«La concurrence sera dure», prévient l’AIE



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La consommation de gaz va augmenter plus rapidement que celle de pétrole et de charbon dans les cinq prochaines années, portée par le secteur industriel et la demande venue des pays émergents, anticipe l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié jeudi. Dans un contexte de prix bas, la concurrence sera «dure» pour trouver des débouchés, prévient l’AIE. «Cette évolution du rôle du gaz naturel dans le mix énergétique mondial a des conséquences considérables sur le commerce de l’énergie, la qualité de l’air et les émissions de carbone, ainsi que sur la sécurité des approvisionnements énergétiques mondiaux», selon le nouveau rapport Gas 2017. L’AIE souligne que «cette vaste disponibilité de GNL crée également une nouvelle concurrence avec les approvisionnements par gazoduc qui pourraient bénéficier aux consommateurs. Cette concurrence intense affaiblit les prix et les rigidités contractuelles qui caractérisent traditionnellement le commerce de gaz sur longue distance. Le changement sera accéléré par l’expansion des exportations américaines, qui ne sont liées à aucune destination particulière et joueront un rôle majeur dans l’augmentation de la disponibilité et de la flexibilité du commerce des GNL». L’AIE ajoute que «l’Europe pourrait voir une concurrence croissante entre les importations de GNL et le gazoduc à mesure que la production nationale diminue, créant ainsi une incertitude supplémentaire sur les sources d’approvisionnement futures. Les récents développements géopolitiques impliquant le Qatar, — qui fournit environ un tiers du GNL dans le monde — et ses voisins met également en relief les risques potentiels pour la sécurité de l’approvisionnement en gaz», estime l’AIE qui conclut que «même dans un marché bien approvisionné, les événements récents nous rappellent que la sécurité du gaz reste un problème critique». 1,6% de croissance par an d’ici 2022 Il est à noter que selon le rapport de l’AIE, la demande de gaz devrait croître de 1,6% par an d’ici 2022, une prévision légèrement supérieure à ce qu’envisageait l’an dernier l’organisation — bras énergétique des pays de l’OCDE — dans son rapport sur l’évolution à moyen terme des marchés du gaz. «L’industrie émerge comme le principal moteur de la croissance de la demande, représentant la moitié de cette augmentation», détaille le rapport. Moins émetteur en gaz à effet de serre que le pétrole et le charbon, et bénéficiant aussi de prix bas dans la foulée de la baisse des cours de l’or noir, le gaz voit par exemple ses usages se développer dans la chimie, ainsi que dans les transports. Le recours au gaz pour la production d’électricité continue de croître, mais à un rythme plus lent, concurrencé par les énergies renouvelables. Au total, la consommation de gaz pourrait atteindre 4000 milliards de mètres cubes (m3) d’ici 2022, contre 3630 milliards m3 l’an dernier. Et 90% de la hausse de la demande viendront des économies émergentes, notamment la Chine, portée par la lutte contre la pollution de l’air, même si les Etats-Unis resteront le plus grand pays consommateur. En Europe, la demande devrait se stabiliser après deux années de croissance, et elle devrait baisser au Japon et en Corée du Sud, grands consommateurs de gaz naturel liquéfié (GNL). Sur le front de l’offre, les Etats-Unis, 1er producteur mondial depuis le boom des gaz de schiste, vont produire encore plus pour représenter à eux seuls 40% de la hausse prévue au niveau mondial. Plus de la moitié de cette production supplémentaire sera exportée sous forme de GNL, le pays se rapprochant d’ici 2022 des niveaux exportés par l’Australie et le Qatar. Les capacités de liquéfaction devraient augmenter de 160 milliards m3 jusqu’en 2022, augmentant la pression sur les circuits classiques de transport via les gazoducs. La production va également croître fortement au Moyen-Orient et en Chine, tandis que la progression sera plus timide en Russie.                       


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