Vers la révision de la politique des transferts sociaux



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Depuis le 1er janvier dernier, renflouement des caisses oblige, l'État a déjà procédé à des augmentations sur l'électricité, le carburant ou encore les télécoms


Le directeur du cabinet de la présidence de la République et SG du RND Ahmed Ouyahia l'avait annoncé en exclusivité lors de sa dernière confiance de presse mais personne n'a prêté attention.


Il s'agit d'une large concertation impliquant le Parlement, les partis politiques et la société civile « en vue de l'adaptation progressive de la politique des transferts sociaux », afin de lui apporter plus d'efficacité et d'efficience et d'asseoir une plus grande justice et équité sociales, à travers un ciblage précis. Les citoyens vont devoir apprendre à se serrer la ceinture avec l'instauration d'autres mesures d'austérité.


Si le gouvernement a d'abord décidé d'agir sur les budgets d'équipement en suspendant de nombreux projets, il est désormais contraint d'affecter directement le portefeuille des citoyens.


D'autant plus que le pouvoir d'achat est déjà fortement atteint par la dépréciation de la monnaie locale. En un an le cours moyen du dinar s'est officiellement déprécié de 15 % par rapport à l'euro, passant de 104 à 117 dinars pour un euro. La réforme des subventions est dans l'air depuis quelques mois.


Le gouvernement a commencé à augmenter, prudemment le prix des carburants. En 2016, les tarifs de l'électricité ont également connu des augmentations pour les entreprises.


Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib de retour au ministère vient d'indiquer que le prix de l'eau va connaitre une augmentation afin de réduire les gaspillages tout en épargnant les couches les plus vulnérables de la population.


Carburant, électricité, télécoms, tout va augmenter encore



Parmi les consignes phares du président Bouteflika, à l'occasion du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement de Abdelmadjid Tebboune, c'est le « ciblage des subventions étatiques des produits et des services » ce qui voudrait dire une annulation des subventions généralisées.


Le gouvernement veillera à élaborer des politiques efficaces de « rééquilibrage tarifaire » dont la mise en place s'effectuera progressivement en vue de les rapprocher des coûts économiques des services fournis, tout en préservant des tarifs appropriés aux ménages à bas revenu. Il s'agit donc de relever les tarifs de l'eau, de l'électricité, du carburant et du gaz.


Soutenus par plusieurs acteurs économiques dont le FCE et le FMI, la rationalisation des subventions et l'annulation de leur généralisation sont devenues une fatalité avec le poids budgétaire qu'elles représentent sur le budget national.


L'idée première est de cibler les ménages à bas revenus par rapport à la moyenne nationale. Il est aujourd'hui acquis que le prix des produits subventionnés devait approcher celui des prix internationaux pour les carburants, l'électricité et l'eau.


Le coût des subventions des prix de l'énergie sont en Algérie parmi les plus élevés du monde. La dernière loi de finances évalue les subventions à plus de 1600 milliards de DA (environ 15 milliards de dollars) réparties entre les carburants et les prix du gaz et de l'électricité.


Les objectifs fixés à cette augmentation seraient d'atteindre en matière tarifaire un « prix d'équilibre » qui assure à la fois la couverture des coûts des opérateurs concernés, la régulation de la demande et la réduction de l'incitation au trafic.
Dans le cas du prix de l'électricité et du gaz, mais aussi de l'eau, un « ciblage » pourrait permettre d'éviter de pénaliser les populations les plus démunies.


Le maintien des prix actuels pour les tranches de consommation les plus basses est également recommandées en réservant les augmentations aux tranches les plus hautes dans le but de mieux discipliner les consommateurs et réduire les gaspillages.


Ainsi les prix en vigueur devaient fortement augmenter, dans certains cas, d'où l'importante question du rythme de sa mise en œuvre. Aussi le débat annoncé en plénière de la nouvelle Assemblée nationale par l'opposition qui s'ouvre aujourd'hui tard dans la soirée risque d'être féroce.


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