Saadani poussé vers la sortie



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Coup de théâtre, hier, à El Aurassi, l’hôtel des Tagarins surplombant la cité d’Alger. Vingt-six mois à peine après avoir été catapulté secrétaire général du parti du Front de libération nationale, Amar Saadani a renoncé, officiellement, à ses fonctions et mandat politique au sein du l’ex-parti unique. Hier, à l’issue des travaux de la 3e session du comité central (CC) du parti, et à la stupéfaction générale, le secrétaire général du FLN a annoncé sa «démission». Les quelque 500 membres du CC présents, bien que travaillés depuis la matinée par la rumeur sur sa démission imminente, n’en croyaient pas leurs oreilles. «(…) Je viens devant vous vous présenter ma démission (…)», lâche Amar Saadani.  Coup de tonnerre dans la salle qui hurle son refus d’accepter la démission. «Les statuts et règlements intérieurs du parti donnent ce droit à tous et j’insiste sur ma démission», poursuit-il. Il invitera ses partisans à respecter sa décision. «Pour l’intérêt général, motive-t-il, celui du parti, du pays.» Le parti ne doit souffrir, ajoute-t-il, d’aucune égratignure à la suite de ce départ. «Yerouh Amar, Yeji Amar (Amar succèdera à Amar, ndlr) et le FLN demeurera un parti démocratique», dit-il avant de proposer, dans un tour de passe-passe épique digne de l’ancien parti unique, son successeur en la personne de Djamel Ould Abbes, ancien ministre et un proche du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ould Abbes est investi à main levée et séance tenante secrétaire général par les membres du CC. Ce fut l’élection la plus rapide d’un chef de parti, battant les records des régimes autoritaires et/ou totalitaires. Sur ces entrefaites et dans son speech introduisant l’annonce de sa démission, Amar Saadani, visiblement amer et très remonté, rend à ses désormais anciens sponsors la monnaie de leur pièce. «On vient à la politique, dit-il, par deux voies et seulement par ces deux voies : par la sincérité, la fidélité, le courage et la franchise, ou bien on y vient par l’hypocrisie, la tartufferie et la lâcheté dans les moments difficiles (…)» «Qui parmi vous, s’adressant aux membres du CC, est pour le retrait de confiance au secrétaire général ?» Standing ovation et stridents youyous, répond la salle comme autant de gages de fidélité au secrétaire général. «Que la presse note qu’aucun membre du CC n’a retiré sa confiance au secrétaire général», s’exclame Saadani. Sans véritablement motiver son retrait, Amar Saadani n’en évoquera pas moins ses «soucis de santé» pour justifier sa dernière longue éclipse (de quatre mois). Les «pressions» exercées par sa tutelle, Amar Saadani les évoquera à demi-mot. Happé par le rouleau compresseur du pouvoir, impitoyable et ingrat, et par une meute de reporters déchaînés, Saadani n’en sortira pas moins par la grande porte des Kanadil, la salle de conférences d’El Aurassi, la même qui l’avait vu intronisé, fin août 2013, secrétaire général du parti en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, lui même «démissionnaire». Pourtant, en cette matinée frisquette du samedi 23 octobre, personne ne présageait d’une fin aussi imprévisible pour l’inénarrable secrétaire général du FLN. Véritable éléphant dans un magasin de porcelaine, Amar Saadani a vu ses missions de «bélier» au service de factions au pouvoir arriver à terme. Sans sommation aucune. Tôt dans la matinée déjà, la rumeur enflait quant à une démission/éjection du personnage dont les déclarations incendiaires contre l’appareil du DRS et son ex-patron, le général Toufik, sont désormais d’anthologie.  La nouvelle occupait les palabres des membres du CC et anciens et actuels du gouvernement. Boudjemaâ Hichour, membre du CC, rappellera le penchant pathologique du parti pour les «coups de théâtre». «Ne vous fiez pas à l’ambiance bon enfant», prévenait-il.  Bon enfant, certes, aucun des hauts responsables interrogés n’était en mesure d’infirmer ou confirmer la véracité de la nouvelle. «Posez-lui (Saadani) la question», répondirent les Benaamar Zerhouni (conseiller et scribe du président Bouteflika), Boudjemaâ Talai (ministre des Transports et des Travaux publics), Hachemi Djiar (ancien ministre de la Jeunesse) et autres. Aucun d’eux n’a osé démentir ce qui semblait être une issue fatale pour l’homme roulant des yeux de bravache. Ainsi, dès l’adoption des bilans du parti, le sort de Amar Saadani fut scellé. Il ne diffusera pas moins sur data show, lors des travaux de la session, un extrait du discours de Bouteflika (datant de septembre 1999) intitulé «Bouteflika et la lutte contre les généraux», dans lequel le chef de l’Etat fustigeait la clique des «15 généraux».  


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