Les législatives et l’enjeu de la participation

l’appel de Bouteflika sera-t-il entendu ?



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Le président Abdelaziz Bouteflika, s’est adressé, samedi, à la Nation en appelant les Algériens à se rendre massivement aux urnes le 4 mai pour élire leurs représentants à l’APN.

“Je vous invite, mes chers compatriotes, à exercer votre choix. Ce choix qui sera respecté, sera le vôtre, libre, et en concordance avec vos convictions politiques”, a lancé le chef de l’État, la veille de la clôture d’une campagne électorale terne. Comme son Premier ministre et les chefs du RND et du FLN, le chef de l’État lie le prochain scrutin législatif à la stabilité du pays. Pour cela, il appelle les Algériens à voter massivement pour prouver leur attachement envers leur pays.

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“Mais, dans le même temps, votre participation à ce scrutin sera votre contribution personnelle à la stabilité du pays, à la progression de la démocratie dont vous êtes la source, et au développement de notre Patrie, l’Algérie, à laquelle nul parmi nous n’a de Patrie de rechange. J’en appelle donc notamment à votre attachement à l’Algérie, pour répondre présent à l’appel du Devoir et à participer massivement, à l’élection de l’Assemblée populaire nationale”, a affirmé le président de la République.

Le président Bouteflika n’hésite pas à mettre en avant les défis de l’heure, comme la sécurité ou encore la nécessité d’aller vers la diversification de l’économie, tributaire d’un nouvel encadrement juridique que la nouvelle Assemblée est appelée à adopter.

“L’élection législative de cette année revêt une importance accrue car elle se situe dans le sillage d’une profonde révision constitutionnelle survenue l’année dernière, tout comme elle se déroule dans une conjoncture financière lourde de défis pour notre pays (…) le scrutin du 4 mai prochain revêt une dimension particulière qui interpelle chacun de vous”, affirme M. Bouteflika

Si durant les premières années de son règne, il était beaucoup plus question de la sécurité et de la mise en place des institutions, après une décennie de terrorisme, les législatives du 4 mai se déroulent dans un contexte économique extrêmement difficile.

Cette crise économique qui frappe le pays va obliger le gouvernement à prendre des mesures draconiennes et impopulaires. Les autorités ont du coup besoin d’un taux de participation élevé aux législatives et d’un Parlement réellement représentatif, pour légitimer leurs mesures anti-crise, qui ont déjà commencé, avec le gel des projets de logements.

Et à l’endroit de ceux qui douteraient de la régularité du scrutin, un des facteurs qui ont fini au fil des ans par dissuader nombre d’électeurs, Bouteflika donne des gages. “J’appelle l’ensemble des responsables et agents publics impliqués dans cette opération à faire preuve de la plus grande impartialité et à veiller au strict respect des dispositions pertinentes de la Loi. J’assure aussi la Haute instance indépendante de surveillance des élections de mon plein appui dans l’accomplissement de sa mission définie par la Constitution et explicitée par la loi. En ma qualité de Président du Conseil supérieur de la magistrature, j’invite également les magistrats à traiter avec diligence et fermeté tout dépassement ou tout acte de nature à porter atteinte à la crédibilité et à la transparence du scrutin, dont ils seront éventuellement saisis (…)”

En s’impliquant personnellement, à travers cet appel, le président de la République trahit sans aucun doute la hantise des hautes autorités face au spectre de l’abstention. Car jusque-là, ni la campagne de sensibilisation, ni le tapage médiatique entamé depuis de longs mois, ni l’implication du Premier ministre qui sillonne le pays, ni la mobilisation des imams et des zaouias, ni les appels du vice-ministre de la Défense et du président du HCI, encore moins les candidats et les partis en lice ne semblent rassurer.

En témoigne le faible engouement manifesté par les citoyens lors des divers meetings organisés par les responsables de partis et l’indifférence affichée lors des sorties de proximité des candidats. Et ce qui n’incite guère à l’optimisme, et les autorités ne sont pas sans le savoir, les trois dernières élections législatives ont montré que les Algériens votent de moins en moins pour l’élection législative en raison certainement du discrédit qui frappe l’institution parlementaire accusée de cautionner les politiques gouvernementales et accessoirement source d’enrichissement pour certains députés. En 2002, ils étaient 46% à s’être rendus aux urnes. En 2007, ils étaient seulement 35,65 % tandis qu’en 2012, le taux a atteint seulement 42,90 %.

Et si l’on ajoute, l’effet de la crise économique sur les ménages dont le gouvernement et le Parlement sont tenus pour responsables, la généralisation de la corruption, la dépolitisation qui frappe particulièrement les jeunes et le sentiment, largement partagé chez de pans entiers de la population, que « quoi qu’on fasse rien ne change », on peut dire que les autorités ont des soucis à se faire.

Et l’analyse du discours gouvernemental et des mesures prises à l’encontre des abstentionnistes et de ceux qui appellent au boycott donnent à lire que le principal enjeu du prochain scrutin est la participation. Mais le prochain Parlement préfigurera aussi les rapports de force en perspective de l’élection présidentielle de 2019. Bouteflika sera-t-il entendu ? En tous cas, à travers son appel, il met aussi en jeu, d’une certaine façon, sa crédibilité…

Les législatives et l’enjeu de la participation : l’appel de Bouteflika sera-t-il entendu ?


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