Un gouvernement de transition

Le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune, annoncé ce jeudi 25 mai, ne vivra pas longtemps. À peine une année et demi. La raison en est simple : en 2019 auront lieu les élections présidentielles. Des élections qui entraîneront automatiquement un changement de l’Exécutif.

Que le président Abdelaziz Bouteflika se présente pour un cinquième mandat ou pas, la composante du gouvernement changera. Et dans le cas de l’arrivée d’un nouveau locataire au Palais d’El Mouradia, même le Parlement risque d’être dissous, ayant été mal élu aux législatives du 4 mai.

Aussi, le gouvernement Tebboune ressemble-t-il à un cabinet de transition qui aura comme principales tâches de préparer d’abord les élections locales de l’automne prochain et ensuite les présidentielle. Il devra également achever les chantiers en cours notamment dans le bâtiment, si les moyens financiers le permettent.

Lors de sa prise officielle de fonction, le nouveau Premier ministre a précisé que sa priorité sera économique, pas politique. « Il faut une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures », a-t-il déclaré.

Tebboune s’engage à poursuivre le travail entamé par son prédécesseur Abdelmalek Sellal aux fins d’arriver à « construire une économie plus saine et plus équilibrée ». Mais, aura-t-il le temps de construire cette économie en moins de deux ans ?

Depuis 1999, 17 gouvernements sont déjà passés avec la même promesse. Mais, la plupart ont échoué à diversifier l’économie, à faire sortir l’Algérie de la dépendance des hydrocarbures et à lutter contre la corruption.

Abdelmadjid Tebboune, qui a géré le secteur de l’Habitat pendant sept ans en des périodes différentes, se trace déjà un objectif qui s’inscrit dans la limite temporelle de son mandat. « Nous allons reloger tous ceux qui ouvrent droit, avec notamment l’achèvement du programme AADL, comme on l’a promis au nom du président de la République, début ou au plus tard fin 2018 », a-t-il avancé. Il sait donc de quoi il parle lorsqu’il est question de logement. Pour les autres dossiers, on verra…