Tayeb Louh 

« L’Algérie a vaincu le terrorisme »



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L’Algérie a « vaincu le terrorisme grâce à la politique de la Réconciliation nationale », a déclaré ce lundi 27 février le ministre de la Justice, Tayeb Louh. Pour lui, l’Algérie ne s’est pas appuyée uniquement sur « l’approche sécuritaire ».

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« Il y avait également les approches sociale, légale, juridique et politique », a-t-il expliqué, en évoquant la création de Daech. « J’ai participé à des forums internationaux, à partir de 2005, où l’on faisait la promotion de ce qui est appelé ‘le chaos créatif’ qui devait aboutir à l’installation de la démocratie. C’est à partir de ce concept que des groupes terroristes sont apparus partout dans le monde dont ce qui est appelé Daech », a analysé le ministre au Forum de la Radio nationale. « La position de l’Algérie était claire : le terrorisme ne peut pas être fractionné. Le terrorisme est une menace pour la démocratie et pour le développement économique et la stabilité des sociétés », a-t-il rappelé.

La communauté internationale doit, selon lui, unifier ses efforts pour combattre le terrorisme dans un cadre solidaire. « Une solidarité qui ne doit pas être conjoncturelle ni bâtie sur des intérêts géostratégiques », a-t-il soutenu, en précisant que l’Algérie a adapté sa législation pour renforcer la lutte antiterroriste en adéquation avec les conventions internationales actuelles.

Tayeb Louh a cité le texte de loi criminalisant le déplacement de personnes vers des zones de conflit en vue d’y commettre des actes criminels de type terroriste. Il a appelé à l’élaboration d’une convention internationale pour prévenir et lutter contre les crimes électroniques.

« Nous ne pouvons pas contrôler chaque jour les réseaux sociaux et les moyens de communication électroniques, mais on sait qu’ils alimentent le terrorisme. Il faut empêcher les terroristes d’exploiter les instruments technologiques pour commettre des crimes », a-t-il plaidé.

« En coordination avec le ministère des Affaires religieuses, nous combattons l’extrémisme dans les prisons avec des idées basées sur une méthodologie claire. Ce travail se fait quotidiennement, et concerne les terroristes condamnés et détenus », a-t-il révélé.

Tayeb Louh a qualifié de préventives les opérations menées actuellement par l’armée contre les groupes terroristes. La vigilance des services de sécurité a permis, selon lui, l’échec dimanche soir d’un attentat contre un commissariat de police dans le centre-ville de Constantine. « Le procureur de la République a ouvert une enquête. L’opération d’identification du terroriste est en cours », a-t-il annoncé.

Tayeb Louh a précisé que le décret de février 2006 portant application de la Charte pour la paix et Réconciliation nationale, votée par référendum en 2005, est toujours en application. « Les lois de la Républiques s’appliquent sur les crimes terroristes. Et parfois des dispositions de la Charte de 2005 sont prises en compte lorsque des terroristes apportent leur aide en dénonçant ou en prévenant contre des crimes ou en fournissant des informations », a-t-il expliqué.

« Bouteflika a sauvé l’Algérie en 2011 »

Revenant sur les événements de janvier 2011, Tayeb Louh a relevé que le président Abdelaziz Bouteflika a sauvé l’Algérie une seconde fois en 2011. « À l’époque, ‘le printemps arabe’ était à la mode. Des pays étaient ciblés surtout les jeunes pour faire bouger la rue. Il y avait une tentative en Algérie. Je salue particulièrement les jeunes et les femmes qui affrontaient les tentatives de porter atteinte à la stabilité et la sécurité de l’Algérie. Vous voyez ce qui se passe actuellement en Libye, en Syrie, en Égypte, en Tunisie et ailleurs. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas engager des réformes pour sauvegarder les droits et les libertés des citoyens, pour protéger les acquis sociaux et pour relancer l’économie », a-t-il dit.

« Plus de 5 000 affaires de corruption traitées »

Concernant les affaires de corruption, Tayeb Louh a assuré que la justice faisait son travail et assume son devoir. « Plus de 5 000 affaires ont été traitées entre 2013 et 2016. Elles sont liées à des crimes en rapport avec la corruption. La justice va poursuivre, et avec force, la lutte contre ces fléaux. Les entreprises doivent engager des opérations de contrôle et de prévention. Il faut non seulement moraliser la vie politique mais également les actes de gestion. Tous les responsables doivent faire preuve d’une grande moralité dans le domaine de la gestion pour éloigner les soupçons », a-t-il souligné.

« J’ai dit à plusieurs reprises aux procureurs n’attendez pas des instructions du ministre pour lancer l’action publique lorsque des crimes sont commis. La société observe et le parquet représente cette société », a-t-il noté, en rappelant que la loi protège les témoins et les personnes qui dénoncent les affaires de corruption et de détournement de fonds publics.


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