Mokri parle déjà de fraude et Ouyahia appelle à la prudence



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On s'en doutait un peu. La campagne électorale qui a connu, jusqu'à ce jour, une relative accalmie-hormis quelques flèches empoisonnées entre rivaux- semble prendre une nouvelle tournure avec cette fois une accusation des plus graves proféré par le chef du MSP Abderrezak Mokri, qui a soutenu que le patron du RND tente de justifier d'ores et déjà la fraude annoncée des législatives.

Mokri s'est interrogé comment Ouyahia « ose parler de l'issue des prochaines législatives » en soutenant que le futur gouvernement sera formé par les partis de l'alliance présidentielle. Selon Mokri, il y a une seule explication à cela : « C'est la fraude des prochaines élections », dit-il. Que doit-on comprendre au sujet de cette grave accusation ?

Qu'elle est justifiée ou qu'elle entre dans le cadre de la campagne électorale ? Mokri prépare-t-il les esprits à une contestation des résultats en cas de défaite ? Le soupçon de manipulation a toujours plané lors des élections. Pourtant une série de réformes constitutionnelles et légales ont été approuvées par le Parlement.

Elles garantissent aux partis un accès égalitaire aux médias, et un comptage des votes plus rigoureux (avec la possibilité de recompter les voix quand il y a des doutes sur le résultat). Le leader du MSP a aussi parlé de la « régionalisation » qu'il a qualifiée de solution de sortie de crise pour le pays tout en dénonçant « la centralisation des pouvoirs par une caste vivant dans la capitale », rejoignant ainsi le FFS et le RCD qui avaient soutenu cette idée au début des années 1990.

La régionalisation désigne une forme de décentralisation. Il existe plusieurs modes de régionalisation à savoir la régionalisation administrative, la régionalisation par les collectivités locales existantes, la décentralisation régionale et enfin la régionalisation politique. Le SG du RND, Ahmed Ouyahia, poursuit son bonhomme de chemin et a en ligne de mire son adversaire Ould Abbès, à qui il veut prendre la première place.

A partir de Mascara, il continue de prêcher la prudence et une politique financière adéquate afin d'éviter de tomber dans le spectre de la crise financière qu'a connu le pays en 1986 lors de la seconde crise mondiale après celle de 1929 : « L'Algérie ne tombera pas dans le piège des années 1980, lorsque les revenus pétroliers ont été utilisés à tort et à travers sans tenir compte de l'éventualité d'un recul des cours de l'or noir.

C'est ce qui s'est passé en peu de temps, a souligné Ouyahia. Il ajouté que l'État « a été contraint, durant cette période, d'accepter les conditions dictées par les instances financières internationales (FMI et Banque mondiale) dont il était débiteur, celles de cesser d'apporter un soutien à l'investissement économique, au secteur de l'agriculture et de se départir de son engagement social vis-à-vis des citoyens ».

Cette crainte ne semble pas affecter outre mesure le FFS, qui continue à vendre son rêve de « consensus national » auquel personne ne prête attention ni ne croit. Le premier secrétaire national du parti, Abdelmalek Bouchafa, a renouvelé à Sidi-Bel Abbès son appel pour la reconstruction d'un consensus national « auquel adhéreront tous les Algériens ».

Et de souligner que le consensus national était un projet politique stratégique pour le FFS qui œuvre, selon lui, à instaurer une alternative démocratique, ajoutant que « le parti dispose de solutions politiques consensuelles devant permettre d'atteindre ce but ».

L'affiche de portraits sans visages : la grande polémique
L'affichage de portraits sans visage est-il passible d'une peine ou est-il contraire à la réglementation ? Selon le président du FNA, Moussa Touati, c'est l'administration qui a validé ces dossiers et de ce fait, la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) « n'est pas habilitée » à prendre des mesures à l'égard des listes électorales n'affichant pas de photos des candidates.

Touati a également estimé « qu'aucun texte légal n'autorise cette instance à intervenir quant à la forme des affiches relatives à la campagne électorale », affirmant que la HIISE « a en charge de surveiller les discours et non pas les affiches ».

Selon Touati, tous les dossiers concernant les candidats, dont les photos des candidates et les autres documents, ont été déposés auprès des administrations des wilayas qui en ont assuré la vérification et la validation.

Le président du FNA a noté que « seule l'administration est habilitée à vérifier la présence ou non des noms sur les listes ». Il a également estimé que la question « était personnelle et intrinsèquement liée aux valeurs de la société algérienne ».

Une nouvelle polémique en perspective. Car les partis sommés d'afficher les photographies des candidates sur leurs listes électorales, sous peine de leur annulation sous 48 heures, ont positivement réagi en plaçant les photographies de leurs candidates, selon le coordinateur de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Hassan Noui.

La majorité des partis dont les têtes de listes ont été destinataires des mises en demeure, en l'occurrence le FFS, l'Alliance Ennahda-Justice et Bina, le FNA, le FAD, le FADL J et le FMN ont répondu positivement en affichant les photos de leurs candidates, a indiqué la même source.

Le coordinateur de la HIISE a souligné que la celle-ci a rendu public mardi un communiqué dans lequel elle a indiqué que « toute liste ne faisant pas apparaître les photographies de leurs candidates sera systématiquement annulée ».


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