A défaut de doctrine, Bouteflika change les hommes



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À défaut de produire des idées, de concevoir un projet et d’imaginer une doctrine, le président Bouteflika change les hommes. C’est la seule ressource qui lui reste après avoir dépensé la manne pétrolière en gestionnaire prodigue avec entre autres priorités de rétribuer les amis et d’apparaître comme le père généreux quand il a fallu négocier la paix sociale.

Mais la manne financière se tarit sans perspective immédiate de voir les caisses déborder de nouveau, les crédits alloués se sont révélés sans la contrepartie espérée et les grands projets bien plus onéreux que prévu.

Comme en plus sa verve euphorisante a cessé d’animer la flamme populaire en raison de la maladie, il n’a plus de quoi faire illusion.  Alors il joue les hommes comme d’autres joueraient aux pions. Dans l’art d’utiliser les uns et contre les uns les autres c’est comme dans le billard à plusieurs bandes : il est inégalable.

À force d’éliminations, il a réussi à mettre en place une forme de sultanisme dépouillé de surcroît de toute forme de contre-pouvoir. Avec une Constitution réformée autant de fois qu’il a voulu pour pouvoir nommer et dégommer à sa guise, le Président est le détenteur d’un pouvoir absolu qui relègue les animateurs de toutes les autres institutions, déjà zélés courtisans, au rang de simples figurants.

Quand ils ne sont pas tout bonnement de vulgaires spectateurs. Certains tentent de garder bonne figure en se présentant comme de hauts commis de l’État. En réalité, ceux-là sont rares parce que les vrais commis de l’État sont ceux qui sont dotés de grandes compétences et sont qualifiés pour faire fortune ailleurs mais préfèrent se dévouer au service public, au détriment de leur intérêt personnel. Combien sont-ils ainsi ? Il n’y a pas besoin de parier. Rares.

Procéder à des ajustements, des remaniements ou des mouvements dans cette cour ne produit que plus de soumission. La caricature de cette “adoration” a été fournie par Abdelmaldjid Tebboune qui clame sa fidélité après avoir été congédié comme un “traître“, selon le terme que ne se sont pas privés d’utiliser des médias acquis.

Que peut faire aujourd’hui Ahmed Ouyahia qu’il n’avait pu faire lors des précédents passages à la tête du gouvernement ? Cela démontre seulement que l’on peut être nommé ou renvoyé selon l’humeur ou les intérêts mais jamais en fonction des résultats.

Conséquence : hormis ceux qui sont dans le centre-même de la cour, tous ceux restés en périphérie vivent dans l’incertitude, tétanisés par un risque d’éviction ou de sanction. Et ce n’est pas le brutal limogeage de Tebboune, accompagné à la sortie avec certains de ses ministres, qui va redonner confiance.

Dès son arrivée, M. Bouteflika a repris des prérogatives dévolues auparavant au Premier ministre ou simplement aux ministres. Il a élargi le cercle des privilégiés nommés par décret et s’est octroyé à lui seul le pouvoir de nommer les cadres de l’État, jusque dans ses plus bas démembrements, et les dirigeants des entreprises publiques. Au sein de l’armée, il est le seul à pouvoir maintenir en poste les plus hauts gradés rattrapés par l’âge de la retraite.

Tout cela se fait sous le contrôle d’une communication verrouillée. Volontairement ou par ignorance ? À voir. En tout cas, les citoyens ont seulement droit à des généralités imprimées sous forme de communiqués et ânonnées par une télévision dont ils ont cessé d’attendre des nouvelles.


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