En Europe, le sentiment anti-musulman continue de progresser



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En Autriche, la population pourrait élire, ce dimanche 4 décembre, un président issu d’un parti d’extrême-droite au cours d’un scrutin où deux candidats, aux idées radicalement opposées, s’affrontent.

L’un, Norbert Hofer, est eurosceptique et anti-immigration quand l’autre, Alexander Van der Bellen, est un écologiste libéral qui défend « les États-Unis d’Europe ». Ce dernier avait d’ailleurs remporté les premières élections en mai dernier avant que celles-ci ne soient invalidées suite à des irrégularités et un écart de voix trop faible.

Les sondages donnent le candidat du FPÖ (parti d’extrême droite) favori. Norbert Hofer, a effectué une campagne basée sur la crise migratoire qui sévit actuellement en Europe. Il a également misé sur le fort sentiment antimusulman. « L’Autriche doit s’occuper des Autrichiens et aussi des autres personnes qui sont dans le pays, mais en priorité des Autrichiens », déclarait-il. Lui aussi refuse les quotas de demandeurs d’asile imposés par Bruxelles.

À l’image d’autres mouvements extrémistes en Europe, le FPÖ est parvenu à se trouver un candidat présentable, ingénieur de formation, qui parvient à normaliser l’idéologie raciste du parti en s’appuyant sur les échecs des formations politiques traditionnelles. Une dynamique qui n’augure rien de bon dans un contexte où les mesures et discours populistes trouvent de plus en plus d’échos en Europe.

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L’islam indésirable ?

Non loin de l’Autriche, la Slovaquie, petit État d’Europe centrale a adopté, mercredi 30 novembre, une loi visant à empêcher l’islam d’obtenir le statut de religion officielle.

Suite à cette nouvelle législation, le nombre de fidèles doit atteindre les 50.000 membres pour bénéficier d’un statut ouvrant droit à d’éventuelles subventions de l’État et aux autorisations pour ouvrir des écoles. Auparavant, la demande était recevable si une communauté religieuse se composait d’au moins 20.000 personnes.

Le projet de loi qui était soutenue par le Partie national slovaque, ne fait que confirmer les réticences quant à un développement de la pratique de l’islam dans leur pays. En mai 2016, le premier ministre slovaque déclarait ainsi que « l’islam n’a pas sa place en Slovaquie ».

Ces propos ont été tenus en plein débat sur l’accueil des réfugiés en provenance du Moyen-Orient, notamment de Syrie et d’Irak. Le pays, qui est membre de l’Union Européenne, s’opposait alors au système de quotas voulu par Bruxelles et dont le but était de répartir équitablement les demandeurs d’asile selon les capacités d’accueil des différents États européens.

La Slovaquie ne compte aucune mosquée et privilégiait l’accueil de réfugiés chrétiens, « d’authentiques victimes », expliquait clairement le ministre de l’Intérieur en 2015.

Pourtant, on ne peut pas dire que la pratique de l’Islam y soit vraiment répandue. Selon Reuters, le dernier recensement officiel montre que le pays compte 2000 musulmans sur une population de 5,4 millions d’habitants, dont plus de 60% de catholiques. Et d’après la Fondation islamique de Slovaquie, les musulmans seraient tout au plus 4000 à 5000 personnes.


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