L’inflation à 7%

Le pouvoir d’achat à rude épreuve



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Les répercussions négatives des augmentations de taxes sur le pouvoir d’achat des ménages se confirment, au fil des mois, dans le sillage de l’application de la  loi de finances 2017. Ainsi le taux d’inflation moyen annuel, allant d’avril 2016 à mars 2017, s’est situé à  7%, selon l`Office national des statistiques (ONS) qui scrute l’évolution des prix à la consommation  durant la période citée comparativement à la même période de 2015. Le même taux avait été constaté en février 2017 alors qu’un taux annuel  de 8,1% avait été enregistré en janvier 2017 par rapport à janvier 2016. Des évolutions inquiétantes en ce premier trimestre de l’année, et ce, en totale contradiction avec les prévisions optimistes du département des finances qui table sur un taux d’inflation global de 4% en 2017. La poussée inflationniste met à mal tous les pronostics de l’Exécutif qui peine à mettre en place un dispositif efficace de diversification économique, de réduction des importations, de relance de la croissance en berne, d’une part, et à imposer un contrôle sur le marché en proie à des dysfonctionnements divers, d’autre part. Des facteurs qui risquent d’avoir des répercussions sociales de plus en plus graves, et face auxquelles le gouvernement semble manquer de vision se contentant de recycler les mêmes scénarios sclérosés, en guise de programme de sortie de crise, en totale contradiction avec la réalité. Le discours «apaisant» du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, lors des débats sur la loi de finances 2017, en est un indice. Alors que l’inquiétude était à son paroxysme quant aux hausses inévitables qui risquaient d’affecter le quotidien des citoyens, le ministre des Finances, représentant du gouvernement Sellal, jouait la carte de la «sérénité», estimant que les répercussions des hausses sur le pouvoir d’achat du citoyen ne seraient pas palpables. Il préférera ainsi les minimiser estimant que la hausse de l’inflation, qui sera induite par l’augmentation de deux points de la TVA, n’aurait pas d’incidence grave sur les capacités des ménages. Pour le ministre, il suffirait que le gouvernement fasse l’effort de soutenir les prix de première nécessité et pense à un dispositif d’aide aux plus nécessiteux et tout rentrerait dans l’ordre. Aujourd’hui, l’augmentation effrénée des prix s’impose en totale contradiction avec les visions du gouvernement et affecte de plein fouet les franges démunies, mais aussi les couches moyennes, qui peinent, elles aussi, à faire face à la crise. Les augmentations salariales qui ont bénéficié aux fonctionnaires sont, par exemple, complètement érodées par l’inflation. De plus, trois mois après le vote de la loi de finances 2017, rien n’a encore été fait concernant l’option de prise en charge des démunis, à travers un dispositif confié au ministère de la Solidarité nationale. Une promesse qui est restée lettre morte, tout comme «la  préservation de la qualité du service public et du rythme de la croissance, ainsi que la préservation des postes d’emploi et du pouvoir d’achat des catégories vulnérables», énoncées par le gouvernement par la voix de Hadji Baba Ammi. En effet, le pouvoir d’achat s’effiloche au fil des semaines, face à une hausse des prix incontrôlée. Le constat est sans équivoque, selon le bilan de l’ONS, puisque la variation mensuelle des prix à la consommation, c’est-à-dire l’évolution de l’indice du mois de mars 2017 par rapport à celui de février, a augmenté de 1,6%, selon l’ONS qui précise notamment que les prix à la consommation, les prix des biens alimentaires ont affiché une hausse de 1,8% en mars par rapport à un mois plus tôt, induite particulièrement par le relèvement des prix des produits agricoles frais de 3,8% traduisant une augmentation des prix de la viande de poulet (+12,6%), des fruits (+7,8%), des légumes (+8%) et de la pomme de terre (+9,8%). En plus des prix des biens alimentaires, les ménages doivent composer avec des hausses des prix de l’habillement ayant progressé de +0,3% en mars 2017 par rapport au mois précédent, les logements et charges de +0,9%, les meubles et articles d’ameublement de +0,2%, la santé et hygiène corporelle de +0,3%, les transports et communication de +0,6%.    


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