Contribution/ La gouvernance en Algérie



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La question primordiale a trait aux modalités pratiques d’octroi de marchés aux opérateurs (privés et publics). Quels sont les critères qui ont prévalu jusqu’à l’heure actuelle ? Comment favoriser les entreprises qualifiées et performantes ayant les moyens de réalisation en rapport avec les projets envisagés ?

Projets financés et pilotés par les pouvoirs publics :

Est soulevé dans ce chapitre le problème des déviations en matière d’octroi de marchés (phénomène de la corruption – pots de vin – trafic d’influence, etc). En d’autres termes comment ouvrir le marché et laisser la libre concurrence faire son entrée? Cela ne relève pas de l’impossible mais est bien dans le domaine du réalisable pour peu qu’il y est une réelle volonté des pouvoirs publics à le faire.

L’autre volet est de savoir comment et dans quelle mesure nous pouvons favoriser les entreprises locales (privées ou publiques) pour les faire bénéficier de projets à réaliser sans que cela n’entrave le bon déroulement des différents programmes projetés. L’impact de cette action ne sera que bénéfique sur l’état d’esprit des populations en général et renforcera la crédibilité de l’état et la confiance des citoyens envers leur République. Durant les dernières années, l’image de l’état a pris un sérieux coup en raison des comportements déviationnistes de certains responsables.

Nos besoins sont immenses. En matière de développement et avec tout ce qui a été entrepris, nous accusons toujours un retard dans les domaines suivants :

Réalisation de logements, Réseaux de distribution en eau potable, Réseaux d’assainissement (évacuation et traitement des eaux usées), Hygiène publique (voirie), Santé publique – Déficit en matière de couverture médicale (encadrement – infrastructure et matériel médical spécialisé), Protection de l’environnement, Infrastructures touristiques, État de délabrement avancé de nos quartiers (état des rues – éclairage public etc.).

En matière d’enseignement, l’Université dispense des formations universitaires qui ne répondent pas toujours aux besoins. Quel peut être l’intérêt d’enseigner le génie mécanique dans une région qui n’a pas d’industrie automobile et n’en aura pas dans l’avenir. Des cursus de formation dans les domaines de l’agriculture saharienne, des études de vétérinaires spécialisées, études de médecine ciblées sur des pathologies récurrentes seraient beaucoup plus appropriées et rendront un grand service à la nation. Il y a lieu d’adapter et de conformer les cursus de formation avec les spécificités et demandes propres à chaque région du pays.

En matière de développement, les véritables secteurs à encourager sont ceux de l’agriculture, du tourisme et de l’artisanat ainsi que ceux des services.

Le développement et l’encouragement de l’investissement dans le secteur de l’agriculture permettra à notre pays son autosuffisance en matière alimentaire et il a les moyens (eau abondante, il suffit juste de la chercher là où elle est – Grandes superficies de terres qui ne demandent qu’à être mises en valeur et à être fertilisées – du soleil 12 mois sur 12).

L’Algérie ne deviendra jamais un pays industriel : Ce n’est pas sa vocation ni d’ailleurs son intérêt. Nous avons peut être un avenir dans le domaine minier avec la mise en vente et exploitation de différentes concessions qui participeront certainement au développement avec toutes les conséquences économiques et sociales qui en découleront.

La problématique de l’emploi :

L’emploi est un problème national (ou plutôt mondial) et son évolution est liée directement à l’état de l’économie du pays. L’état n’a pas les moyens ni la possibilité de créer des emplois et encore moins de les décréter. Les dispositifs d’aides mis en place (Emploi jeunes – ANSEJ – CPE etc.) sont une fausse solution face à un vrai problème.

Il ne faut pas se leurrer, ces dispositifs n’ont qu’un effet d’atténuation et ce dans le cas où ils sont vraiment orientés vers les personnes qui en ont le plus besoin : Est-ce toujours le cas ? L’état est entrain de dépenser un argent fou pour quels résultats ? La relance de l’emploi passe inévitablement par le développement d’une véritable économie, le retour à la croissance et il n y a aucune autre issue.

Les pouvoirs publics ont deux fonctions de régulation importantes par le biais desquelles ils gèrent l’économie et peuvent agir :

Le taux d’intérêt, La fiscalité.

Grâce à ses deux leviers fondamentaux de l’économie, l’état peut encourager ou décourager un secteur d’activité en fonction de ses besoins et objectifs recherchés. Pour ce qui est des régions du Sud, l’agriculture, le tourisme et l’artisanat sont des créneaux créateurs d’emploi et de richesse. Ils doivent être encouragés grâce à un accès facile aux crédits en faveur de potentiels investisseurs ainsi que de la mise en œuvre d’une fiscalité équitable et attrayante : Nous n’avons pas le choix.

Préservation de l’ordre public et gestion de la contestation sociale :

La préservation de l’ordre public et de la sécurité sont des préoccupations essentielles des pouvoirs publics et particulièrement ces dernières années où il est observé une croissance des revendications par les citoyens qui n’hésitent plus à exprimer leur ras le bol face à l’inertie des pouvoirs publics quant à la prise en charge de leurs préoccupations.

La contestation sociale a pris des proportions telles qu’elle est devenue un véritable problème de sécurité nationale dans la mesure où les actes de violence prennent des proportions inquiétantes (destruction d’édifices publics – incendie – routes bloquées – atteintes aux biens – agressions physiques etc.).

Le travail à mener dans l’avenir doit être axé essentiellement sur un arsenal d’outils permettant la prévention de ces conflits et les gérer avant leur survenance. Quant une contestation explose, c’est l’échec consommé des pouvoirs publics qui est mis en évidence.

Empruntant le terme au jargon économique, il y a lieu de réfléchir à la mise en place d’un véritable tableau de bord social qui permettra de voir venir la contestation et la prendre en charge avant sa manifestation. Un immense travail de collecte de données (objectives – pertinentes – rationnelles et mesurables) doit être entamé afin d’analyser les mouvements sociaux et de prendre les décisions appropriées. Telle est l’action que doivent entreprendre les différents démembrements de l’état et des pouvoirs publics.

Abdeldjelil Labdi

 


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