Abdelmadjid Tebboune nouveau Premier ministre de Bouteflika



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L’homme de l’austérité Enarque, Abdelmadjid Tebboune est un homme du système. Sous son allure de notable discret et consensuel se cache un homme de terrain à la carrière politique bien chargée. Connu pour son franc parlé, l’enfant de Boussemghoune, dans la wilaya d’El Bayadh, ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit d’exprimer son mécontentement. Et parfois même un peu trop. Il l’a d’ailleurs fait à plusieurs reprises, notamment concernant le retard enregistré dans les travaux de la Grande mosquée d’Alger. C’est aussi lui qui a donné un coup de pied dans la fourmilière dans le dossier AADL. Il a tout de suite pris le taureau par les cornes et a promis aux Algériens de trouver des solutions rapidement quant à leur logement. C’est d’ailleurs là que les Algériens ont découvert leur ministre. Un homme froid au visage neutre. Hélas, même si ce nouveau souffle a permis à beaucoup de familles de bénéficier d’un logement, cette formule reste encore aujourd’hui gangrénée par les lenteurs bureaucratiques. Ce qui n’a pas échappé à Tebboube puisque il n’a pas hésité à critiquer ouvertement d’autres ministères les accusant, notamment, de manque de coopération dans le paiement des créances pour finaliser les constructions. Créant ainsi un malaise au sein du gouvernement Sellal. Au ministère du Commerce aussi, Tebboune a laissé des traces. Dès sa nomination en janvier dernier, suite au décès de Bekhti Belaïd, il s’est attaqué au dossier épineux des importations suscitant ainsi la grogne des importateurs. Un bras de fer que le nouveau Premier ministre compte gagner. « L’Algérie n’est pas un déversoir des produits d’importation », avait-il déclaré. Souvent tourné en derision sur les reseaux sociaux, Tebboune est l’un des ministres les plus critiqués par les internautes. A juste titre puisque on lui reproche son inertie et son incapacité à repondre efficacement,  comme tous autres ministres d’ailleurs,  aux attentes des citoyens. En le désignant pour prendre les rênes du gouvernement, le pouvoir en place joue la carte de la continuité et flirte même avec l’incertitude. Et maintenant qu’il est promu Premier ministre, les Algériens vont devoir certainement se serrer encore plus la ceinture. Lui, il s’ en défend farouchement en déclarant qu’il ne s’agit nullement d’austérité, mais plutôt de rationalisation des dépenses. Il n’en demeure pas moins que les algériens ne sont pas dupes. Ils savent très bien que c’est leur pouvoir d’achat qui en subira les conséquences. Assidu et patient, c’est vers l’âge de 30 ans, en 1975, que Abdelmadjid Tebboune est nommé, pour la première fois, secrétaire général de la wilaya de Djelfa. Sa persévérance et sa loyauté envers le pouvoir en place ont été récompensées. Il devient ainsi, de 1983 à 1989, wali respectivement d’Adrar, Tiaret, Tizi-Ouzou et de M’sila. Deux ans plus tard, en 1991, il rentre au gouvernement Ghozali et devient ministre délégué chargé des collectivités locales auprès du ministre de l’Intérieur. Neuf ans plus tard, ce proche de Bouteflika est parachuté au poste de ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme au sein du gouvernement Benflis, dernier poste occupé officiellement jusqu’à la fin 2002. Homme clé du président Bouteflika, il a été son envoyé spécial chargé de plusieurs missions à l’étranger. Après une courte absence, il revient au galop et est nommé, encore une fois, en 2012, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme au sein des quatre gouvernements successifs de Abdelmalek Sellal… Cette nomination est passée sans faire trop de bruit. Les algériens n’y prêtent plus attention. Demain, nous connaîtrons les membres du gouvernement Tebboune I  qui sera lui aussi certainement sans surprise.


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