Le gouvernement en guerre contre la mafia de l’importation



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Depuis quelques mois, les réserves de change de l’Algérie sont malmenées. En cause, une explosion des importations conjuguée à une baisse des recettes en devises du fait de la baisse des prix du pétrole. Aujourd’hui, plus de 32 000 sociétés activent dans le domaine de l’importation. En tout l’Algérie importe plus de 50 000 produits finis.

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Explosion des surfacturations

Si une partie des importations, comme les équipements et les produits alimentaires, sont nécessaires, une autre partie de la facture des importations est faite de produits souvent non-conformes et de surfacturation. C’est sur cette partie que le gouvernement compte agir. Jeudi, lors de son passage à la Radio nationale, Abdelmadjid Tebboune a estimé à 15 milliards les économies possibles. C’est presque le tiers du montant des importations en 2016.

Comment y parvenir ? Selon nos informations, une bonne partie des importations est constituée de surfacturation. Elles sont estimées à 20% du montant global. Pour certains produits, elles atteignent des taux encore plus élevés. Ces surfacturations permettent aux importateurs véreux soit de transférer des devises à l’étranger pour l’achat de biens ou la réalisation d’investissement, soit de réaliser de belles plus-values sur le marché parallèle des changes. Actuellement, l’Euro se négocie à 190 dinars sur le marché parallèle contre 118 dinars le taux officiel utilisé par la banque, soit un écart de plus de 60%.

Des cosmétiques importés de Syrie

Les autorités ont constaté d’autres abus concernant les quantités et la qualité des produits importés. L’autre piste concerne une action sur les quantités et la qualité des produits importés. Jeudi, lors d’une réunion interministérielle, le gouvernement a décidé de soumettre cinq produits aux licences d’importation. Il s’agit de la banane, des véhicules, du fil à machine, du rond à béton et du ciment. Pour les véhicules, les importations seront ramenées à moins de 30 000 unités cette année.

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« Tout le monde a vu ce qui se passe. Il y a des maladies qui apparaissent, les maladies de la peau. On importe des cosmétiques de n’importe où, de Syrie, de pays qui n’en produisent pas. L’origine est inconnue, il n’y a pas d’analyse chimique. C’est tout cela que nous voulons reprendre », a affirmé, jeudi, Abdelmadjid Tebboune.

Comment un importateur a-t-il pu sortir sa marchandise de Syrie, un pays en guerre ? Mystère. En réalité, de nombreux produits qui sont commercialisés en Algérie proviennent d’origines parfois douteuses. La qualité est souvent mise en cause, notamment dans les cosmétiques (près de 500 millions de dollars d’importations en 2016). La téléphonie mobile constitue également un sujet de préoccupation : les importations de téléphones mobiles ont dépassé les 600 millions de dollars. Parfois, des marques inconnues qui n’offrent aucune garantie ni service après-vente.


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