Les enseignants de « Science Po » demandent une enquête



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Les enseignants de la Faculté des sciences politiques et des relations internationales de l'université d'Alger, ont demandé l'ouverture d'une enquête pour déterminer et punir les responsables des agressions commises contre les enseignants réunis jeudi pour débattre de leur situation socioprofessionnelle.

Dans une déclaration sanctionnant l'Assemblée générale tenue dimanche, les enseignants « exigent l'ouverture d'une enquête urgente et immédiate pour déterminer et punir les commanditaires et les exécutants de cette agression ».

Tout en condamnant « avec énergie cette agression qui représente un précédent d'une extrême gravité », les enseignants annoncent « le dépôt des plaintes auprès des parties concernées en actionnant toutes les mesures relatives aux Conseils de discipline contre les auteurs de cette agression », invitant les professeurs remplissant des fonctions administratives à « geler leurs activités administratives jusqu'à ce que la situation soit réglée ».

Ils ont décidé, à cet effet, « d'enclencher une grève de trois jours à partir de lundi, renouvelable si toutes les revendications ne sont pas prises en compte, alors qu'une Assemblée générale est prévue le 23 février. Le représentant du CNES, Mohamed Rezieg, était de bonne heure ce matin à la fac.

S'il est encore perplexe quant à la suite des événements, il reste par ailleurs déterminé à engager toutes les procédures nécessaires pour éclaircir cette affaire. « Nous allons nous réunir aujourd'hui pour mettre au clair certains points. Nous avons réussi à identifier quelques étudiants impliqués dans l'agression, certains font partie de l'union générale des étudiants Algériens précise le Pr. Rezieg.

Les présumés agresseurs, rapporte l'interlocuteur, sont de bons amis au recteur de l'université, Rabah Cheriat et le responsable des œuvres sociales Hamid Alouane.

Ces même responsables, qui essaient de colporter de fausses informations sur l'agression en déclarant dans de nombreux médias qu'il s'agissait d'une bagarre entre professeurs, tient à clarifier le Pr. Rezieg. Les enseignants blessés lors de l'agression, ont déposé plainte aujourd'hui contre leurs agresseurs dont certains sont des étudiants de l'école des sports, rajoute l'interlocuteur.

Du coté des étudiants, l'ambiance était tendue ce matin. Pendant que les professeurs s'entretenaient en amphis, les étudiants, désemparés tentaient de comprendre comment les choses ont pu dégénérer à ce point. « Comment peut-on se faire manipuler de la sorte et commettre l'irréparable » s'interroge une étudiante.

Celle –ci et d'autant plus outrée par la situation car elle fait partie de la même association estudiantine, que l'un des accusés. « Nous avons de bons rapports avec nos professeurs, si certains mafieux sont impliqués dans cette barbarie, ces derniers ne nous représentent nullement » se défend l'étudiante.

Certains renvoient cette agression à de la manipulation, d'autres à « une association de malfaiteurs » soutenue par des personnes bien placées…etc. Mais ce ne sont que des hypothèses, pour le moment beaucoup de questions restent sans réponses. Par ailleurs l'intégrité de leurs professeurs n'est jamais remise en cause. Ils étaient tous là, en nombre, pour les soutenir.

Apres plus d'une heure de délibération le verdict est tombé : une grève de trois jours des professeurs de sciences politiques effective à partir du 20 février. Celle-ci sera renouvelée si les revendications des enseignants ne sont pas prises en compte, affirme Louiza Ait Hamadouche, enseignante en gestion des conflits.

« Nous demandons que les étudiants accusés passent en conseil discipline, et qu'une enquête ministérielle soit ouverte dans les plus brefs délais », ajoute l'enseignante.

Enfin les enseignants tiendront une autre assemblée jeudi prochaine. Si leur tutelle, à savoir le ministère de l'enseignement supérieur, n'aura pas pris des engagements dans cette affaire au cours de la semaine, la grève se poursuivra, conclut-elle.


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