RASD

Mainmise du Maroc sur 10 milliards USD par an



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Le royaume du Maroc est en plein désarroi diplomatique et ne sait pas comment y faire face. Le roi Mohamed VI est intervenu en personne pour appeler le nouveau SG de l'ONU, Antonio Guterres, à intervenir auprès des dirigeants du Front Polisario afin qu'ils permettent aux camionneurs de son pays de traverser les postes-frontières à El Guerguerat, à cheval entre les territoires sahraoui et mauritanien.

En effet, le Front Polisario a mis à exécution sa décision de contrôler le trafic routier sur cette localité. Depuis trois jours, le Polisario interdit à des camions marocains de passer en Mauritanie. Cette deuxième étape, après l'installation des postes-frontières, est destinée à mettre le holà au trafic de marchandises vers le marché mauritanien ou en transit vers l'Afrique de l'Ouest.

Si auparavant les responsables du Polisario n'avaient aucun droit de regard sur le contenu et la documentation des camions, aujourd'hui la donne a changé. Les camionneurs marocains passaient sans encombre cette frontière sans payer les droits de douanes et surtout sans être contrôlés. Un camion fait en moyenne deux à trois passages par mois.

Un trafic de drogue et de voitures volées avec la complicité des militaires marocains et un général de brigade des FAR a été récemment mis au jour. Les trafiquants viennent d'être suspendus par leur hiérarchie. Plus de trois tonnes de haschich ont été saisies mercredi dernier dans un semi-remorque au poste frontalier de Guerguerat. Les trafiquants tentaient de les exporter vers un pays africain.

Le conducteur du camion, un citoyen marocain âgé de 48 ans, avait dissimulé la drogue dans de grandes bouteilles de produits cosmétiques destinés à l'exportation vers un pays africain. Cette décision du Polisario de contrôler le trafic routier n'a pas été du goût des Marocains qui sont allés se plaindre auprès du SG de l'ONU. Le roi Mohammed VI a eu vendredi dernier un entretien téléphonique avec celui-ci au sujet de la situation à Guerguerat, lui demandant d'intervenir pour sauver le cessez-le-feu.

Or, un rapport confidentiel du Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, dévoilé par l'agence américaine Associated Press, signalait que le Maroc avait bel et bien violé en premier le cessez-le-feu.

A son tour, le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a été reçu par Antonio Guterres, à qui il a transmis un « message urgent » du président du Sahara occidental, Brahim Ghali.Dans son message, le dirigeant sahraoui met en garde contre la situation tendue dans la région de Guerguerat, dans les territoires libérés du Sahara occidental.

Le chef du Front Polisario alerte sur « le risque réel » en raison du blocage du processus de paix par le Maroc et de la « provocation délibérée et planifiée » des forces marocaines à Guerguerat. Ainsi, « la responsabilité incombe au Maroc en cas d'escalade de la crise » dans cette région, prévient le président de la RASD.

Les autorités marocaines « ont continué à réprimer la dissidence pacifique au Sahara occidental », indique le rapport annuel 2016-2017 rendu public mercredi dernier par Amnesty International (AI). Selon cette ONG, les autorités marocaines ont « dispersé des manifestations non violentes », et « engagé des poursuites pénales contre des militants sahraouis qui prônaient l'autodétermination du Sahara occidental » et « soumis ces militants à des restrictions ».


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