Le Maroc est au bord de l'explosion



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Un ancien ministre marocain, ex-secrétaire d'Etat chargé de la Protection sociale, de la Famille et de l'Enfance, aujourd'hui reconverti économiste, Saïd Saâdi en l'occurrence, porte un regard négatif sur le royaume chérifien.

Pour une fois, il ne s'agit pas d'un ennemi irréductible ou d'un agent à la solde de l'Algérie, termes largement usités par la propagande marocaine, mais d'un ancien haut dirigeant qui le dit haut et fort.

Le Maroc « risque de s'installer dans une instabilité sociopolitique dont les conséquences seront dommageables pour l'avenir », dit-il dans une tribune publiée mercredi dernier par l'hebdomadaire Jeune Afrique, un magazine plutôt favorable à ce pays.

En ligne de mire, il cite la persistance du mouvement Hirak et son traitement judiciaire par le Makhzen, qui « en dit long sur les faiblesses structurelles dont souffre le royaume et qui provoquent régulièrement des protestations dans différentes villes et localités du pays ».

Dans cette tribune, il explique que ces protestations sont générées par le sentiment d'injustice sociale, d'humiliation et d'arbitraire éprouvés quotidiennement par les couches modestes de la population ».

L'ancien dirigeant a expliqué également que « la reprise des contestations populaires qu'illustre le Hirak du Rif révèle également une crise de l'intermédiation politique traditionnelle et trahit la forte concentration des pouvoirs autour du Palais », relevant à ce sujet que « l'ancien chef du gouvernement, Benkirane, a confié dernièrement ne pas avoir été associé à la conception du projet Al Hoceima dont la non-réalisation a attisé les tensions sociales dans le Rif.

Saâdi a prévenu que sans « changement de cap », notamment celui du changement du modèle de développement en faveur d'une alternative visant à édifier un Etat démocratique, développeur et social, le Maroc va directement à la dérive.

Cet ancien ministre pointe du doigt une minorité, une espèce de mafia proche du Palais qui a prospéré grâce au soutient du roi « Ainsi, sans remonter très loin dans le temps, les années 2000 ont vu prospérer une petite minorité proche du pouvoir politique, qui a engrangé les bénéfices de la libéralisation et de la privatisation de l'économie marocaine sans que cela se traduise par des gains de productivité, par la création d'emplois décents ou par un meilleur développement humain », dénonce-t-il.

Selon lui, il en a résulté « une forte concentration des richesses » et « une polarisation sociale » qui ont fortement contribué au déclenchement du mouvement du 20 février 2011, précisant à l'occasion qu'à partir de 2012, à la suite de la crise de la zone euro et de la dégradation des équilibres macroéconomiques, des mesures draconiennes d'austérité budgétaire (décompensation des produits pétroliers, compression de la masse salariale dans la fonction publique, réforme partielle des retraites, baisse des investissements publics) « ont impacté le niveau de vie et le moral de larges couches de la population ».


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