Hier matin, les étals des poissonniers du marché couvert et celui de Graba avaient grise mine. Les cagettes étaient désespérément vides, excepté quelques maigres poissons devant des badauds traversant ces espaces sans trop s’attarder. Les prix en vigueur ont évidemment fait leur effet et de ce fait les habitudes alimentaires se modifient, au gré des étiquettes. Les petites bonites ont franchi la barre des 300 dinars et les poissons blancs ont atteint les cimes, au-delà de 1500 dinars. Les crevettes sont affichées à des prix qui donnent le tournis. La sardine était quasiment absente et les prix dépassent allègrement la barre des 350 dinars, de quoi tempérer les envies les plus aiguës. Et encore, ce sont de petites sardines, bien maigres et dont les écailles ne brillent que côté... tiroir-caisse, ayant été ramenées, a priori, du fin fond de l’Ouest, il y a quelques jours déjà. Autrefois, les prix répondaient à une certaine logique qui fait que le poisson plutôt abondant en été, on se gavait de sardines grillées, frites et même en boulettes, sans trop se saigner. Les plus frustrés sont, bien sûr, ces inconditionnels du poisson qui sont, par traditions culinaires, de nombreux Relizanais.