Une inspection générale pour contrôler l’argent public



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Le Premier ministre compte bien voir plus clair dans la gestion des instituions du pays et faire le suivi de l’utilisation de l’argent public.   Il a en effet, annoncé vendredi soir à l’APN la création d’une inspection générale en place pour contrôler qui fait quoi et comment avec à la clé, des sanctions pour les responsables- irresponsables.  Si Tebboune réussit à  bien secouer le cocotier,  il en tombera des fruits mais aussi des têtes. La formule en elle-même n’est pas nouvelle. Elle mérite toutefois du crédit eu égard à l’intention que le premier responsable de l’exécutif lui prête et les moyens structurels pour atteindre les objectifs. Les ministres du gouvernement Tebboune en « patrons d’administration », seront évalués régulièrement et leurs gestions scrutées de prés, les compétences dont ils s’entourent seront également, dans l’œil du cyclone. Ils feront objet « d’un examen, d’un renouvellement de confiance ou d’un changement ». Rien ne sera plus comme avant. Abdelmadjid Tebboune tranche dans la démarche suivie jusque la en s’attaquant de front à la gestion de l’administration centrale qui fait défaut, puisque les solutions de sortie de crise existent et sont identifiées, ne reste donc que la volonté de mettre fin à l’inertie, la complaisance et le laisser aller.       Maîtriser l’impôt Le retour sur investissement est assuré, car les failles sont connues et identifiées et maintes fois soulevées et analysées par les différents  rapports émanant de hautes institutions dont la Cour des comptes et, qu’il suffit de tourner les pages pour savoir que l’Etat ne recouvre qu’une part infime de l’impôt ordinaire soit, 11% seulement du montant global. Une ressource qui échappe aux mailles du fisc et combien pourtant salutaire pour résorber la crise financière actuelle. En début de cette année, Abderrahmane Raouia, alors DG des impôts évaluait la dette fiscale à environ 2.500 milliards de DA sur les quelque 11.400 mds DA de restes à recouvrer et à 7.000 mds DA les restes à recouvrer au titre des amendes judiciaires.   La Cour des Comptes a aussi mis à nu d’autres disfonctionnalitées que le gouvernement devra traiter avec toute la rigueur qui sied dans de pareils cas. Il s’agit entre autres de l’assainissement dans les comptes spéciaux de Trésors que l’on ouvre un jour pour ne plus en parler ensuite. L’absence de suivi et d’évaluation a fait que sur les 23 comptes de prêts ouverts en 2014, d’un montant total de 121,8 milliards de dinars afin de financer des projets économiques, seulement 41,8 milliards de dinars, soit moins de 4% a été remboursés. Maintenant qu’on parle encore de retour aux privatisations il est peut être utile de revoir le dossier des non-remboursements de plusieurs comptes qui datent depuis plusieurs années à l’instar du prêt de la restructuration financière des entreprises publiques et autogérées. Ceci, en plus de comptes spéciaux prêts intergouvernementaux qui sont ni remboursés ni clôturés.  Le reste à payer selon les investigations de la cour des comptes serait de plus 2 milliards de dinars en fin de 2014. Comment faire réussir le programme de développement C’est l’idée première et l’objectif de la démarche de Madjid Tebboune qui, à travers cette structure compte donner ses chances au programme du Président de la République en se dotant de mécanismes de contrôles stricts. Devant l’anomalie de débourser des milliards de dinars pour des résultats en deçà des attentes il est utile aussi de voir plus prés dans la question des réévaluations des projets atteignant parfois, comme mentionné par le rapport de la cour des comptes jusqu'à 147% le cout du projet initial. Un véritable phénomène économique insoutenable de par son poids sur la finance publique mais aussi de par son impact puisque il en a résulté des projets trainant en longueur pour tomber dans l’incapacité de voir le jour. Outre la gestion de la ressource financière, il est aussi et surtout question de faire redémarrer l’outil de production qu’aucune concertation aussi louable soit-elle n’a réussi à le faire. La charge est colossale pour celui qui voit grand, mais encore faut-il qu’il ait les coudées franches pour pouvoir atténuer de certains malaises économiques comme l’informel,  l’évasion fiscale et la fuite de capitaux en sus de  la valeur de la monnaie dont il est opportun de définir une politique monétaire efficiente loin des appréhensions de l’ire de ceux que la conjoncture arrange. 


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