Le coup politique de Saïd Bouteflika



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C’est un signal fort. Un coup médiatique savamment préparé et dont les analystes politiques s’échinent depuis samedi à en trouver les significations. Quelle portée donner au déplacement de Saïd Bouteflika à la manifestation organisée devant les bureaux de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) en solidarité avec l’écrivain Rachid Boudjedra, humilié par les caméras d’Ennahar TV, dans le cadre de l’émission «Caméra cachée». Si la «démarche est intelligente et l’image forte», comme le confie un politologue, elle a également une portée politique qui ne peut pas avoir échappé au frère du Président. «Il sait très bien quelle lecture on va faire de sa venue à la manifestation, analyse un ancien membre du BP du FLN. Il faut reconnaître qu’il a réussi son coup médiatique et le timing très bien choisi.» En effet, cette séquence devant les caméras et les photographes venus nombreux couvrir le rassemblement intervient quelques jours après un remaniement ministériel qui a vu le limogeage du Premier ministre Abdelmalek Sellal et son remplacement par Abdelmadjid Tebboune. Une simple coïncidence ? «Un processus est mis en place, analyse un ancien ministre sous le couvert de l’anonymat. Saïd Bouteflika veut mettre en place un consensus afin de parvenir à apaiser les choses en prévision de 2019.» En clair, la démarche du frère du Président annonce un changement dans les rapports entretenus jusque-là par la Présidence et la chaîne d’Anis Rahmani, devenue trop encombrante. «Aujourd’hui, le clan ne veut plus être associé à Ennahar, dont les débordements et les attaques sont préjudiciables à la nouvelle démarche, explique notre source. Il estime que le temps des règlements de comptes est révolu.» Le «canal officiel» du clan présidentiel a été pendant longtemps l’instrument des règlements de comptes avec les adversaires et l’arme médiatique contre ceux qu’on voulait traîner dans la boue. La démarche de Saïd Bouteflika n’est pas sans risque. Elle expose l’un des hommes les plus puissants du pays, qui jusque-là avait cultivé une discrétion et refusé d’afficher publiquement ses opinions, en première ligne. Pourquoi maintenant ? «Parce que le Président est malade et que le vide devenait intenable, juge un ancien membre du gouvernement. Cela donnait l’impression qu’il n’y avait plus personne à bord.» Cette affaire «Boudjedra» a fait au moins un heureux : Zouaoui Benhamadi, le patron de l’Arav. Grâce à la médiatisation et à la présence du frère du Président, l’ancien directeur général de la radio qui se bat depuis longtemps pour «parachever l’aspect disciplinaire et réglementaire» du champ audiovisuel pour en assurer la bonne organisation afin d’éviter «des dépassements» constatés notamment durant le mois sacré du Ramadhan, va enfin pouvoir mettre en place un cadre réglementaire pour le bon fonctionnement des télés privées.  


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