L'ambassadeur de la RASD

« Le Maroc n'a pas retiré son armée de Guerguerat »



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« Le Maroc n'a pas retiré ses forces de la zone de Guerguerat », a révélé hier l'ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) à Alger, Bouchraya Hamoudi Bayoune, qualifiant l'annonce faite par Rabat de « manœuvre visant à tromper l'opinion publique internationale ».

S'exprimant durant l'émission, l'invité de la matinale de la Chaîne 1 indique que les forces marocaines « n'ont retiré que leurs équipements », alors qu'elles demeurent « présentes tout le long du mur de défense » construit par elles. Selon le ministre des AE de la RASD, Mohamed Ould Salek, l'armée marocaine ne s'est pas retirée de Guergarat : « Elle y est toujours.

Elle est dans le mur. C'est une confusion que les Marocains essaient de créer. Ils se sont peut-être retirés de deux cent mètres devant le mur, ils se sont mis devant le mur marocain depuis août dernier, en violation du cessez-le-feu.

Et s'ils se retirent de leur position, c'est pour créer la confusion pour faire croire qu'ils collaborent avec les Nations unies alors qu'ils ont expulsé la Minurso. Guerguearat n'est qu'un petit problème dans le contexte d'un grand dossier », dit-il lors d'un entretien au site électronique Algériepatriotique.

Appelant le SG de l'ONU à agir, Bouchraya Hamoudi insiste sur un règlement global de la question sahraouie : « Le désamorçage de la crise de Guerguerat est lié à l'arrêt de toutes les violations commises depuis 40 ans par les forces Marocaines », dit-il.

Il rappelle les exactions et « le déni du droit » du peuple sahraoui à disposer de lui-même par le refus du Maroc d'accepter l'organisation d'un référendum d'autodétermination, le renvoi de la mission de la Minurso, la dilapidation des richesses sahraouies.

Il a souligné, d'autre part, que c'est le long silence observé par la communauté internationale qui a amené les Sahraouis à réactiver leurs forces armées dans la région.

La présence avant-hier de l'ambassadrice US à Tindouf, lors de la célébration du 41e anniversaire de l'annonce de la proclamation de la RASD, n'a pas été du goût des officiels marocains qui ont tout de suite actionné leurs relais médiatiques pour dénoncer sa présence aux côtés des sénateurs républicains.

En effet, l'ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Joan A. Polaschik, était sur le tarmac de l'aéroport de Tindouf pour souhaiter la bienvenue à une délégation du Congrès en visite chez le Polisario.

La délégation américaine, conduite par le sénateur républicain James Inhofe, se trouve depuis dimanche dernier dans les camps de Tindouf. La mission est composée de cinq membres du Congrès et d'autres conseillers des parlementaires. Le président de la RASD, Brahim Gali, a en effet reçu les cinq parlementaires. C'est la première visite du genre sous l'administration Trump.

Le timing du déplacement est hautement symbolique pour le Polisario, coïncidant avec le lancement des festivités marquant le 41e anniversaire de la proclamation de la RASD.

Pour mémoire, il y a un an, Mme. Polaschik s'était déjà rendue à Tindouf. Vêtue de l'habit traditionnel des femmes sahraouies, elle avait pris la tête d'une délégation de diplomates américains du Département d'Etat venus sur place évaluer les dégâts provoqués par les inondations qui avaient frappé les camps en octobre 2015.


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