Arabie saoudite

tel est pris qui croyait prendre…



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Les fondements du marché bougent depuis quelques années. L’ancien “swing producer” qu’est l”Arabie saoudite en est réduit à se débattre dans un contexte lui ayant rarement été aussi défavorable. Par Michel Santi, économiste.

Les efforts de l’Opep n’y feront vraisemblablement rien. L’augmentation des plateformes, le gonflement des stocks, la progression fulgurante de la technologie combinée à l’excès des approvisionnements contribuent jour après jour à renforcer les producteurs US de pétrole. De fait, les États-Unis parviendront très prochainement à la première place, celle de producteur de pétrole de référence, ou «swing producer», qui conditionnera l’ensemble des intervenants et du marché mondial.

C’est effectivement les fondements mêmes de ce marché qui bougent depuis quelques années, comme des plaques tectoniques, car c’est désormais l’ancien swing producer -l’Arabie saoudite- qui en est réduit à se débattre dans un contexte lui ayant rarement été aussi défavorable. Elles sont loin en effet ces années 70 qui étaient suspendues au bon vouloir de ce Royaume qui, d’un coup de robinet ouvert ou fermé, régnait sans partage sur les cours du pétrole. Le récent accord de l’Opep consistant à plafonner à 1,8 million de barils/jour la production de ses membres et non membre met surtout en avant les fragilités, voire les contradictions, des parties prenantes et -en l’occurrence- du plus important d’eux, l’Arabie.

L’aire du «fracking 2.0»

C’est toute la stratégie de sabotage des producteurs américains, initiée dès 2014, qui s’est brutalement retournée contre ce pays, qui avait alors sciemment refusé de réduire sa production, persuadé qu’il couperait l’herbe sous les pieds des producteurs de pétrole et de gaz de schiste US. L’Arabie -qui avait accepté de réduire drastiquement ses propres recettes du fait de prix pétroliers en chute libre- n’avait certes pas anticipé l’effondrement des coûts de productions américains. Ni vu venir le «fracking 2.0» -autorisant les exploitants américains à comprimer substantiellement leurs coûts de production- grâce à une révolution technologique permettant de donner des instructions de forage à distance par l’entremise de l’application “ISteer”! Miracle technologique autorisant de forer, d’exploiter et de produire en des temps records et ayant pour résultat de pomper les mêmes quantités de pétrole et, ce, quelque soit le prix du marché.

De fait, les exploitants américains -naguère trois fois moins compétitifs que leurs concurrents du Moyen-Orient- ont ramené aujourd’hui leurs coûts de production à environ 35 dollars le baril. L’Arabie se retrouve donc à la croisée des chemins, obligée d’œuvrer à stabiliser les prix du pétrole malgré une croissance ininterrompue de la production américaine, car elle tire 90% de ses revenus de ses recettes pétrolières. Ayant largement brûlé ses réserves de change afin de préserver son économie, sa paix sociale et -accessoirement- sa dynastie, elle va tenter de constituer un fonds souverain en cédant 5% d’Aramco, sa compagnie pétrolière nationale.

Les Saoudiens se rendent désormais compte qu’ils ne sont plus en mesure de contrôler le marché du pétrole et que le mieux qu’ils peuvent encore entreprendre aujourd’hui est de protéger leur économie. Destruction ou survie : telles sont -en 2017- les seules options encore entre les mains de l’Arabie.

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