En dépit des dispositifs mis en place par les institutions et autres organismes chargés de la promotion des exportations algériennes hors hydrocarbures, beaucoup d’entreprises algériennes désirant se développer à l’international rencontrent toujours des difficultés à pénétrer des marchés, aussi limitrophes soient-ils comme celui de la France. C’est la raison pour laquelle, la direction de la promotion et du soutien aux échanges économiques, au sein du ministère des Affaires étrangères (MAE), a pensé à la mise en place d’une plateforme commerciale au niveau du port de Marseille, comme une première expérience, avant de l’élargir à d’autres pays de l’UE et du reste du monde. «L’objectif recherché à travers cette plateforme est d’offrir aux opérateurs économiques un espace qui leur permettra de disposer des avantages compétitifs pour l’exportation de leurs produits à partir de Marseille et, partant, conforter le positionnement de cette ville en tant que hub d’exportation vers l’UE et les marchés mondiaux», nous explique Mme Mokrani, sous-directrice chargée de la promotion des échanges commerciaux internationaux de l’Algérie au sein du MAE. L’idée de lancer cette initiative est venue «suite aux différentes réclamations que nous avons reçues de la part des entreprises qui voulaient exporter des datte en France, mais qui se sont retrouvées, seules, confrontées à d’innombrables problèmes», informe-t-elle, précisant que pour l’heure, le projet est en maturation et des rencontres de concertation sont prévues avec les entreprises, mais aussi avec l’ensemble des parties concernées par l’activité export, dont le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Mines, la CACI et l’Algex. Quant au lieu désigné pour l’implantation de la plateforme, le choix a été porté sur le port de Marseille du fait que «l’établissement enregistre un trafic de marchandises avec l’Algérie de près de 11 millions de tonnes par an, faisant de notre pays son premier partenaire», nous explique-t-on encore. Il reste à savoir quel statut juridique adoptera-t-on pour cette plateforme et les mécanismes de financement les mieux adaptés pour son fonctionnement. Les initiateurs du projet proposent, en tout cas, d’aller vers une forme juridique «intermédiaire entre une association et une entreprise», soit un Groupement d’intérêt économique (GIE) dont les règles juridiques sont très souples, tant au niveau de son fonctionnement que du financement. A ce propos, il est proposé pour le bon fonctionnement de cette plateforme «une sorte d’autofinancement» à partir des cotisations des entreprises exportatrices qui y adhè-rent. D’autres propositions seront faites autour de ce projet à l’occasion d’un atelier de réflexion, organisé demain à l’ISGP de Bordj El Kiffan, avec la participation de plusieurs opérateurs versés dans l’export et les responsables des administrations concernées.