Les assurances de Tebboune et les doutes de l’opposition



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L’exposé du plan d’action du gouvernement par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, devant les députés mardi dans la soirée aura duré une heure. A 22h45, les députés ont pris place à l’intérieur de l’hémicycle qui a, d’ailleurs, affiché complet pour cette première plénière de la huitième législature. 452 députés étaient présents et seulement 10 élus étaient absents alors que l’équipe gouvernementale était présente dans toute sa composante. Dès l’entame de sa présentation, le chef de l’Exécutif a placé le plan d’action dans le contexte financier. A partir de la tribune, M. Tebboune s’est voulu rassurant. Il s’est montré même très optimiste. Pour lui, l’Algérie reste debout et résiste à la crise financière qui secoue le pays grâce, entre autres, à la stabilité politique et sécuritaire dont jouit l’Algérie. Une situation financière qu’il qualifie d’acceptable. Le Premier ministre a cité un par un les chapitres de son plan d’action, sans aller vraiment dans le détail. En abordant les volets social et politique, le chef de l’Exécutif a évoqué l’épineuse question de l’intrusion de l’argent sale dans le monde de la politique et les conflits d’intérêts. Il a dénoncé l’emprise du monde des affaires sur le pouvoir. Un phénomène qui gangrène la plupart des institutions, y compris l’institution parlementaire. Il promet dans ce sens une séparation entre l’argent et le pouvoir. Les Algériens, dit-il, ont le droit d’entreprendre, de faire de la politique ou de faire les deux, mais pas en même temps.   Intrusion de l’argent sale «L’Etat c’est l’Etat et l’argent c’est l’argent», avertit M. Tebboune qui plaide pour la réhabilitation du travail, unique alternative pour pallier la crise. Le Premier ministre est revenu sur les nouvelles mesures visant à renforcer les libertés, les droits et l’indépendance de la justice. Il s’engage à mettre d’abord de l’ordre dans le dispositif juridique qui fait défaut pour traduire dans la réalité ces principes. Le gouvernement envisage de proposer au Parlement des projets de loi relatifs aux conditions de saisine du Conseil constitutionnel, à la protection des données à caractère personnel, au droit à l’obtention des informations, aux réunions et manifestations publiques, à l’expropriation pour cause d’utilité publique, et même la loi régissant les associations et partis politiques. Le gouvernement Tebboune va encore une fois remettre sur le tapis la gestion des collectivités locales, qui n’arrivent pas à suivre le mouvement du développement local. Il annonce la création de nouvelles wilayas déléguées dans les régions des Hauts-Plateaux en 2017 et au niveau du nord du pays en 2018-2019, et dotera la capitale d’un statut particulier. M. Tebboune a parlé des réformes politiques et comment décliner les acquis de la Constitution dans les lois. Pour ce qui est des médias, il est prévu dans la feuille de route du gouvernement la mise sur pied d’un Conseil de l’éthique et de la déontologie pour la presse écrite et la consécration du droit d’accès à l’information. Pour son premier test, le Premier ministre a voulu mettre en confiance les députés et s’est dit prêt à dialoguer avec eux, à accepter leurs critiques, à répondre à leurs préoccupations sans préjugés ni la moindre exclusion. Il les a rassurés quant à la préservation du caractère social de l’Etat algérien. «L’Algérie était et restera une République démocratique et sociale. Nous sommes attachés au caractère social de l’Etat qui est le produit de la Révolution et de l’indépendance, et jamais nous ne toucherons à cet acquis», a-t-il précisé. Et d’ajouter que l’Algérie continuera à construire des logements, à créer des emplois et à réformer le système scolaire… L’opposition peu confiante Seulement, l’optimisme affiché par le Premier ministre n’est pas partagé par les députés, notamment ceux de l’opposition qui doutent de la capacité du gouvernement à pouvoir concrétiser cette feuille de route et ses promesses. Les députés du FFS, qui ne vont pas intervenir lors des débats, se contentant de l’intervention du chef du groupe parlementaire, pensent que ce plan d’action est un ensemble de généralités qui n’apporte rien. «Aucun délai de réalisation des projets n’est fixé, Tebboune a fait la lecture de la feuille de route de son prédécesseur. Le développement économique est lié à l’instauration d’un Etat de droit qui met fin à la corruption et à la bureaucratie. Et pour nous, la lutte contre l’argent sale, c’est juste un slogan», explique Chafaa Bouaiche. Du même parti, Salima Ghezali voit dans cette intervention «une fuite en avant» ou une «surdité». Pour Atmane Mazouze du RCD, «cette déclaration ne reflète pas la réalité du vécu des Algériens. Les projections du Premier ministre sont en contradiction avec ce qui est annoncé par les organisations internationales». Lakhdar Benkhalef, député de l’union formée par Ennahda, El Adala et El Bina, n’hésite pas à qualifier le plan d’action du gouvernement de «copier-coller des plans des derniers gouvernements de Abdelmalek Sellal». «Ce sont les mêmes axes et les mêmes grandes lignes. Il n’y a pas de chiffres ni d’échéancier. Ce qui va compliquer le contrôle et le suivi», commente l’élu qui rappelle que les précédents gouvernements n’ont jamais présenté de bilans devant le Parlement. Pour lui, la situation du pays est «catastrophique» avec un Fonds de régulation des recettes (FRR) vide et des réserves de change à moins de 100 milliards de dollars. «Ce sont là les chiffres révélés par le gouverneur de la Banque d’Algérie», précise Benkhalef, convaincu que le plan présenté par Abdelmadjid Tebboune ne peut «en aucun cas être exécuté en l’absence de moyens financiers». «Tout sera clair avec la loi de finances 2018», conclut-il. De leur côté, les députés du PT vont prendre au mot le Premier ministre en posant des questions sur les sujets d’actualité et attendent des réponses. «Le gouvernement ne peut pas ignorer le cri du 4 mai relatif à l’abstention, il est attendu de l’Exécutif des décisions audacieuses pour corriger les politiques qui sont à l’origine de la situation sociale et économique que nous vivons aujourd’hui», note Taazibt, qui attend du gouvernement des actes concrets et des lois concrétisables et revendique un bilan économique.  


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