Sellal assiste au redémarrage du haut fourneau de l’usine d’El Hadjar



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A l’arrêt depuis près de 18 mois, le haut fourneau (HF) n°2 du complexe sidérurgique Sider El Hadjar a «redémarré», hier à Annaba, en présence d’une délégation ministérielle, conduite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a fait le déplacement à l’usine, en marge de la 20e tripartite. Il n’y avait pas d’acier liquide, encore moins de la fonte. C’était seulement des cowpers en flammes, nourries par quelques barres de fer pour donner l’impression que le HF est en essai technique réel. «C’est le début de l’opération de redémarrage du HF. Il faut attendre plusieurs semaines pour le redémarrage effectif et le lancement de la production», a révélé un sidérurgiste sur place. Cette mise en scène a cependant été exploitée politiquement par Abdelmalek Sellal, allant jusqu’à l’animation d’un meeting devant des dizaines de travailleurs rassemblés pour la circonstance. «L’Etat a déboursé des centaines de millions de dollars pour réhabiliter votre complexe. Dans un proche avenir, votre usine exportera de l’acier. Il faut remercier le président Bouteflika pour cet effort», a déclaré M. Sellal sur un ton rappelant les discours des campagnes électorales. Certes, le complexe sidérurgique d’El Hadjar va redémarrer, mais à quel prix ? Outre les 720 millions de dollars octroyés pour la réhabilitation de l’usine, plus de 360 autres ont été débloqués au titre de budget de fonctionnement. Ayant été engloutis avant que l’opération n’arrive à son terme, le Premier ministre avait accordé une enveloppe supplémentaire de 600 milliards pour poursuivre le chantier et assurer les salaires des travailleurs, dont la majorité était pratiquement en chômage technique. Sans production ni commercialisation, la direction générale du complexe arrivait difficilement, ces derniers mois, à assurer la masse salariale des travailleurs, estimée à 500 millions de dinars. Ce qui a poussé, encore une fois, le chef du gouvernement à recourir au Trésor public. En effet,  selon le document portant la résolution du CPE, dont El Watan détient une copie, le conseil a décidé en juillet 2016 dans sa 7e résolution d’«accompagner les sociétés reprises — AMA, AMT et Ampta — en attendant la présentation de leurs plans de redressement et de développement actualisés, par des facilités de caisse pour assurer l’exploitation durant les six mois à venir, moyennant présentation des plans de trésorerie de chacune des entités pour cette période à la banque domiciliataire BEA et charge, à cet effet, cette dernière de la mise en œuvre de cette décision dans les meilleurs délais». Un gouffre financier, creusé par les décisions irréfléchies du ministre de l’Industrie et soutenu, en plein crise économique, par le CPE de Sellal qui vient encore une fois racler la trésorerie de l’Etat en ordonnant à la BEA d’assister financièrement le complexe d’El Hadjar jusqu’au début de 2017. Avant de rejoindre Alger, la délégation ministérielle a inauguré un complexe sidérurgique privé à la zone industrielle d’El Hadjar, spécialisé en profilé. Elle a également visité son unité d’aciérie électrique, en cours de réalisation, dont la capacité de production est 600 000 t/an.         


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