La justice française malmenée par les politiques



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François Fillon, candidat du parti Les Républicains pour les prochaines élections présidentielles, a annoncé ce mercredi faire l’objet d’une convocation le 15 mars prochain en vue d’une mise en examen (inculpation) par un juge d’instruction. Empêtré depuis la fin du mois de janvier dans le scandale dit de « Penelope Gate », Fillon a cependant affirmé sa volonté de maintenir sa candidature pour l’élection présidentielle et tiré à boulets rouges sur la justice française.

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Le candidat a en effet dénoncé « une enquête menée depuis le début exclusivement à charge » par la justice, durant laquelle « l’État de droit a été systématiquement violé ». Pour Fillon, le fait qu’il ait été convoqué deux jours avant la date limite de dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle est la résultante d’une manœuvre « entièrement calculée pour m’empêcher d’être candidat à la présidentielle ». L’ex-Premier ministre a en outre qualifié la procédure à son encontre « d’assassinat politique. Par ce déchaînement disproportionné, par ce choix de ce calendrier, ce n’est pas moi seulement qu’on assassine. C’est l’élection présidentielle ».

Les propos du candidat de la droite et du centre n’ont pas manqué de faire réagir les plus hautes instances françaises. Le président François Hollande s’est notamment « élevé solennellement contre toute mise en cause des magistrats dans les enquêtes et les instructions qu’ils mènent dans le respect de l’État de droit. Une candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l’esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la Justice et plus largement nos institutions », a déclaré le président français, rappelant que « nul ne peut se soustraire » à la justice.

Fait inédit, François Fillon n’est pas le seul candidat aux prochaines présidentielles à avoir mis en cause le travail de la justice. La présidente du Front national, Marine Le Pen, est également dans le viseur de la justice pour une affaire d’emplois fictifs, cette fois au sein du Parlement européen. La candidate d’extrême-droite, contre toute attente, a cependant refusé de répondre dans l’immédiat à une convocation de la police pour une audition libre.

Protégée par son immunité parlementaire en tant que députée européenne, la présidente du FN a indiqué qu’elle ne répondrait à la convocation qu’après la fin des élections législatives françaises, et a fustigé la justice. « La justice n’est pas un pouvoir, c’est une autorité », a affirmé Marine Le Pen dans un entretien accordé à TF1 le 22 février, et cité par Le Monde. « Elle ne doit pas venir perturber, pour une enquête qui pourrait se dérouler plus tard, qui aurait pu se dérouler avant la campagne présidentielle, car c’est un moment démocratique important, fondamental dans notre pays », a-t-elle ajouté.

La candidate d’extrême-droite s’est également étonnée du timing de l’enquête. « Cette enquête a été ouverte il y a deux ans, c’est quand même assez étonnant que brutalement, deux mois avant la présidentielle, il y ait cette très forte activité judiciaire », a-t-elle déclaré. Quelques jours plus tard, Marine Le Pen a réitéré sa demande à la justice de ne pas « contrecarrer la volonté du peuple ». «L’Etat de droit est le contraire du gouvernement des juges qui constitue une dérive antidémocratique, oligarchique, à l’image des parlements de l’ancien régime qui ont empêché les réformes et conduit à la Révolution», a lancé la candidate lors d’un discours à Nantes.

Plus grave encore, elle a mis en garde les fonctionnaires : « Je veux dire publiquement, ici, aux fonctionnaires à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants ou organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus ou des cabales d’État, de se garder de participer à de telles dérives », a-t-elle dit lors de meeting. Des propos interprétés comme une peine voilée à l’encontre des magistrats.

Reste à savoir si les postures défensives à outrance adoptées par les deux candidats de droite et d’extrême-droite fragiliseront le pouvoir judiciaire en le forçant à battre en retraite ou, au contraire, pousseront les magistrats à effectuer leur travail jusqu’au bout.


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