Le parquet général près la cour d'Alger a requis dimanche dans l'appel relatif à l'affaire du baron de la drogue, dit "Oussama Escobar" (28 ans) poursuivi pour "délit d'évasion de la prison d'El Harrach", la requalification des faits en crime consistant à "diriger une association de malfaiteurs", crime passible de 20 ans de prison ferme. Le représentant du parquet général a soulevé l'exception "d'incompétence matérielle" de la cour (chambre pénale), notamment suite aux déclarations du prévenu Oussama Henniche lors de l'audience qui a duré plus de dix heures où il a reconnu avoir planifié cette opération avec le concours de "mains extérieures" et "certains gardiens de la prison d'El Harrach". A cet effet, le représentant du parquet général a considéré qu'il y a lieu de prononcer l'incompétence matérielle de la chambre pénale avec "requalification des faits, de délit de fuite et participation à sa facilitation, en crime consistant à diriger une association de malfaiteurs à l'encontre du principal prévenu Henniche Oussama, et la participation pour les autres mis en cause". Il a souligné l'impératif d'appliquer l'article 177, alinéa 3 du Code pénal relatif au crime consistant à "diriger une association de malfaiteurs" qui est puni de la réclusion de 10 à 20 ans de prison ferme et d'une amende allant de 10.000 à 100.000 da. La section des délits près le tribunal d'El Harrach avait prononcé en octobre dernier à l'encontre du prévenu, poursuivi pour délit d'évasion en compagnie de 18 autres mis en cause dont son avocate, différentes peines allant de l'acquittement à 5 ans de prison ferme. A la question du juge, Tayeb Hellal concernant la méthode d'évasion de la prison d'El Harrach, considérée comme "une forteresse infranchissable", le prévenu a répondu qu'il avait planifié son évasion dès son arrivée à la prison de Koléa, où il a pu pour 500.000 da obtenir un téléphone portable de l'un des gardiens de la prison, pour contacter ensuite ses complices qui lui ont permis de s'évader après son transfert à la prison d'El Harrach. Il a ajouté qu'après avoir contacté son avocate (mise en cause également) qui lui a fourni des vêtements le 23 avril 2016 et avec le concours de certains gardiens, il a pu facilement sortir de la prison rejoignant directement le Maroc où il séjourna à Casablanca. S'agissant des autres mis en cause (18) poursuivis dans cette affaire, le prévenu Henniche Oussama a tenté de nier leur implication. Concernant son avocate, L. Zahira relevant du barreau de Sétif, le prévenu a fait de nouvelles déclarations la concernant en indiquant que cette dernière l'a aidé sous la menace car son complice a kidnappé son seul fils. A noter que la décision devrait être prononcée sous quinzaine.