Louh lance la chasse aux armes blanches



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Les agressions à l'arme blanche font des ravages au sein des populations juvéniles. Il n'est plus en effet un lycée, un CEM et même une école qui ne soient épargnés par ce phénomène qui prend des proportions alarmantes.

Au vu des chiffres publiés par les médias, plus des deux tiers des homicides ont été commis par armes blanches. Pour le seul mois de ramadhan de l'année dernière, les services de sécurité avaient enregistré au niveau national 22 meurtres causés par armes blanches.

Si le couteau est « l'objet » le plus utilisé dans les actes d'agression, d'autres armes blanches ont malheureusement fait leur apparition ces dernières années dans les milieux, le moins que l'on puisse dire, proches de ceux qualifiés de mafieux et font des ravages dans certaines cités ghettos où, lors de batailles rangées entre clans rivaux, il est fait usage de sabres et autres épées.

A l'image des derniers événements dont a été le théâtre la ville nouvelle Ali Mendjeli de Constantine où des clans issus souvent des bidonvilles rasés durant ces cinq dernières années, et qui naguère ceinturaient la ville des Ponts, ont défrayé la chronique.

Plusieurs initiatives ont été, à cet effet, lancées par nombre d'acteurs nationaux pour tenter, sinon d'y mettre un terme, du moins d'y remédier au fléau qui, au vu de son expansion ces dernières années, a fini par se banaliser notamment au sein des jeunes.

Education, Solidarité, Intérieur et Justice, autant de départements ministériels, en sus de nombre d'associations nationales et de parents d'élèves, qui ont pris conscience de la dangerosité du phénomène et de l'urgence d'une action s'avère urgente.

Des tentatives comme celle initiée récemment par la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, et qui vise à mettre fin à la violence en milieu scolaire ont trouvé écho auprès d'autres intervenants tels que les départements de Noureddine Bedoui et de Tayeb Louh.

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux a d'ailleurs été clair, mercredi, en soulignant à partir de Constantine où il était en visite de travail que « des enquêtes approfondies seront désormais déclenchées dans les cas de possession et d'agression à l'arme blanche pour remonter la source ».

Autrement dit, l'enquête devra permettre l'identification des marchands et autres revendeurs des armes utilisées. Louh précisera d'ailleurs qu'« il ne suffit pas seulement d'arrêter les personnes impliquées dans ce genre de crime, mais de traiter l'affaire à partir de la source ».

Mettant l'accent sur la « dangerosité » du phénomène, il indiquera aussi que la démarche s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique pénale décidée dans le cadre du processus de réforme de la justice. Dealers, cambrioleurs ou même de simples voleurs à la sauvette font en effet usage d'armes blanches de plus en plus sophistiquées.

Couteaux, sabres, bâtons de défense à décharge électrique et autres bombes lacrymogène vendus souvent dans les souks, kiosques et bazars de fortune à des prix dérisoires « s'invitent » de plus en plus dans la plus dérisoire des bagarres entre jeunes souvent d'une même cité ou d'un même établissement scolaire.

Le dernier homicide commis devant un lycée à Aïn Mlila dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi ou encore le meurtre d'un jeune lycéen à l'extrême ouest du pays en plein centre-ville de Tébessa ne peuvent que susciter des interrogations.

Tayeb Louh n'a pas aussi manqué de préciser que le citoyen doit être jugé équitablement, sous-entendant que l'indépendance de la justice peut être garante de la stabilité et de la sécurité. L'hôte de la ville des Ponts a ainsi mis en exergue que la décision de la justice est « indépendante » et « ne peut être perturbée par aucun facteur intérieur ou extérieur ».

Il précisera aussi que les « libertés et droits des citoyens sont protégés », affirmant que les procédures judiciaires sont appliquées « équitablement et sans prérogatives », appelant les magistrats à être à la hauteur du défi de la modernisation du secteur de la justice.

Les sûretés de wilaya ont, à cet égard, mis en service, à l'image de celle de Constantine, des cellules spécialement aménagées et dotées de caméras de surveillance destinées aux gardes à vue. L'opération vise, à en croire ses initiateurs, à sauvegarder l'intégrité morale et physique des présumés auteurs de crimes ou délits placés en garde à vue dans les commissariats.

L'opération a été lancée en présence des hautes autorités judiciaires de la ville, dont le procureur général, le président de la Cour, l'inspecteur régional de police et le chef de sûreté de wilaya de la capitale de l'Est.


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