Said Sadi tient sa conférence à Béjaïa malgré l’absence d’autorisation



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C’était une rencontre très attendue. Said Sadi donnait rendez-vous ce jeudi en fin de journée à ses lecteurs et à ses partisans pour une conférence au Théâtre régional de Bejaïa dans le cadre du Café littéraire. L’administration avait exigé une autorisation de la wilaya pour permettre la tenue de la rencontre. Les organisateurs ont refusé, appelant à la mobilisation de tous les défenseurs des libertés. Pour sa part, Said Sadi a fait savoir dès la semaine passée qu’il maintenait sa conférence à Bejaïa.

Finalement, le bras de fer a tourné en faveur du Café littéraire. Said Sadi a pu tenir sa conférence autour de son dernier livre Chérif Kheddam. Abrid iggunin, le chemin du devoir, malgré l’absence de l’autorisation de la wilaya. « Je voudrais apporter ma part de solidarité et d’engagement dans le combat que mène l’ensemble des associations dont le Café littéraire de Béjaia est l’une des plus emblématiques », a expliqué l’ancien président du RCD devant une salle archicomble.

« Une demi-liberté »

C’est la seconde fois que l’administration exige du Café littéraire de Bejaïa de présenter une autorisation pour l’organisation d’une conférence-débat. Dans les deux cas, un même invité : Saïd Sadi. Comment expliquez cette attitude de l’administration ? « Malheureusement, je ne suis pas le seul », répond Said Sadi qui évoque une « allergie à toute forme d’expression autonome ».

L’auteur évoque aussi son projet de création d’une fondation dénommée Afud (Analyse, formation, unification, développement) qui reste bloquée par l’administration. « Formellement et vis-à-vis de l’Union européenne (UE), le pouvoir dit que la vie associative est régie par le régime déclaratoire. Mais le ministère de l’Intérieur demande à son administration centrale de ne pas donner de récépissé de dépôt à ceux qui vont déposer leurs dossiers. En même temps, il exige de l’administration territoriale le récépissé que l’administration centrale refuse de donner », résume-t-il.

Là encore, Said Sadi souligne qu’il n’est pas le seul concerné. Il rappelle que plusieurs associations sont confrontées à la même situation. L’ancien président du RCD affirme qu’il va devoir intenter un procès à l’administration. « Je vais profiter de ce procès pour lancer un débat là-dessus (la liberté associative, NDLR) », ajoute-t-il. Durant sa conférence, Said Sadi a estimé que les Algériens vivaient « une demi-liberté ».

« Nous avons réussi à vaincre l’une des plus grandes armées du monde. Mais nous sommes encore des semi-libres dans notre pays. La preuve est que cette rencontre a failli ne pas avoir lieu. Nous sommes supposés être libres dans notre pays depuis 1962. Mais on a été incapable de construire un État où l’arbitre est le citoyen qui contrôle l’accès au pouvoir, l’exercice du pouvoir, et éventuellement l’alternance au pouvoir », explique-t-il.

Autonomie et nécessité de débat

Questionné sur le projet d’autonomie de la Kabylie, Said Sadi dit ne pas avoir de préjugés avant de critiquer indirectement la démarche actuelle du MAK sans le citer. « Pour moi, toute idée conçue par l’esprit mérite d’être débattue. Ce qui pose problème est lorsque l’idée devient un dogme. Quand tout débat est interdit, ça devient problématique. C’est la pire des choses », soutient-il.

Said Sadi dit être convaincu que « l’ordre politico-administratif au jour d’aujourd’hui est absolument inadapté ». « On le voit tragiquement aujourd’hui dans la bouillabaisse qui concerne la cuisine officielle et il faut absolument envisager autre chose », dit-il. Le conférencier insiste sur l’importance du débat autour des « référents », des « expériences passées », des « idées » et surtout ne pas avoir de « recettes » miracles.

« L’autonomie, le fédéralisme, des États unis, l’indépendance, ça se débat ! Mais on débat d’abord sur les fondements… les référents symboliques viendront bien après », affirme Said Sadi. Pour lui, le « schéma actuel est voué à disparaître ». « L’idéal est que l’évolution se fasse de manière ordonnée et pas dans la foulée d’un chaos », prévient-t-il.

Interrogé sur le dernier remaniement, le départ de Abdelmadjid Tebboune et le retour de Ahmed Ouyahia, l’ancien chef du RND répond d’abord que « cela fait longtemps » qu’il « ne regarde pas ce qui se passe dans le régime ».

Plus tard, en répondant à une autre question, Said Sadi estime qu’il faut apprendre « à réfléchir sur la longueur sans oublier le conjoncturel ». « Je sais très bien que vous souhaiteriez qu’on parle des polémiques. Pourquoi ils ont ramené un tel et enlevé l’autre ? C’est l’écume des jours, mais pas la houle de fond », assure-t-il.


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