Leila Aïchi

« On m’a désignée comme une militante du Front Polisario alors que cela est faux »



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ENTRETIEN. Leila Aïchi était de passage ce week-end à Alger dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives françaises du 4 juin. Dans cet entretien, la candidate de la République En Marche pour la 9e circonscription des Français à l’étranger revient sur son investiture par le parti du président français Emmanuel Macron et sur la polémique autour de sa position concernant le Sahara occidental.

Vous êtes finalement toujours candidate de la République En Marche aux élections législatives françaises pour la 9e circonscription malgré la polémique liée à votre position sur le Sahara occidental ?

Je suis toujours candidate de la République En Marche. Je suis légalement investie pour la 9e circonscription des Français à l’étranger et dont le premier vote aura lieu le 4 juin prochain à Alger et dans les capitales des quinze autres pays du Maghreb et de l’Afrique francophone qui composent cette circonscription. La polémique a été créée par M’jid El Guerrab (candidat d’origine marocaine aux élections, NDLR). Il s’agit d’un candidat indépendant toujours adhérent au Parti socialiste (PS). D’ailleurs, son premier fédéral lui a demandé de démissionner. M’jid El Guerrab a créé cette confusion volontairement aux fins de me voir retirer l’investiture et de la récupérer. On a même modifié ma fiche Wikipédia. Ce monsieur organise officiellement la désinformation en ce qui me concerne. Ce qui est scandaleux et indigne.

Avez-vous le soutien du président Emmanuel Macron ?

Ma candidature a été validée. J’ai été investie par l’accord politique entre le MoDem et la République En Marche validé par François Bayrou et Emmanuel Macron. D’ailleurs, nous sommes les seuls candidats à pouvoir apposer sur nos affiches de profession de foi le logo du MoDem. Mon investiture a été légalement reconnue par le ministère de l’Intérieur. Je suis la seule (candidate) à pouvoir me revendiquer de la République En Marche (pour la 9e circonscription).

Mais la presse a rapporté que la République En Marche vous a retiré son soutien…

Cela est faux ! En réalité, ma candidature gêne quelques personnes d’En marche à Paris. Désormais, je me pose plusieurs questions : est-ce lié à mes origines sociales ? À mes origines algériennes ? Est-ce en rapport avec ma proximité avec Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères, NDLR) ? Est-ce que c’est dû au fait que je sois centriste ? Cela étant dit, j’ai le soutien des Marcheurs de la 9e circonscription des Français à l’étranger, y compris au Maroc. D’ailleurs, j’étais très bien accueillie par les autorités marocaines, par les Franco-Marocains et par les Français expatriés. On m’a juste demandé d’arriver discrètement pour des raisons de sécurité (vu la polémique qui a eu lieu auparavant concernant le Sahara occidental, NDLR).

Mais les « Marcheurs » du Maroc ne vous soutiennent pas publiquement ?

Ils ont subi quelques pressions. On est dans des tactiques de politico-politiciennes de quelques gens qui cherchent à profiter d’une désorganisation d’un jeune mouvement (En Marche, NDLR) pour pouvoir s’approprier le pouvoir d’une manière indue et inadmissible en ne respectant pas les accords politiques, en étant déjà frondeurs, en étant indignes du projet politique porté par Emmanuel Macron et en trahissant les promesses du Président.

Donc vous n’avez pas été « lâchée » par la République En Marche ?

C’est de la désinformation ! L’ensemble de mes concitoyens en France verront que dans les consulats et les ambassades, il y a ma profession de foi et mon bulletin de vote avec la République En Marche. Je suis la seule candidate légalement et légitimement investie par la République En Marche. Il n’y a personne d’autre.

Aucun responsable politique du mouvement du président Macron ne vous a demandé de vous retirer après la polémique ?

Personne ne me l’a notifié. J’ajoute qu’il n’y a pas eu de pressions. Il y a eu un communiqué (d’En Marche, NDLR) transmis par M. El Guerrab et sur lequel il n’y avait pas de signature. On est dans une cabale politique que je trouve triste. Je me suis sentie touchée en tant que femme et en tant que militante politique. On a tenté de dépeindre de moi un portrait qui est loin de ce que je suis. Dans le cadre de mon mandat de sénatrice et de vice-présidente de la Commission des affaires étrangères, de défense et des forces armées au sénat, j’ai toujours fait en sorte de mettre en lien l’ensemble des acteurs autour d’un sujet donné pour avancer. Je suis la première à avoir rassemblé des écologistes et des militaires. Je suis la première à avoir porté le sujet de dérèglement climatique à la Cop 21.

Quelle est votre position aujourd’hui sur le conflit au Sahara occidental ?

J’ai toujours été très claire là-dessus. Je suis une élue française et j’ai toujours soutenu la position de la France et la position des Nations unies sur la question du Sahara occidental. Je l’ai dit et je l’ai écrit dans un communiqué de presse quand j’ai fait l’objet de ces attaques.

La France est pour le projet d’autonomie proposé par le Maroc tandis qu’aux Nations unies, cette question est inscrite à la quatrième commission chargée des affaires politiques spéciales et de la décolonisation…

Je suis sur la position de la France et la position des Nations unies. Je suis triste qu’on soit toujours dans cette rhétorique. Tous les acteurs sont d’accord pour trouver ensemble un chemin et avancer. Tout le monde s’est réjoui de la nouvelle proposition des Nations unies (résolution pour la reprise des négociations de la paix, NDLR).

Est-ce que le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation selon vous ?

Sur cette question, je soutiens la position de la France. Mais je pense qu’on a tendance à mélanger tout concernant ce sujet. Sur certaines questions, on attribue une terminologie qui appartient à un autre temps. Quand on parle de la décolonisation, on fait référence à la décolonisation européenne. Aujourd’hui, le sujet avance. Les différents acteurs se sont mis d’accord pour travailler.

Vous avez changé tout de même de position par rapport à la question de l’avis même de la presse marocaine ?

Je n’ai pas du tout changé ma position sur la question. On m’a attribué des propos qui ne sont pas les miens. On m’a désignée comme une militante du Front Polisario alors que cela est faux. En 2013, j’avais effectivement parrainé et non organisé un colloque. En tant qu’élue de la République française, j’ai reçu une délégation d’avocats européens, de hauts fonctionnaires de l’Union européenne et une délégation américaine. Si une élue de la République ne peut pas inviter des avocats européens ou des hauts fonctionnaires de l’UE, il faut qu’on m’explique à quoi on sert. En 2016, j’ai organisé un débat sur le dérèglement climatique. Le ministre marocain de la Défense est venu me saluer et me féliciter. Vous croyez qu’il serait venu me saluer s’il y avait un problème autour de cette question. C’est une cabale montée contre moi pour permettre à M. El Guerrab de récupérer l’investiture. Ce n’est que ça.


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