah). En fait les systèmes de concentration (CSP)  se déclinent en trois technologies :
 -Les miroirs paraboliques : comme ceux utilisés à Hassi R’Mel.
-Les tours solaires : des miroirs plats articulés concentrent les rayons au sommet de la tour.
-Les miroirs Fresnel: des miroirs plats pivotants sur leur axe concentrent les rayons solaires sur un tube absorbeur comme pour les miroirs paraboliques.
3.-Dans le court terme, afin de s’inscrire dans le cadre des orientations de son  Excellence , Mr le président de la République qui a instruit le gouvernement  depuis 2010 de mettre en place rapidement le programme des énergies renouvelables afin de garantir au pays la sécurité énergétique parallèlement à l’efficacité énergétique (directives renouvelées en  conseil des Ministres de 2016)  et préserver le pays contre les turbulences futures, le développement des énergies renouvelables peut être initiée à grande échelle, les actions actuelles étant mineures et ponctuelles. Et ce,   grâce  à l’action du ministère  de la  défense nationale,  la  gendarmerie nationale incluse)  qui a montré ses capacités notamment pour la mécanique,  et la direction générale de la sûreté nationale DGSN, en étroite relation avec le Ministère de l’Energie.  L'on pourrait commencer comme expérience test avant de la généraliser à toutes les régions militaires,  au niveau du Sud,  notamment de la troisième région militaire (Béchar), quatrième (Ouargla) et sixième région (Tamanrasset), le renouvelable aura des incidences notables pour les populations locales. L'action de la défense n’est pas  propre à l’Algérie, comme le montre l’expérience  réussie au début par la Corée du Sud ,  les grands complexes militaro-industriels américains  russes, chinois  et français.   Les compétences existant au niveau de ces structures stratégiques, la discipline afin d’arriver rapidement aux objectifs, les importantes superficies  qu’elles disposent  sont un atout. La réussite espérée dans le cadre du redressement national  de ces institutions,  montrera la voie aux autres segments de la société civile. Des milliers de petites et moyennes entreprises peuvent émerger sans compter les systèmes d’interconnexion  avec l’Europe, où l’Algérie pourrait devenir exportatrice tout en couvrant ses besoins intérieurs et réaliser l’objectif du Ministère de l’Energie de la couverture de 40% des besoins intérieurs horizon 2030. A court terme  bien que  le coût international  a baissé de plus de 50% ces dernières années,  et il le sera encore plus à l’avenir, pour la rentabilité  et attirer les investisseurs  potentiels locaux et  internationaux, un système de péréquation des prix est nécessaire.
4.-En résumé, il  s’agit de bien cerner les véritables acteurs et d’avoir une vision stratégique reposant non sur l’utopie mais le réalisme ne devant jamais  croire que de lois et des changements d’organisations résoudront les fondements des problèmes. Les acteurs politiques sont certes indispensables, lorsqu’il s’agit de négocier une part de marché. Le partenariat technologique et l’intégration font appel généralement à des entreprises privées. Le risque est trop grand par ces périodes de crise, pour qu’un investisseur accepte de se mettre sous le contrôle d’une entreprise publique algérienne. Il faudrait un partenariat Public-Privé, devant lever  la contrainte rigide et non adaptée à ce segment et à d’autres secteurs dont les PMI/PME  la règle des 49/51%  la gestion du partenariat doit aller au partenaire étranger avec le partage des risques et la nécessité du transfert technologique. L’Algérie supporte via le transfert de devises actuellement tous les surcouts avec cette règle instaurée en  2009 et n’ayant pas permis ce transfert, de limiter les importations  et de dynamiser le tissu productif. L’erreur de l’abrogation du financement par le Remdoc avec la généralisation du Credoc,  avec des pertes financières considérables selon le gouvernement  qui vent d’être réintroduite  dans la loi de finances 2017 ne doit plus être renouvelée. Il ne faut plus verser dans l’idéologie néfaste pour préserver des intérêts de rente qui conduiront inéluctablement l’Algérie vers le FMI horizon 2020 mais être pragmatique et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie qui a d’importantes potentialités de sortie de crise.
NB- Professeur des Universités, expert international  Dr Abderrahmane MEBTOUL directeur d'Etudes Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1995-200/2006   et Tewfik HASNI –ingénieur- Ancien PDG de NEAL, expert en Énergies renouvelables.

 


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