Macron

« La France a importé la déclaration universelle des droits de l’Homme en Algérie, mais elle a oublié de la lire »



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Le candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron a tenu, lundi 13 février, un meeting de campagne à l’hôtel Sofitel d’Alger. Lors de son discours, l’ancien ministre de l’Économie a notamment abordé la question de la relation historique entre la France et l’Algérie, lâchant une phrase lourde de sens, potentiellement à double tranchant : « La France a apporté la déclaration des droits de l’Homme en Algérie, mais elle a oublié de la lire ».

Mémoire : « Je prendrai mes responsabilités »

La première partie de ce propos revient à louer des effets positifs de la colonisation en Algérie, à travers une mission prétendument civilisatrice des pays occupés. Cela dit, la seconde partie de cette déclaration renvoie aux violations des droits de l’Homme commises par la puissance coloniale française. Emmanuel Macron répondait précisément à une interpellation d’un Algérien présent dans la salle, sur les « enfumades de Tipaza, les essais nucléaires de Reggane » et autres atrocités de la colonisation.

Reconnaissant la dureté de certains faits historiques, Macron relativise et affirme que la violence a été subie des deux côtés de la Méditerranée. Il fait alors référence à « des familles décimées », aux Français installés en Algérie (et les pieds-noirs) rapatriés après l’Indépendance, aux harkis, mais aussi aux attentats terroristes sur le sol français. « C’est notre histoire commune », poursuit l’ancien ministre.

Sur les essais nucléaires, Macron parle d’expériences « militaro-scientifiques » conduites à l’époque et insiste sur la nécessité « d’ouvrir ce dossier », comme ce fut le cas pour les essais dans le Pacifique, assure-t-il.

De manière générale, le possible futur président de la France dit ne pas vouloir faire de « démagogie » concernant la question mémorielle et historique. « Mais je prendrai mes responsabilités sur ce sujet », promet-il, sans plus de précisions.

« On marche sur des œufs »

Avec sa venue à Alger, « c’est l’histoire de France qui s’écrit en Algérie », déclare l’ancien ministre français de l’Economie. Au début de son discours, Emmanuel Macron affirme sa volonté d’aller de l’avant, évoquant une « pacification de la relation » et une « exigence d’avenir ». « Il y a un passé qu’il ne faut pas nier, mais dans lequel il ne faut pas s’enfermer », poursuit le candidat du mouvement « En Marche! », dont il est le fondateur. Sur la sensibilité des relations entre les deux pays, il admet que « l’on marche sur des œufs ».

Il insiste alors sur la nécessité de « construire un avenir », et sur l’existence « de ponts humains », symbolisés par les millions d’Algériens, de leurs descendants et de binationaux en France. Macron plaisante sur la difficulté d’évaluer leur nombre, assurant que même le Premier ministre Abdelmalek Sellal ne saurait en estimer le nombre. Il affirme par ailleurs que, les relations sont plus intenses avec l’Algérie qu’avec d’autres pays du Maghreb.

« Une réciprocité indispensable »

Par ailleurs, l’ancien ministre a été interpellé par une député des Français à l’étranger sur de lourds dossiers en contentieux : la difficulté pour les Français de transférer des fonds, contrairement aux Algériens, ainsi que les expropriations des biens immobiliers de Français, parlant de « spoliations » à plusieurs reprises. La parlementaire française réclamant ainsi la réciprocité.

Sur ce point, Macron affirme que ces dossiers sont sur la table et qu’il a déjà eu à les évoquer avec le gouvernement algérien, lors de réunions du comité de coopération bilatéral (Comefa) : « Sellal est au courant », a-t-il affirmé. Il parle alors de la règle 51/49%, du contrôle des changes, affirmant que la « réciprocité est indispensable ». Il semble même conditionner toute signature d’un traité d’amitié entre les deux pays – gelé depuis la présidence de Jacques Chirac – au règlement de ces dossiers.

L’Algérie « incontournable »

D’un autre côté, Macron se montre élogieux envers l’Algérie sur le plan « militaro-sécuritaire », faisant de la lutte antiterroriste un axe fort de la coopération algéro-française. Il rappelle notamment la « décennie noire » vécue par l’Algérie et qu’elle a dû traverser « parfois bien seule ». « Nous n’aurions pas pu intervenir au Mali sans partenariat avec l’Algérie » et il n’y aura pas « de sortie de crise en Libye sans l’Algérie », a-t-il ajouté.

Sur le plan économique, l’ancien ministre dit vouloir « aider à la diversification de l’économie », en particulier dans le contexte actuel de crise pétrolière. Il réaffirme notamment sa volonté d’encourager les « colocalisations », un concept cher à Arnaud Montrbourg, son ancien collègue au gouvernement français. Par ailleurs, il cite le potentiel de l’Algérie dans les énergies renouvelables, avec son potentiel d’être « la première économie dans le solaire ». « La France doit se positionner » dans ce domaine, a-t-il ajouté.


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