Le grand oral de Tebboune



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Deux cent-trente (230) députés issus de plus d'une dizaine de partis, dont ceux de la majorité présidentielle, se sont inscrits pour prendre la parole en plénière durant le débat sur le plan d'action du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune présenté hier, tard dans la soirée, à l'Assemblée nationale.

Le temps imparti pour chaque intervention a été fixé à 5 minutes. La réponse du Premier ministre interviendra jeudi ou vendredi comme dernier délai avant le vote final. L'Assemblée nationale qui a repris, mardi dernier en plénière ses travaux consacrés à un seul point inscrit à l'ordre du jour, à savoir la validation des vice-présidents qui composent le bureau de l'Assemblée, conformément au règlement intérieur.

L'élection de neuf (9) vice-présidents, à savoir Djamel Bouras, Mohamed Messaoudja, Abdelkader Hadjoudj, Laïb El Hadj, BoudjemaaTerchi, Amine Senouci, Fouzia Bensahnoune, Ismaïl Mimoune et Mohamed Abi Ismaïl au cours d'une séance à laquelle étaient présents 436 députés a été validée sur 462.

Ces députés sont issus des groupes parlementaires, à savoir le groupe du FLN, le groupe du RND, le groupe de l'Alliance du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le groupe parlementaire des indépendants.

La validation des vice-présidents par l'APN constituait un préalable organique à la légitimation du bureau de l'APN, ce qui ouvre, du coup, la voie au Premier ministre Abdelmadjid Tebboune pour présenter devant les députés sa déclaration de politique générale.

L'opposition à l'affût

La mouture du plan d'action du gouvernement sera axée sur le renforcement du pouvoir d'achat du citoyen et le rejet de toutes formes d'endettement extérieur ou le recours au FMI. Tebboune préconise l'implication et l'encouragement des potentialités nationales en matière de production locale pour diminuer les importations, synonyme de transfert des devises en dehors du pays et l'intégration totale du secteur national privé dans la machine de l'économie nationale.

Dans ce cadre, le gouvernement compte lui accorder toutes les facilitations nécessaires pour son émergence, dans la transparence et loin de toute forme d'ambiguïté. Le plan gouvernemental axera également son action sur l'équilibre budgétaire, la rationalisation des dépenses de l'Etat, en vue de pérenniser la croissance économique.Absente dans l'échiquier politique, dominé par les deux grands partis, le FLN et le RND, l'opposition compte s'exprimer dans l'hémicycle.

Le Premier ministre bien qu'il sera soutenu par la majorité parlementaire composée du FLN, du RND, de TAJ, du MPA, du patronat (FCE) et du syndicat l'UGTA, doit se préparer à faire face aux critiques.

Louisa Hanoune, la SG du PT, a déjà donné un avant-goût du discours et des remarques que vont formuler les onze députés que compte sa formation à la chambre basse du Parlement. Elle a également vivement critiqué le nouveau Code du travail qui va selon elle « précariser l'emploi et remettre en cause les acquis socioprofessionnels » de ces vingt dernières années.

Les responsables du RCD, du FFS et les partis issus de la mouvance islamiste ont eux aussi vivement critiqué le nouveau Code du travail et les politiques successives des gouvernements. Le blocage de l'investissement productif va être aussi au cœur des débats lors de cette plénière qui s'annonce chaude.Le RND compte voter en faveur du programme du gouvernement.

Le bureau national du RND a salué le contenu du plan d'action du gouvernement, jugeant qu'il « s'inscrit dans la mise en œuvre du programme du président de la République, tout en l'adaptant à la conjoncture financière difficile que traverse le pays ».

L'instance exécutive du RND charge ses députés de « participer avec force à la discussion du plan d'action du gouvernement et de voter à l'unanimité en sa faveur ». Enfin, les salaires des députés seront régis à l'avenir par une loi organique qui tranchera définitivement la question en définissant, en toute transparence, les indemnités et autres avantages des députés.


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