Assassinat de Ali Tounsi

« On ne connaîtra jamais les commanditaires »

Le procès de l’assassinat du DGSN Ali Tounsi a eu lieu les 26 et 27 février au tribunal criminel d’Alger. Le verdict est tombé à l’issue de ces deux jours d’auditions, d’échanges tendus, de plaidoiries et d’un peu plus de trois jours de délibérations. Chaouib Oultache a été condamné à la peine capitale pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, tentative d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens et port d’armes sans autorisation.

Mais pour l’avocate de la famille de la victime une question reste toujours sans réponse : qui est le véritable instigateur de l’assassinat de Ali Tounsi ? « On a rendu justice à la victime en reconnaissant la culpabilité de l’auteur donc je ne discute pas la peine même si condamner quelqu’un à mort est toujours triste. Mais on ne connaîtra jamais les commanditaires », affirme Me Fatma Zohra Chenaïf, avocate de la famille Tounsi, dans une déclaration à TSA.

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Dans sa plaidoirie, Me Chenaïf avait évoqué l’affaire de l’assassinat de Mohamed Boudiaf. « Dans cette affaire, on avait terminé (le procès) avec l’acte isolé. Mais on n’a pas convaincu le peuple algérien. Dans les assassinats politiques, c’est toujours ça », ajoute-t-elle. Me Chenaïf rappelle que Ali Tounsi « n’était pas une personne quelconque ». « Il s’agit de quelqu’un qui a été dans le feu de l’action antiterroriste et qui était auparavant dans la sécurité militaire. C’était le bras droit de Kasdi Merbah au même titre que Zerhouni », explique-t-elle.

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« Il y a quelqu’un qui est derrière le rideau, un donneur d’ordre. Oultache lui-même disait que « ce sont eux qui l’ont tué ». On lui a demandé à plusieurs fois : qui sont-ils. Mais il est resté dans le flou », poursuit-elle. Pour l’avocate, la question reste posée : qui a voulu tuer Ali Tounsi ? « On se rejoint finalement avec la défense (d’Oultache) dans le fait qu’il y a un commanditaire. Mais pour nous (partie civile), celui qui a exécuté le crime, c’est bien Oultache car c’est la science qui nous le montre », dit Me Chenaïf.

L’avocate de la famille Tounsi revient sur la Une du quotidien Ennahar du jour de l’assassinat qui annonçait le limogeage de Chouaib Oultache. Ce qui aurait suscité sa colère et les déclarations du directeur du journal qui avait parlé d’une information donnée à travers un appel anonyme. « Cet appel anonyme et cette Une de journal sont les signes déclencheurs. Il y a un instigateur quelque part. Et on ne le connaîtra jamais, il reste un point d’interrogation… », assure l’avocate.

Celle-ci rappelle également que le tribunal criminel était tenu par un arrêt de renvoi où il y a des faits et des procédures. « La justice est tenue par un arrêt de renvoi mais la question reste posée. C’est pour ça qu’on a demandé des témoignages qui nous ont été refusés », souligne notre interlocutrice.

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