Les choux gras de la presse française



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Les déclarations du candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, au sujet de la colonisation ont fait les choux gras des médias français. Presse écrite, agences ou encore chaînes de télévision se sont emparé de l’événement et en font un vrai sujet polémique qui s’installe désormais dans le débat de la campagne pour l’élection présidentielle française qui aura lieu en avril prochain. Sous le titre «Les propos de Macron font la polémique», le journal du soir Le Monde rappelle que «jamais un responsable politique français n’avait utilisé des termes aussi forts. En tout cas, aucun chef d’Etat français n’a envisagé de présenter des excuses». «Ne faisant pas partie d’une génération qui a connu la guerre d’Algérie, il a la volonté qu’une page se tourne, d’où la radicalité de son propos. Il vise non pas à opposer deux mémoires qui ne sont pas cicatrisées, mais à les réconcilier», ajoute le journal qui a réalisé une interview avec l’historienne Sylvie Thénault. Cette dernière y affirme que la colonisation «est l’appropriation illégitime, par la force, d’un territoire et de ses habitants. Cette appropriation a signifié, à la fois, la violence et les souffrances de ceux qui la subissaient et la mise en place d’infrastructures administratives et économiques». Le journal de gauche, Libération, s’est adapté à l’événement avec une interview de l’historien Benjamin Stora. Ce dernier, connu pour être un spécialiste de la colonisation et particulièrement de l’Algérie, rappelle que les propos du candidat à l’élection présidentielle française ne constituent pas une nouveauté pour les professionnels. «Dans les travaux des historiens consacrés à la conquête de l’Algérie, où des crimes ont été commis, il est raconté des massacres, des atrocités, que n’importe quel historien sérieux connaît. Des livres comme ceux de François Maspero ou de Marc Ferro sont là depuis longtemps, mais ils n’ont pas conquis la sphère politique», a-t-il affirmé. Dans une tribune publiée dans le journal de droite, Le Figaro, Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et chroniqueur, estime que «Macron a pris en otage l’histoire». «Ces propos du candidat à l’élection présidentielle sont ceux d’un homme qui lui-même semble peu familier de l’histoire. Parler de la colonisation comme un ‘‘crime contre l’humanité’’ revient à accuser de crime contre l’humanité toute une tradition de la gauche républicaine française à laquelle il s’identifie pourtant», écrit-il. L’hebdomadaire Le Point, qui a consacré plusieurs articles au sujet, estime que l’explication donnée par Emmanuel Macron est «équilibriste». «Devant ces débuts de polémique, les soutiens du candidat se sont lancés dans des explications un peu confuses entre ‘‘erreur de terminologie’ et ‘‘justification juridique’’», écrit le journal. De leur côté, les radios et les chaînes de télévision se sont longuement attardées sur la polémique. La chaîne publique France 2 est même allée plus loin en confrontant les idées sur la manière avec laquelle l’histoire de la France doit être enseignée. Deux visions s’affrontent : celle qui veut montrer l’histoire de la France dans son intégralité, et ceux qui veulent en extraire les pages sombres. La colonisation en est une, précise la chaîne. Deux visions de l’Histoire La radio RFI (Radio France internationale) a tenté une lecture de la sortie d’Emmanuel Macron. « (…) En dénonçant fortement la colonisation depuis Alger, le candidat Macron peut viser, comme l’avait fait le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande il y a onze ans dans la même ville d’Alger, l’électorat franco-algérien, qui pèse dans une présidentielle française. Et en réagissant de façon si déterminée, le candidat Fillon peut viser l’électorat des rapatriés d’Algérie et de leurs enfants», précise la radio. «Dans son approche, le candidat Macron veut (…) regarder le passé de la France avec ‘‘lucidité’’ et n’hésite pas à s’engager sur le terrain miné de la repentance. De ce point de vue, il rejoint certains courants de la gauche française qui ont une forte sensibilité anticolonialiste», précise encore le chroniqueur de la radio. Evidemment, l’ensemble de la presse française n’a pas raté les réactions des autres candidats à l’élection présidentielle. Une preuve que le sujet de la colonisation reste sensible des deux côtés de la Méditerranée.


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