Saâdani quitte le FLN, Ould Abbès désigné intérimaire



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Il était dans l'air depuis quelques semaines. Le départ annoncé du SG du FLN, Amar Saâdani, a été acté par l'intéressé lui-même hier juste après la fin des travaux du comité central à l'hôtel Aurassi.

Avant d'annoncer sa décision, il a demandé aux membres du CC d'indiquer qui est pour et qui est contre lui. La majorité des présents l'a acclamé. Il est revenu sur les raisons de son absence pendant l'été, expliquant qu'elles étaient liées à son état de santé. Dans la foulée, annonce sa démission en disant qu'il « ne sert à rien d'insister pour le faire changer d'avis ».

Selon lui, le règlement intérieur du parti permet à chaque militant de présenter sa démission : « J'ai décidé aujourd'hui de présenter la mienne, et je ne reviendrai pas là-dessus. » Amar Saâdani expliquera que cette démission « est dans l'intérêt suprême du pays et du parti ».

Mais selon des sources autorisées, la décision est venue « d'en haut » principalement du palais d'El Mouradia. L'ancien ministre de la Santé et sénateur du tiers présidentiel, le Dr Ould Abbès, le remplace à la tête du FLN jusqu'aux législatives d'avril prochain.

Il assurera l'intérim dans un contexte jugé difficile…

Avec ces tiraillements internes qui n'en finissent pas et une guerre de positions qui mine le parti, ce dernier courrait vers une implosion programmée. Aussi, a-t-on décidé de mettre le holà et de mettre le FLN sur des rails solides, avant la convocation d'un congrès extraordinaire après les élections législatives d'avril prochain.

Démission forcée, poussé vers la porte de sortie ou démission voulue à cause de problèmes de santé, le départ du FLN de Amar Saâdani ne laisse personne indifférent. Après sa sortie fracassante contre l'ex-patron des services de renseignements et les figures historiques du FLN comme Abdelkader Guerroudj, le Commandant Azzeddine, Zohra Drif-Bitat, Lakhdar Bouregâa et Yacef Saâdi, Amar Saâdani a fini par jeter l'éponge.

Ses dernières déclarations accusant des cadres de son parti et d'anciens responsables d'être « à la solde de la France » semblent avoir déclenché une violente tempête au sein des militants et des cadres de l'ex-parti unique. Un mouvement important de cette formation politique, se définissant comme des « redresseurs », a juré d'avoir la tête de Saâdani qui, selon eux, dirige le FLN comme une ferme familiale.

Son successeur est un communicant hors pair. Il a su, malgré le goût du secret, jouer de sa proximité avec les hommes de la presse pour se frayer un chemin sans encombre. Homme de l'ombre, le nouveau SG du FLN par intérim, proche de la famille Bouteflika, aura le dur labeur de renouer les liens avec les opposants et la presse.

Avec la nomination de Ould Abbès à la tête du FLN, l'ex-parti unique tentera de tourner une page douloureuse de son histoire, marquée par trois années de querelles, d'insultes et d'invectives.

Même les divergences internes feront désormais partie du passé. Le nouveau locataire d'Hydra devrait engager un processus de réconciliation entre l'actuelle direction et les deux mouvements de redressement initiés respectivement par Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada.

Progressivement, une évolution politique mûrie de longue date est en train d'éclore. Dans la douleur mais inexorablement, le FLN devrait muer. C'est un tournant mais pas complètement une surprise.

Car les militants qui sont appelés à arbitrer le conflit interne sont ceux qui ont reconduit les majorités sortantes lors des précédents congrès et qui ont investi majoritairement Saâdani au terme d'une campagne agressive envers les autres courants hostiles à lui. En ligne de mire, les prochaines élections législatives prévues dans quelques mois.

En effet, le FLN peine à finaliser les listes pour cette élection du fait de la lutte de clans qui fait ravage dans les sections et autres mouhafadhas. Les frondeurs ne sont pas particulièrement montés au créneau.

Ont-ils été instruits de la démission de Saâdani bien avant l'heure ? L'annulation des mouvements de protestation des frondeurs à l'hôtel El-Aurassi aurait été « ordonnée en haut lieu ». Amar Saâdani a été élu, en 2013, secrétaire général du FLN.

Il a succédé à Abdelaziz Belkhadem, destitué en janvier de la même année. Il était seul candidat, en raison du désistement de ses deux adversaires Mustapha Maâzouzi et Saïd Bouhadja. Il a été plébiscité à main levée par le comité central du parti, mais sa victoire a été largement contestée par ses rivaux à l'hôtel El-Aurassi d'Alger.


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