L’ONU appelle à un nouveau plan Marshall



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L’économie mondiale, qui peine à décoller à cause de la politique d’austérité menée par les pays riches, a besoin d’un nouveau plan Marshall qui devrait s’inspirer de celui de 1947, selon le rapport 2017 de la Cnuced, une agence de l’ONU, publié jeudi à Genève. Ce rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement est intitulé «Au-delà de l’austérité, vers une nouvelle donne mondiale». Pour les économistes de la Cnuced, «les êtres humains devraient passer avant les profits», et il «faut mettre au pas les entreprises qui ont soif de rente» et «mobiliser les ressources financières pour soutenir la création d’emplois et l’investissement dans les infrastructures». Selon la Cnuced, l’économie mondiale «se redresse, mais ne décolle pas». Et pour s’en sortir, il faut s’inspirer de «l’esprit de 1947», lorsque les principales institutions et économies mondiales se sont unies pour lancer le Plan Marshall. Pour la Cnuced, «70 ans plus tard, un effort tout aussi ambitieux est nécessaire pour remédier à l’iniquité de l’hyper-mondialisation et rendre l’économie inclusive et durable». La Cnuced énumère ainsi un catalogue de mesures pour sortir de l’ornière, telles qu’une hausse des investissements publics, avec une politique de grands travaux, un accent plus prononcé sur les activités de prestations de soins, et une hausse des recettes publiques, notamment de l’imposition des grandes fortunes(IGF). Enfin, la Cnuced préconise la mise en place d’un registre financier mondial, avec les noms des détenteurs d’actifs financiers partout dans le monde, ce qui serait «un premier pas vers une fiscalité plus juste». Dans ce rapport, la Cnuced livre aussi ses prévisions 2017 de la croissance mondiale, qui devrait tourner autour de 2,6%, soit un peu plus qu’en 2016 (2,2%), mais nettement moins qu’avant la crise financière de 2008, où le taux moyen était de 3,2%. «La croissance devrait s’établir à 1,9% (1,7% en 2016) dans les pays développés et à 4,2% (3,6% en 2016) dans les pays en développement.» Du côté des pays en développement, la plupart des grands pays émergents ont évité l’austérité entre 2011 et 2015, contrairement aux pays riches, mais font face désormais à de sérieux risques de dégradation de leur situation, selon la Cnuced. Plusieurs facteurs sont avancés : une hausse de l’endettement, une instabilité politique, la chute des prix des produits de base et l’appréciation du dollar notamment.


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