PÉTROLE

Vers un sommet d'urgence de l'OPEP ?



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Le pétrole esquissait hier un léger rebond après la dégringolade de la veille. Une chute presque attendue, mais qui risque de laisser des traces, d'autant que le milieu des affaires attend avec impatience les effets immédiats de la publication des chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines.

Ainsi hier, le WTI prenait 5 cents à 43,56 dollars le baril pour des livraisons en août. Le Brent, la référence algérienne, valait tout juste 46,06 dollars le baril. Des résultats qui confirme encore la tendance baissière des marchés.

Depuis le début de l'année, le brut a perdu plus de dix dollars en moyenne à New York. En dépit de la discipline de fer imposée par l'OPEP à ses membres pour faire respecter les quotas de l'accord de réduction, la surabondance de l'offre n'a pas été éradiquée.

L'objectif espéré pour éponger les surstocks et surtout peser sur les cours n'a pas donné de résultats. Pire, depuis le dernier sommet de Vienne en mai dernier, qui a vu l'OPEP reconduire son accord jusqu'en mars 2018, le pétrole a cédé 15% de sa valeur. L'optimisme régnant s'est évaporé rapidement.

Autre inquiétude demeure la hausse importante de la production dans deux pays, le Nigéria et la Libye. Selon des cabinets conseils spécialisés en énergie, l'excès de l'offre est « particulièrement marqué dans l'Atlantique où il y a de nouveau de nombreux cargos chargés de pétrole nigérian cherchant à trouver preneur ».

La reprise des opérations d'extraction dans le champ pétrolier de Forcados au sud-est du Nigéria est pour beaucoup dans cette surabondance. Même cas en Libye, où l'amélioration relative de la sécurité aux alentours des champs pétrolifères et le retour des compagnies étrangères a fait augmenter sensiblement la production du pays.

Parallèlement à cette situation, il faut citer les extractions américaines, notamment le schiste, qui ont pris de l'ascendant et menacent même la stratégie de l'OPEP.

Déjà, des rumeurs font état d'un sommet d'urgence de l'OPEP et de ses partenaires non affiliés au cartel pour débattre de la nouvelle dégringolade et y répondre par des mesures ou un plan d'action. Moscou a démenti toute éventualité de la tenue de ce sommet urgent, mais certains médias continuent de distiller ces informations, en prenant en compte d'autres facteurs aggravants comme la tension dans la péninsule Arabique.

Des experts signalent qu'en dépit de plus de six mois de réduction de la production, les stocks mondiaux restent à un niveau élevé, d'où des interrogations sur le manque d'impact des mesures préconisées par l'OPEP. Seule satisfaction, mais qui attend des confirmations, c'est la baisse de 1,2 million de barils dans les réserves américaines. Mais est-ce suffisant pour redresser les prix ?


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