Vers l’abandon des politiques sociales



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Le déficit budgétaire se creuse chaque année un peu plus. Si les déficits publics se maintiennent au même niveau au cours des prochaines années, affirme Rachid Sekak, expert financier et ancien directeur de la dette à la Banque d’Algérie, «il faudra trouver chaque année l’équivalent de 20 à 25 milliards de dollars en monnaie locale pour assurer leur financement». Mais où aller chercher cet argent ? La situation pourrait même s’aggraver si la courbe des prix du pétrole sur les marchés internationaux continuait à décliner. Maintenant que le Fonds des régulations des recettes (FRR) est totalement siphonné, on doit réfléchir à d’autres alternatives. Le gouvernement algérien qui a échoué à sortir - malgré l’incroyable manne financière dont il a disposée dans les années 2000 - de la dépendance vis-à-vis des revenus des hydrocarbures, semble résigné à faire l’inévitable choix de revoir ses politiques sociales. Et c’est ce à quoi semblent s’atteler le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et son équipe. Lors de la présentation de son plan d’action à l’Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a parlé de «nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l’Etat». Autrement dit, les subventions ne devraient bénéficier qu’aux citoyens qui les méritent : aux catégories les plus vulnérables de la société. Les transferts avoisinent les 28 milliards de dollars, dont plus de la moitié couvrent les différentiels des prix du gaz, de l’électricité et des carburants. L’Exécutif aura non seulement des difficultés à mettre techniquement en place les outils qui permettraient le ciblage des catégories sociales qui sont dans le besoin, mais surtout à convaincre les Algériens de la nécessité d’abandonner les politiques sociales dont ils ont depuis toujours bénéficiées. L’année 2018 s’annonce d’ores et déjà pénible pour les ménages, l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’avait qualifiée de «difficile», son successeur s’affaire à préparer une loi de finances plus austère que la précédente et plus coûteuse pour les Algériens. Pour se prémunir des éventuelles secousses sociales que pourrait produire l’abandon des subventions ou leurs réformes, le gouvernement a déjà pris les devants en cherchant une décision consensuelle qui impliquerait les partis siégeant au sein de l’Assemblée nationale et peut-être même au-delà. Il s’apprête à «lancer une large concertation en vue de l’adoption progressive de la politique des transferts sociaux». L’exercice, bien évidemment, sera rude. Mais a-t-il un autre choix que de passer à l’austérité après avoir incroyablement dépensé des dizaines de milliards de dollars dans des politiques sociales d’une extrême générosité ? Rien qu’en 2013, le total des subventions directes et indirectes que le gouvernement avait accordées était de plus de 60 milliards de dollars. Les années d’avant, l’Exécutif avait également fait montre d’un altruisme financier sans limite en achetant la paix sociale contre le silence sur ses déconvenues économiques et politiques. Combien de voix se sont élevées à cette époque-là pour appeler à l’adoption de véritables réformes économiques pendant que les revenus du pays pouvaient permettre à supporter leur coût social ? Personne n’a voulu les entendre. Aujourd’hui, l’opération de diversifier l’économie nationale en soutenant en même temps les mêmes politiques sociales semble du domaine de l’impossible. Sauf si les tenants du pouvoir comptent recourir aux réserves de change en tablant encore sur l’hypothétique remontée des prix du pétrole les années à venir.


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