Amar Belani répond aux attaques marocaines



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Amar Belani, ambassadeur d’Algérie en Belgique et auprès de l’Union européenne (UE), est revenu dans un entretien au média Afrique-Asie, publié vendredi 17 février, sur la question du Sahara occidental, adressant des rappels à la partie marocaine et européenne. Le représentant algérien a également abordé la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra à Bruxelles.

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L’UE peut jouer un rôle plus engagé dans le règlement du conflit du Sahara occidental

Interrogé sur une dépêche parue dans la presse marocaine parlant de « tribulations algériennes », Amar Belani estime que cette attaque révèle une certaine panique des autorités marocaines. Il évoque ainsi « l’angoisse de cercles plus larges de voir l’UE et certains pays membres, se saisir de l’admission du Maroc à l’Union africaine pour plaider en faveur d’un rôle plus engagé de l’UE pour soutenir de manière plus proactive les efforts en vue de hâter le règlement du conflit du Sahara occidental ».

Selon le diplomate algérien, des pays comme la Belgique, et d’autres au sein de l’UE, ont effectivement évoqué la possibilité « d’ouvrir de nouvelles perspectives », alors que l’UE souhaite jouer un rôle plus global dans la diplomatie. Elle pourrait ainsi « ne plus se confiner dans une posture passive ».

Comprendre : le retour du Maroc au sein de l’Union africaine pourrait renforcer l’implication de l’UE dans le dossier du Sahara occidental. Ce dernier, à travers la République sahraouie (RASD) pourrait désormais participer aux Sommets UE-Afrique, indique Belani.

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Menaces marocaines : l’UE obligée de se conformer à l’arrêt de la CJUE

L’ambassadeur d’Algérie est également revenu sur les menaces proférées par un ministre marocain, après la suspension de l’application de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Maroc au Sahara occidental. Il en profite notamment pour mettre en garde contre le ton trop conciliant des autorités européennes lors d’une rencontre avec un haut représentant marocain : « sur le plan politique, la mansuétude et la volonté de trouver des arrangements sont plus que perceptibles mais sur le plan juridique et à moins de recourir à des artifices comme le cumul de l’origine ou autres falsifications des certificats d’origine [sur les produits du Sahara occidental, NDLR] pour maintenir le régime actuel, il est impossible pour les institutions européennes de remettre en cause l’autorité de la chose jugée et ce en dépit du forcing des « équipes techniques » marocaines [lobbys, NDLR] qui font le siège de la commission ».

Dans le même temps, le représentant algérien auprès de l’UE rappelle l’intervention « avec véhémence » du président de la Commission européenne, « pour réprouver le ton inacceptable du communiqué du ministre marocain de l’Agriculture qui menaçait ouvertement l’UE, et en particulier un pays européen du sud, de capacités de nuisance notamment en matière de contrôle des flux migratoires. Manifestement, le passage à l’acte n’a guère tardé avec les centaines d’immigrés qui ont forcé ce vendredi la haute barrière entourant l’enclave espagnole de Ceuta », assène Belani.

Enfin, le même diplomate se réjouit du changement de position de plusieurs pays, à l’image du Danemark ou de la Suisse, vis-à-vis de l’application de l’accord de libre-échange.

L’ambassadeur d’Algérie parie alors sur « un effet boule de neige » : « Par ailleurs, on ne peut que se féliciter de la décision des compagnies danoises de cesser leurs activités illégales à partir du Sahara occidental. Nul ne doute que dans le sillage du retrait des chaînes de distributions suisses, ce désengagement danois fera boule de neige et d’autres compagnies européennes envisagent d’ores et déjà de suivre ce mouvement », a-t-il déclaré.

Reconnaissance implicite de la RASD par le Maroc

Par ailleurs, le diplomate algérien considère que l’adhésion du Maroc à l’Union africaine est une reconnaissance implicite de la RASD. « La ratification par le Maroc, sans réserves, de l’acte constitutif de l’UA fait que cet instrument lui oppose de manière irréfutable l’obligation de se conformer au principe de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme », déclare-t-il.

« Le Maroc ne peut faire autrement que d’admettre implicitement la présence de la RASD et de reconnaître que celle-ci lui est opposable » poursuit la même source.

Politique de voisinage : l’Algérie est le premier pays à signer avec l’UE

Au sujet des relations entre l’Algérie et l’UE, le diplomate annonce notamment l’adoption prochaine par l’Algérie des priorités de partenariat dans le cadre de la nouvelle politique européenne de voisinage. L’Algérie sera donc le premier pays africain à signer cet accord, précise Amar Belani.

Ainsi la visite de Ramtane Lamamra à Bruxelles fait partie « des traditions de concertation » entre les deux parties, notamment sur les dossiers malien et libyen, sur lesquels l’Algérie est fortement impliquée, à travers des efforts de médiation.

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« Mort de l’UMA » : Belani pointe vers la responsabilité du Maroc

Par ailleurs, le diplomate algérien revient également sur les récentes déclarations du roi Mohamed VI sur la fin de l’Union du maghreb arabe (UMA), annonçant la mort de cette organisation régionale. Tout en reconnaissant et regrettant « le constat amer de la faiblesse de l’intégration dans notre région », Amar Belani estime que le constat « est excessif et il ne correspond pas tout à fait à la réalité ».

Appelant à plus « d’efforts pour consolider le processus maghrébin », le diplomate algérien pointe vers la responsabilité du Maroc dans ces blocages : « Ce n’est pas l’Algérie qui a gelé officiellement sa participation aux travaux de l’UMA en 1995, ce n’est pas, non plus, le gouvernement algérien qui a déclaré ‘inopportune’ la visite de travail d’un Chef du gouvernement en 2005 et ce n’est certainement pas l’Algérie qui a remis en question le consensus partagé lors du sommet de Zéralda de juin 1988 -qui a servi de plateforme pour le lancement de l’UMA en février 1989- selon lequel la relation bilatérale et le processus de l’intégration maghrébine doivent être préservés et découplés de la question du Sahara occidental qui fait l’objet d’un traitement adéquat au sein des Nations unies conformément à la doctrine onusienne de décolonisation », conclut-il.


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