Sellal à Relizane pour chercher la baraka de Sidi Mohamed Benouda

Abdelmalek Sellal a effectué, hier dimanche 1er janvier, une « visite surprise » au mausolée de Sidi Mohamed Benouda dans la wilaya de Relizane, rapporte ce lundi le quotidien El Khabar sur son site internet. Le Premier ministre était accompagné de membres de sa famille et de deux « personnalités » de la commune de Relizaine, selon la même source qui explique ce déplacement par la volonté d’obtenir la « baraka » de ce saint.

Cette visite privée et non médiatisée par les services du premier ministère intervient le jour de l’entrée en vigueur de la Loi de finances 2017 qui renferme de nombreuses augmentations de droits et de taxes annonçant une année des plus difficiles pour les Algériens sur le plan économique.

Drôle de coïncidence, certes. Mais ce n’est nullement une surprise. Depuis l’élection du président Abdelaziz Bouteflika en 1999, les zaouïas présentes à travers tout le territoire national sont régulièrement sollicitées par les politiques et les autorités pour leur influence grandissante au sein de la société. « La zaouïa est l’un des moyens permettant d’acquérir une légitimité », expliquait à TSA, Zoubir Arous sociologue, chercheur et directeur de la revue universitaire La religion et la société.

Tout le monde se souvient d’ailleurs de la tournée de Chakib Khelil dans les zaouïas. Cité dans le cadre de certaines affaires de corruption notamment à Milan en Italie, l’ancien ministre de l’Énergie et de Mines s’est rendu dans plusieurs mausolées depuis son retour en Algérie.

La zaouïa est également la « première étape à partir de laquelle décolle le parcours des politiques algériens », selon le sociologue. « La zaouïa est un moyen de se porter candidat et de gagner des voix lors des élections », précisait-il.