Ahcéne Ait Amara

« 50 zones vulnérables seront sécurisés en 2017 »



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Au lendemain de la 6eme réunion africaine sur la réduction des risques de catastrophes à laquelle a participé l’Algérie, Ahcène Ait Amara, directeur de l'assainissement au ministère des Ressources en eau revient dans cet entretien sur les dispositions prises par les autorités pour sécurisés les zones vulnérables contre les inondations. Les inondations continuent à se produire dans diverses régions du pays. Quelle est, exactement, la responsabilité de votre département dans cette problématique qui semble concernée plusieurs autres parties ? Effectivement, la responsabilité n’est pas uniquement du ressort du ministère des ressources en eau. Notre responsabilité consiste en la connaissance de l’aléa, du ruissellement, du régime hydrologique de l’oued. C’est l’ensemble des départements ministériels qui doivent agir chacun en ce qui le concerne pour limiter et minimiser les dégâts quand il y a une inondation. Dans le cadre de la protection des villes contre les inondations nous avons mené des actions de protection des villes que nous avons inventorié en 2011 comme étant des villes à risque. Cela s’est traduit par différentes réalisations qui sont là. On est entrain de mettre en œuvre des mesures structurelles mais il est temps d’aller vers des mesures non structurelles c’est-à-dire les prévisions et l’alerte des flux. Il ne faut pas uniquement subir ces inondations, il faut faire des systèmes de prévision pour pouvoir disposer de quelques heures pour sauver des vies. L’autre aspect est la cartographie des zones inondables. C’est important car c’est un document d’aide à la décision qui doit être mis à la disposition de tous les décideurs et définir le domaine public hydraulique. D’abord il faut commencer par la délimitation des principaux oueds vulnérables d’ici fin 2017. Aujourd’hui, grâce à l’étude qui a été effectuée nous avons un plan d’action avec une visibilité jusqu’à l’horizon 2020. Il s’agit en premier lieu de sécuriser les sites à haut risque que nous avons inventorié. Les directions de l’hydraulique et des ressources en eau à travers le territoire national dispose d’un plan des actions à mener divers segments d’activité : assainissement, mobilisation, forage, alimentation en eau potable. Qu’entendez vous par des mesures non structurelles ? Nous sommes passés à un autre stade de mesures non structurelles. On a mis ce système à Sidi Bel Abbes. Il s’agit de capteurs, de stations automatiques qui enregistrent la pluviométrie et qui est transformé en hauteur d’eau. Dès qu’il y a une valeur qui est dépassée, il y a une alerte qui est donnée. Nous voulons le généraliser au niveau des zones vulnérables pour disposer de quelques heures pour prendre des dispositions. Actuellement, l’ANRH est entrain de placer une centaine de stations complètement sophistiquées sur tout le territoire national qui peuvent mesurer à l’instant la pluviométrie et informer les autorités locales dès qu’il y a un seuil qui est dépassé. Ce système sera achevé à la fin de l’année 2017. On continue dans le cadre du plan quinquennal : 2015/2020 à faire des aménagements. Quelle est la responsabilité de la population et des collectivités locales ? Il faut expliquer à la population qu’il ne faut pas déranger la nature. Les collectivités locales aussi doivent s’y mettre.        Malgré le risque, des citoyens sont encore autorisés à construire dans des zones dangereuses. Est cet un manque de rigueur ou d’information ? C’est les deux. D’abord c’est la rigueur : il y a une loi relative à l’eau dont un chapitre est réservé à la partie réglementation qui prévoit de fortes amendes et même un emprisonnement en cas de construction sur le domaine public hydraulique. La loi est là, mais il faut la mettre en œuvre. La police des eaux à travers chaque direction au niveau national recense tout les cas d’agression du domaine public hydraulique mais une fois que c’est transmis à la justice ça prend du temps. C’est un véritable problème. Il faut durcir cette loi mais aussi sensibiliser. Faut il mettre les gens face à leur responsabilité ? C’est vrai qu’il va toujours des coupables mais avant d’aller à ça, il faut mettre à la disposition des élus, des maires et des chefs de daïras des documents explicatifs. C’est ce que nous voulons faire à travers la cartographie des zones inondables. Ce document sera exploité sur le terrain. Est ce que vous avez les financements nécessaires pour sécurisez toutes ces zones ? On ne peut pas financer tout en même temps. Les sites prioritaires vont figurer dans l’exercice en cours. En 2017 la cinquantaine de sites vulnérables seront pris en charge. Annuellement, conformément à la disponibilité des ressources, on propose des sites et on sélectionne par rapport à l’urgence. Appréhendez vous cette nouvelle saison ? Avec les infrastructures que nous avons mis a travers le territoire national pour protéger les villes des inondations, si le coté entretien est pris en charge je vous assure que les choses iraient correctement. Ce qui me fait peur c’est qu’il y ait un obstacle à l’écoulement de l’eau en cas de forte pluie, ce qui peut va produire un débordement. C’est vrai que nous n’avons pas fait tout. On va continuer à demander des financements de façon soutenue d’autant pus que nous avons la visibilité nécessaire. Il y a encore beaucoup de choses à faire mais nous maîtrisons la situation dans les principales villes où il y avait des inondations.


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