Macron

En Algérie, « il a fallu soixante-dix ans de guerre et de massacres pour imposer la présence française »



...

En marge d’un déplacement à Alger mi-février, Emmanuel Macron, candidat sans étiquette d’En Marche ! à la présidentielle française avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », suscitant l’ire d’une partie de la classe politique française.

« La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », a-t-il expliqué tout en affirmant ne pas vouloir « balayer tout ce passé », avait-il lâché sur le plateau de Echorouk News.

| LIRE AUSSI : Colonisation : Emmanuel Macron lâche une bombe

À plusieurs reprises ces dernières semaines, il a tenté de justifier ses propos sans pour autant envisager de s’excuser. « Je ne vais pas retirer mes propos, m’excuser, ou faire moi-même de la repentance », avait-t-il prévenu lors d’un meeting à Toulon, dans le sud-est de la France, le 19 février. Le candidat à l’Élysée avait toutefois. à cette occasion, ajusté le champ lexical utilisé, préférant employer l’expression « crime contre l’humain » plutôt que « crime contre l’humanité »

| LIRE AUSSI : La colonisation de l’Algérie au cœur de la campagne présidentielle française 

Dans une interview fleuve accordée cette semaine au magazine mensuel L’Histoire, Emmanuel Macron estime, une fois encore, que ses propos ont été mal interprétés. Interrogé sur « l’épisode d’Alger », il rappelle, en guise de préambule, que « le crime contre l’humanité ne se définit pas nécessairement par l’intention génocidaire. La définition du traité de Rome intégrée en 2010 dans notre Code pénal en élargit notablement les critères : massacres de masse, déplacements de population, etc ». Une nuance déjà défendue au micro de BFM TV le 24 février.

« Lorsque je parle de ‘crime contre l’humanité’ à propos de la colonisation, poursuit Emmanuel Macron, je ne traite pas de criminels ceux qui ont vécu dans ce cadre et, plus tard, en ont souffert dans leur chair, notamment les harkis et les pieds-noirs. Je ne parle pas non plus des soldats appelés en Algérie. On connaît les exactions commises par certains, mais cela n’est pas mon point. Je parle très précisément des conditions mêmes de la colonisation : on sait que les premiers colonisateurs n’ont hésité sur aucun moyen pour conquérir les territoires convoités ». Le candidat à la présidentielle ajoute qu’en Algérie, « il a fallu soixante-dix ans de guerre et de massacres pour imposer la présence française. Je ne suis pas le premier à pointer ces débordements. Clemenceau le fit dès 1885 ».

S’il reconnaît que « dans les colonies ont vécu des gens qui faisaient le bien, qui donnaient autour d’eux ce que la civilisation a de meilleur – des professeurs, des ingénieurs, des fonctionnaires, des entrepreneurs », il considère que « la racine du phénomène colonial est mauvaise. Elle se nourrit du massacre et du malheur. Ces souffrances ont longtemps été tuées, mais elles sont encore vivantes dans la mémoire des peuples colonisés. Y compris chez ceux qui ont reçu cette souffrance en héritage bien que nés en France ».

Né en 1977, soit quinze ans après la fin de la guerre d’Algérie, le jeune candidat à la présidentielle assume son détachement vis-à-vis de certains sujets historiques « Je suis d’une génération qui n’a, d’un point de vue historique, ni totems ni tabous. Totems et tabous sont généralement le fait de gens que de vastes mouvements historiques ont structurés en profondeur – une guerre, une révolution, une idéologie puissante… Je suis de la génération où fut théorisée la fin de l’histoire, où advint la chute du mur de Berlin. Voilà de quoi ébranler bien des certitudes. Le 21 avril 2002 fait partie de mes chocs politiques : là encore, ce que l’on croyait impossible s’est produit ».


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites